La fraternité pour la gloire de Dieu et le Salut du monde / Jn 6 1-15 / Une homélie


« Jésus leva les yeux et vit qu’une foule nombreuse venait à lui »
Il y a comme un mouvement spontané d’attraction vers Jésus, en raison des signes qu’il accomplissait à l’égard des malades.
La foule est ici une figure principale de l’Evangile de Jean. Jésus tourne d’ailleurs l’attention et l’action des disciples vers cette foule, qui l’émeut aux entrailles.
Les foules de notre histoire sont nombreuses : Lourdes, les lieux de pèlerinages… Routes de St Jacques, migrants qui fuient la guerre ou la misère, foules attendues sur les plages...
Les foules des Jeux olympiques (victoire espérées, échecs et espoirs déçus, Joie et frénésie, essai d’unité, fraternité d’un moment… )
La foule rassemblée sur l’herbe verte, sur une colline au bord de la mer de Galilée, comme celle des « béatitudes » n’a pas besoin de badge, de QR code, ni de réservation. Il n‘y a pas d’exclusion, de tri,de contrôle d’identité
Jean dit qu’ils sont 5000 messieurs, il y a aussi les femmes et les enfants

Il n’est pas dit que cette foule était affamée ( leurs espoirs divers : liberté par rapport à la domination romaine, venue du Messie, guérison ?)
Jésus savait ce qu’il allait ou devait faire
Pour faire ce qu’il doit au nom du Père, il a besoin de l’aide de ses disciples ; Il a aussi besoin de ce « peu » que peut offrir un jeune garçon dessaisi de son pique-nique. : cinq pains et deux poissons.
Et l’Evangile nous dit que Jésus nourrit toute la foule en partageant ces cinq pains et deux poissons. Il y a une forme de démesure.
Jésus n’a pas initié les « Resto du cœur »,ni le secours populaire, pas plus le secours catholique ou les équipes st.Vincent….
Jesus révèle déjà son identité
Le miracle de la multiplication n’est pas un miracle comme les autres.
Dans son récit l’évangéliste glisse des signes évidents. Le terme « la montagne » Il n’y a que des collines au bord de ma mer de Galilée ; le terme « la montagne » est utilisé pour attirer l’ attention sur l’importance de l’événement .
Ce miracle intervient « un peu avant Pâques » ( lien avec le dernier repas et la passion).
« ALORS JESUS PRIT LES PAINS ET APRÈS AVOIR RENDU GRÂCE IL LES DISTRIBUA AUX CONVIVES »
Ce que cela évoque chez les lecteurs de Jean (fin 1ers) et chez nous, c’est l’eucharistie.
Autre signe : « Il en resta douze paniers… » rien ne se se perd car la nourriture que Jésus multiplie et partage est pour tous les temps et pour toute l’humanité.
L’eucharistie n’est pas un déjeuner sur l’herbe, ni le rappel d’un repas du passé.
A chaque eucharistie est actualisé pour le monde aujourd’hui le don que Dieu nous fait de son fils, de sa mort et de sa VICTOIRE sur la mort. A chaque fois nous sommes nourris gratuitement par les grâces nécessaires pour répondre comme le dit Paul ( 2e lecture) a notre « vocation qui nous à tous appelés à une seule espérance et à (communier à) un seul corps et à un seul esprit »
C est le moment de nous interroger.
Qu’est ce qui nous fait nous rassembler autour de Jésus ?
Que représente pour moi la communion au corps et au sang du Christ ?
Comment se sacrement oriente t-il ma vie, nourrit-il mes relations, mes actions mes choix.
Le Christ nous a donné le double commandement de l’amour.
Ce n’est pas par hasard si l’Eglise a choisi en ce jour l’extrait le la lettre de Paul aux Éphésiens :
« Je vous exhorte a vous conduire d’une manière digne de votre vocation : ayez beaucoup d’humilité de douceur et de patience, supportez-vous les uns les autres avec amour ; ayez soin de garder l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix. »

N’est ce pas une description de la fraternité ?

Ce 3e terme de la devise républicaine n’est pas le plus revendiqué, celui pour lequel on mène les plus grands combats, ni unanimement pratiqué.
Si, disciples du Christ, nous ne savons pas ou n’osons pas faire vivre la vraie fraternité, nous devons nous interroger. La fraternité est notre vocation
Nous pouvons cependant rêver ou même espérer !

Soyons les champions de la fraternité.
A quand les Olympiades de la fraternité ?
« Ciltius altius fortius »
Traduit en langage chrétien :
Pour la fraternité « plus vite, plus haut, plus fort », pour la gloire de Dieu et le Salut du monde.

Amen
Robert Zimmermann, diacre

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