Visitation / Lc 11 27-28 / Une homélie du 15 Août

 
Aujourd’hui, nous fêtons Marie, celle qui a visité sa cousine Élisabeth, celle qui fut la maman de Jésus, celle qui l’a élevé avec Joseph dans la tradition juive à Nazareth, celle qui l’a accompagné jusqu’au pied de la croix, celle qui priait avec les disciples au jour de la Pentecôte, celle qui a été veillée par le disciple à qui Jésus l’a confiée comme une mère.

Cette femme-là, au destin unique, ne pouvait pas voir la corruption et a rejoint dans la tradition populaire ces êtres d’exception montés au Cieux. Selon les Écritures, ce sont le patriarche Hénoch, le prophète Élie, peut-être Moïse et Jésus lui-même. En 1950, le pape Pie XII promulgue la fête de l’Assomption que nous fêtons aujourd’hui.

Les textes que l’Église nous propose nous font entendre des éléments du mystère de la foi.  C’est tout d’abord la vision de Saint Jean dans le livre de l’Apocalypse. Ce n’est pas Marie que Jean voit dans le ciel mais une femme qui engendre un fils, un dragon qui veut le dévorer mais qui échappe pour rejoindre Dieu et cette femme fuit au désert. Cette femme drapée de soleil et entourée de 12 étoiles c’est plutôt la figure de l’Église naissante menacée par des forces violentes qui veulent détruire ce qui nait d’elle. Dans ce temps où écrit saint Jean ce livre de l’Apocalypse, il faut fuir au désert. Jean encourage les lecteurs : ce temps de menaces et d’incertitudes passera et viendra le règne de Dieu et verra la gloire de son Christ.

L’Évangile d’aujourd’hui est celui de la Visitation. L’Église nous le propose plusieurs fois dans l’année, c’est dire son importance. Au-delà d’une visite de courtoisie entre deux parentes, c’est l’image de la rencontre de deux impossibles fécondités, c’est la joie de ces deux femmes qui s’embrassent du bonheur de l’autre. Élisabeth, par son époux, prêtre du Temple de Jérusalem, porte en elle celui qui sera prophète, héritier de la première Alliance. Marie porte en elle Celui qui par son Corps et par son sang scellera une Alliance nouvelle.

Comme Marie, accueillons dans nos vies la présence du Christ, écoutons l’Esprit qui nous invite à prendre la route à la rencontre des autres ?

Comme Marie, réjouissons-nous des fruits de l’Esprit-saint dans la vie de ceux et celles qui nous sont proches.

Comme Marie, gardons l’Espérance : le Christ est vainqueur des ténèbres.

« Maintenant, voici le Salut, la puissance et le Règne de notre Dieu, voici le pouvoir de son Christ ».
 
Vincent GARROS

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