Toute la création est maintenant invitée à exulter et à se réjouir, car la résurrection du Christ a enlevé les verrous de l’enfer, les nouveaux baptisés ont renouvelé la terre et l'Esprit Saint ouvre le ciel. L'enfer béant laisse sortir les morts, de la terre rénovée germent les ressuscités, le ciel ouvert accueille ceux qui y montent. Le larron est monté au paradis, les corps des saints ont accès à la cité sainte, les morts retournent chez les vivants. En vertu d'une sorte de développement de la ré-surrection du Christ, tous les éléments sont emportés vers le haut. L'enfer laisse re-monter vers les sommets ceux qu'il détient, la terre envoie au ciel ceux qu'elle avait ensevelis, le ciel présente au Seigneur ceux qu’il reçoit. D'un seul et même mouvement la passion du Sauveur nous relève des bas-fonds, nous élève de la terre et nous place dans les cieux. La résurrection du Christ est vie pour les défunts, pardon pour les pêcheurs et gloire pour les saints. C'est la création tout entière que David engage à fêter la résurrection du Christ quand il dit qu'il faut exulter et se réjouir en ce jour que le Seigneur a fait (cf. Ps. 117, 24) ...
La lumière du Christ est un jour sans nuit, un jour sans fin. Partout il resplendit, partout il rayonne, partout il est sans déclin. Ce qu'est ce jour du Christ, l'Apôtre le dit : La nuit s'avance, le jour approche (Rom. 13,12). La nuit s'avance, elle ne reviendra plus. Comprends-le : une fois la lumière du Christ apparue, les ténèbres du diable ont pris la fuite et l'obscurité du péché ne revient plus ; les brumes du passé sont dissipées par la splendeur éternelle... Car le Fils est ce jour-même à qui le jour, son Père, a communiqué l'intime secret de sa divinité (cf. Ps. 18,3). Il est le jour qui a dit par la bouche de Salomon : J’ai fait lever dans le ciel une lumière sans déclin. De même que la nuit ne peut succéder au jour céleste, de même les ténèbres ne peuvent succéder à la justice du Christ. Le jour céleste resplendit, étincelle et fulgure sans cesse, et il ne peut être couvert par aucune obscurité. La lumière du Christ luit, brille et rayonne sans arrêt, et elle ne peut être couverte par les brumes du péché ; d’où cette parole de Jean l’Évangéliste : La lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont point arrêtée (Jn 1,5) ...
C'est pourquoi, frères, nous devons tous exulter en ce saint jour. Que personne ne se soustraie à la joie commune à cause de la conscience de ses péchés, que nul ne s'éloigne de la prière du peuple de Dieu à cause du poids de ses fautes. Aucun pécheur ne doit désespérer du pardon en ce jour si privilégié. Car si le larron a eu la grâce du paradis, comment le chrétien n'aurait-il pas celle du pardon ?
Saint Maxime de Turin (Évêque du V siècle°)
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