« Voyant
les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce
qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans
berger. » Jésus se présente parfois comme un berger.
Ainsi dans l’Evangile de Jean dit-il qu’il est le bon pasteur. Or
ce dimanche, il semble qu’il ne soit pas question de lui comme
berger.
Il
constate qu’il y a un manque de berger parmi ceux qui le suivent.
Cette situation le prend aux entrailles. Ce n’est pas une petite
déception, Jésus est pris de compassion.
Aujourd’hui,
sommes-nous dans la même situation ? Jésus voit-il des foules
sans berger ?
Cependant
si dans la foule, Jésus voit en moi une brebis bêlante, je ne me
trouve pas flatter, je pense même, limite vexé, presque insulté.
Alors
démêlons tout cela, qui sont les brebis et qui est le berger ?
La
brebis a pour caractéristique de suivre la brebis qui la précède
et ainsi de suite. Ce comportement se retrouve dans les groupes
sociaux. La caractéristique d’un groupe c’est l’uniformité de
son action. Il est en effet plus confortable d’agir comme les
autres. Faire preuve de conformisme, être dans l’air du temps.
Voilà
ce qui peut se comparer à un comportement de brebis. Ainsi, je ne
veux pas me distinguer. Je ne veux pas laisser s’exprimer mes
désirs intérieurs car ils risquent de ne pas être conformes au
temps. Le monde veut un monde uniforme, qui se base sur des valeurs.
Mais
un chrétien doit agir à temps et à contre-temps.
Le
chrétien marche au temps de Dieu. Il marche poussé par le souffle
de l’Esprit qui se répand sur l’Eglise à la Pentecôte. Il ne
marche pas comme celui qui est devant.
Le
Seigneur ne nous veut pas brebis, il nous veut berger. Il nous veut
doués d’intelligence, capables de décider par nous-mêmes. C’est
pour cela que le baptême dans l’eau s’accompagne du symbole du
saint Chrême. Le ministre du baptême juste avant d’oindre le
nouveau baptisé prononce ces paroles : « Tu es maintenant
baptisé : […] et tu participes à sa dignité de prêtre, de
prophète et de roi. Dieu te marque de l’huile du salut afin que tu
demeures dans le Christ pour la Vie éternelle. »
Le
prêtre c’est celui qui rassemble comme le berger. Le prophète
c’est celui qui parle à tous comme le berger à ses brebis. Le roi
c’est celui qui est juste comme le berger.
Ainsi
la destinée et la mission des baptisés c’est d’être bergers.
L'expression
"agir à temps et à contretemps" provient de la Bible,
plus précisément du Nouveau Testament. Elle est mentionnée dans la
deuxième lettre de Paul à Timothée, dans le chapitre 4, verset 2 :
"proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps,
dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec
patience et souci d’instruire."
Dans
ce contexte, "agir à temps et à contretemps" signifie
qu’être chrétiens c’est partager et défendre sa foi en toute
circonstance.
Le
baptisé doit être prêt à témoigner de sa foi, à annoncer
l'Évangile et à apporter un message d'espoir et de salut, même si
cela peut être difficile voire impopulaire.
Cette
attitude est la bonne quand elle extrait la brebis de sa condition et
la fait grandir pour devenir berger. Le monde attend une parole. Le
monde espère l’Evangile. Les brebis attendent qu’une voix touche
ce qui en elles a besoin d’une parole d’Espérance. Ce désir
cette attente s’appelle le besoin spirituel.
Vivre
en baptisé c’est aider les personnes en quête de vérité et
soutenir les membres de la communauté chrétienne.
En
étant prêt à agir "à temps et à contretemps", le
baptisé peut saisir les opportunités qui se présentent et être un
instrument de l'amour de Dieu, de la grâce et de la vérité.
Dieu
le Père, toi qui nous veux debout,
éveille en nous le berger
qui dort pendant que la brebis suit le monde.
Dieu
le Fils, toi qui ne perds aucun de ceux qui te sont confiés,
aide-nous à devenir toujours plus prêtre, prophète et roi.
Dieu
Esprit Saint, toi qui souffles sur l’Eglise depuis la pentecôte,
donne-nous tes sept dons, et particulièrement ceux de
l’intelligence et de la sagesse.
Amen !
Dominique
Bourgoin, diacre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire