Dans
l’Évangile de Jean Jésus utilise largement une métaphore, celle
du chemin.
Ici
à Gradignan la simple évocation du chemin fait briller les yeux.
Marcher !
Voilà un sport qui correspond bien à Gradignan. En effet il n’est
pas rare ici de qualifier une personne et particulièrement dans
notre communauté de marcheuse ou de marcheur, et il est fréquent,
surtout le lundi de rencontrer un groupe qui marche avec vigueur.
« El
camino » ce chemin bien identifié par les GPS dont le point
d’arrivée Santiago (Compostelle pour les profanes) est clairement
connu. Il y a un départ et bien sûr un retour, et les marcheurs
reviennent différents disent-ils.
Les
disciples, quant à eux, ils ont perdu le chemin, ils sont
désorientés, angoissés par l’hostilité qui monte contre Jésus.
La parole de jésus n’est pas faite pour les rassurer
« Je
pars vous préparer une place quand je serai allé la préparer je
reviendrai vous
prendre avec moi pour
aller ou je vais vous connaissez le chemin »
Pas
si sûr
Les
objections de Thomas et de Philippe nous pouvons les faire nôtres.
Elles permettent à Jésus d’aller plus loin dans la révélation.
Il ne répond pas directement à la question « où vas tu ? »
Mais il centre la révélation sur sa propre personne. De fait il
transforme leur représentation de leur foi en Dieu. Profitons-en
pour vérifier où nous en sommes.
Désormais
cette foi en ce Dieu qui est Vérité et vie ne va pas sans la foi en
Jésus lui-même. Ou plutôt la foi en Jésus est la bonne
orientation vers le Père. Il n’y en a pas d’autre.
« Moi
je suis le chemin ; la Vérité et la vie « -Je suis
dans le Père et le Père est en moi » personne ne va au Père
sans passer par moi »
intimité totale
Cette
métaphore du chemin permet de dire que choisir Jésus comme chemin
c’est pour les nomades que nous sommes ici-bas, être dès
maintenant du côté de la Vérité et de la Vie. Du côté de Dieu
Cheminons
avec Jésus.
J’aime
utiliser « cheminer » car ce verbe exprime une proximité,
une intimité, un compagnonnage. Ce chemin n’est pas une autoroute
où la vitesse est requise. Nous y allons à notre rythme.
Ce
chemin n’est pas non plus un escalator qui nous entraînerait de
force. Nous y sommes libres.
Contrairement
au chemin de Compostelle, et à nos chemins humains c’est un
chemin sans retour. Nous y allons de l’avant portés pas l’Amour
du Père et du Fils et le souffle de l’Esprit
Et
Nous ne sommes pas passifs.
Dans
sa lettre l’apôtre Pierre nous invite à entrer dans la
construction
de
la demeure spirituelle, à être des bâtisseurs. Greffés sur le
Christ par
notre baptême pour participer à l’œuvre
de Dieu. Activement continuons à bâtir avec Jésus ; Portons un
regard de foi sur le monde pour oeuver comme disciple et servir
C’est
le sens de l’extrait des Actes des apôtres d’ aujourd’hui.
SERVIR
Apparemment
l’Eglise des premiers temps traverse une crise de croissance «le
nombre de disciples augmentait »
Il
y a un manque de solidarité et d’équité dans le service des
veuves d’origine grecque. Les apôtres prennent la question comme
prioritaire, et prennent des dispositions. Une des premières
décisions sans doute de la jeune Eglise du Christ
Convocation
de l’assemblée, on choisit 7 hommes pour « le service
des tables », imposition des mains, mission
On
ne leur donne pas de titre dans le texte
Il
est coutume de dire que les sept seraient les premiers diacres. Mais
le mot diacre n’est pas dans le texte. Celui de service oui ;
(diaconie) Alors n’assimilons pas trop vite les diacres
d’aujourd’hui à ces sept hommes
Cependant
je suis convaincu que la décision des apôtres a sans doute inspiré
l’Eglise au fil des temps et particulièrement les pères du
concile Vatican II qui ont institué le diaconat actuel.
Je
constate des points de concordances :
-
Un APPEL ; Les sept ont été appelés. Aujourd’hui les
diacres répondent à un appel et à un discernement. On ne se
présente pas comme s’il s’agissait d’un « job »
-
L’IMPOSITION DES MAINS : Un homme devient diacre par
l’imposition des mains par l’évêque au cours de l’ordination,
un geste éminent de venue de l’Esprit Saint sur les ordinands.
-
LA COLLABORATION AVEC LES APÔTRES : les diacres sont les
collaborateurs direct des évêques, successeurs des Apôtres. Un
diacre reçoit sa mission de l’évêque ; non du prêtre. Les
diacres aujourd’hui sont comme le prêtres de leur communautés
reliés à l’évêque. Ils sont au service de la Parole, de la
liturgie et de la charité.
Les
diacres ne sont pas au service de l’autel ( pour cela il y a les
servants) ils ne sont pas au service du prêtre mais avec le prêtre
ils sont au service de l’Eucharistie et de l’assemblée qui
célèbre
Ce
qui est certain c’est que l’Esprit Saint saura inspirer à
l’Eglise toute décision ou institution nouvelle pour nous conduire
vers le Père en passant par Jésus.
C’est
la grâce que nous demandons ce matin au cours de cette Eucharistie.
Amen
Robert
Zimmermann
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