Nous
ne sommes pas ici dans la parabole de la brebis égarée, nous sommes
dans une affaire de troupeau, les brebis comme groupe, comme mis
ensemble.
Ce
groupe, ce troupeau n’est pas laissé seul car Jésus se donne
comme berger.
Ce
qui va garantir que le groupe reste un groupe, c’est la présence
de ce berger, la connaissance qu’il a de ses brebis et ce qu’il
fait de sa vie pour elles.
Voilà
un berger qui est aussi un fils, qui connaît ses brebis comme il
connaît son père et comme le père le connaît. C’est à dire une
connaissance intime, une connaissance à la fois filiale et
paternelle. Pas une brebis qui n’aie pour lui un visage et un nom.
Mais
la fonction de ce berger, son obsession, c’est le rassemblement.
Vous
avez peut-être remarqué que le loup dans ce récit, celui qui
représente l’ennemi, le grand danger pour les brebis, ce loup,
quand il s’empare des brebis, ce n’est pas pour les dévorer
comme le ferait n’importe quel loup de fable. Non, ce loup
d’évangile, s’il s’empare des brebis, c’est pour les
disperser.
Le
danger, le vrai danger de mort pour ce troupeau, c’est de ne plus
être troupeau. C’est d’être fragmenté, isolé.
C’est
difficile pour nous d’entrer dans cette logique. Parce que notre
idéal est un idéal individuel, individualiste. Nous voulons exister
pour nous-même, très attachés à notre caractère unique et
irremplaçable.
Cette
histoire commune que Jésus propose et ouvre pour nous, c’est une
aventure de lien.
Un
commun possible parce qu’il s’inscrit dans le lien que le
Christ inaugure avec nous.
Un
commun qui serait le contraire d’une aliénation de masse
parce qu’il serait construit dans son individualité à lui
Jésus, dans son unicité à lui.
(...)
Entrer
dans la logique de ce bon berger, c’est entrer dans un monde qui
accomplit cet exploit dont nous sommes incapables : penser en
communion, en groupe, en troupeau, sans nier la beauté de l’unique…
C’est
entrer dans un monde où les morts ne sont plus seulement des
chiffres pour faire des courbes, un monde ou l’on ne compte pas les
lits en oubliant que des malades souffrent dedans…
Jésus
dépose sa vie pour nous… et si nous tentions de déposer un peu de
notre vie en Lui ?
Nous
qui nous accrochons si fort à notre vie, qui vivons dans la terreur
du jour où il faudra s’en dessaisir…
Puisque
nous sommes à lui, puisqu’il est le bon berger, qui nous nourrit,
qui nous protège, qui nous conduit, qui assure que nous ne soyons
jamais séparés les uns des autres, lui dont la présence éloigne
le loup de la division, ne pourrait-on pas nous dénuder un peu à
notre tour devant lui ?
(...)
╬ Amen Alleluia
Sylvain
diacre
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