"Jésus
vint, et il était là au milieu d’eux." Est-ce de la
magie ? Est-ce une des premières représentations de la cabine
magique ? Est-ce pour le côté spectaculaire qu'il est précisé que
la porte est verrouillée ?
Très,
certainement non, les disciples ne sont pas réunis pour un spectacle
!
Ils sont unis dans le désarroi, peut-on imaginer sans trop
trahir le texte.
Ils sont unis dans la prière. Nous savons
bien qu'une prière nait au bord de nos lèvres lorsque nous sommes
perdus.
Ce
qui les réunit encore plus c'est le nom de Jésus-Christ. Ne
sont-ils pas ses disciples ?
Ainsi
se réalise, dès la résurrection, une des promesses de Jésus que
nous pouvons lire dans l'Evangile de saint Matthieu au chapitre 18 :
"Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là,
au milieu d’eux."
La
prière, signe de la présence du Christ qui met dans notre cœur les
paroles que nous adressons à Dieu.
La
prière, appel au Christ à joindre sa prière à la nôtre. Nos voix
se mêlent à la sienne pour adresser au Père la prière que
lui-même inscrit dans notre chair. Le "Notre Père" se
fond dans notre ADN, le jour de notre baptême quand nous
l'entendons, pour la première fois, revêtu alors du vêtement
blanc, revêtu du Christ.
La
présence de notre sauveur, nous l'expérimentons chaque fois que
nous nous réunissons dans cette église pour la messe. Le Christ est
présent dès avant que nous franchissions le seuil. C'est lui et lui
seul qui nous réunit, nous qui portons son nom. Il nous accompagne
jusque dans nos maisons, jusque dans nos activités quotidiennes.
Il
est présent également dans notre maison quand nous nous réunissons
pour une prière domestique. Il accompagne également les personnes
seules qui ne peuvent plus se rendre à l'église mais qui suivent la
messe sur un écran.
La
méditation de ce dimanche nous aide à mieux inscrire en nous-même
cette phrase : "Jésus vint, et il était là au milieu
d’eux."
Que
produit cette venue ? Que perçoit-on de la présence du Christ au
milieu de nous ? J'ose affirmer que nous recevons la paix : "Il
leur dit : « La paix soit avec vous ! »"
La
paix est un des signes de la présence du ressuscité. La paix qui
est adressée aux disciples, leur est confiée pour le monde. Cette
paix reçue n'est pas destinée à rester dans un cocon. Elle n'est
pas une richesse gardée jalousement par les baptisés, elle est à
partager. Elle s'enrichit quand elle est diffusée.
La
preuve que la présence du Christ ressuscité porte la paix avec sa
parole nous est donnée par le comportement de Thomas. Il n'a pas des
paroles apaisées quand les disciples lui relatent l'événement. Ses
paroles sont dures, écœurantes. Il faut la deuxième apparition du
Christ pour que Thomas trouve la paix.
La
paix elle vient sur nous aujourd'hui comme tous les dimanches.
La
demande de paix est présente dans toutes nos intentions de prières
universelles, même si elle n'est pas explicitement exprimée.
Tout
le long du carême, nous avons prié pour le squat de Gradignan, nous
avons prié pour que l'évacuation se passe dans le respect et la
dignité de ses habitants. Ainsi tout le long du carême, nous avons
appelé l'aide du Christ pour que la paix déborde de ces murs et
s'étende à quelques centaines de mètres.
C'est
ce à quoi nous avons été invités. Il faudrait qu'un jour lors
d'un forum, soient présentées, aux disciples que nous sommes, les
belles choses qui sont réalisées suite à notre prière.
Les
belles choses réalisées l'ont été grâce à notre conversion.
La
conversion est un autre des signes de la présence du ressuscité.
"Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux"
Le
geste du Christ en rappelle un autre, celui relaté dans la genèse,
quand Dieu souffle dans les narines d'Adam, quand il fait de lui un
homme.
Dans
l'Evangile de ce dimanche, le Christ recrée à son image ses
disciples. Il les équipe du pouvoir de porter la paix au monde. Il
leur donne la force d'annoncer l'Evangile au monde.
Aujourd'hui,
le christ souffle sur nous et recrée pour que nous trouvions les
forces nécessaires pour que germe la paix. Le souffle du Christ
ravive notre baptême. Le souffle du ressuscité nous recrée à son
image et nous introduit dans sa fraternité.
Recevons
aujourd'hui ce souffle sur nous pour qu'il nous conduise dans la foi
vers la Pentecôte, un souffle qui construit son Eglise sur des
fondations solides car il en est la pierre d'angle.
Rendons
grâce au Seigneur qui nous rassemble. Rendons grâce pour sa
présence. Rendons grâce pour la paix qu'il nous adresse dans son
souffle.
La
pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre
d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la
merveille devant nos yeux.
Voici le jour que fit le
Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !
Amen
!
Dominique
Bourgoin, diacre.
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