Jésus vint, et il était au milieu d'eux / Jn 20 19-31 / Une homélie


"Jésus vint, et il était là au milieu d’eux." Est-ce de la magie ? Est-ce une des premières représentations de la cabine magique ? Est-ce pour le côté spectaculaire qu'il est précisé que la porte est verrouillée ?
 
Très, certainement non, les disciples ne sont pas réunis pour un spectacle !
Ils sont unis dans le désarroi, peut-on imaginer sans trop trahir le texte.
Ils sont unis dans la prière. Nous savons bien qu'une prière nait au bord de nos lèvres lorsque nous sommes perdus. 
 
Ce qui les réunit encore plus c'est le nom de Jésus-Christ. Ne sont-ils pas ses disciples ?
 
Ainsi se réalise, dès la résurrection, une des promesses de Jésus que nous pouvons lire dans l'Evangile de saint Matthieu au chapitre 18 : "Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux."
 
La prière, signe de la présence du Christ qui met dans notre cœur les paroles que nous adressons à Dieu.
 
La prière, appel au Christ à joindre sa prière à la nôtre. Nos voix se mêlent à la sienne pour adresser au Père la prière que lui-même inscrit dans notre chair. Le "Notre Père" se fond dans notre ADN, le jour de notre baptême quand nous l'entendons, pour la première fois, revêtu alors du vêtement blanc, revêtu du Christ.
 
La présence de notre sauveur, nous l'expérimentons chaque fois que nous nous réunissons dans cette église pour la messe. Le Christ est présent dès avant que nous franchissions le seuil. C'est lui et lui seul qui nous réunit, nous qui portons son nom. Il nous accompagne jusque dans nos maisons, jusque dans nos activités quotidiennes.
 
Il est présent également dans notre maison quand nous nous réunissons pour une prière domestique. Il accompagne également les personnes seules qui ne peuvent plus se rendre à l'église mais qui suivent la messe sur un écran.
 
La méditation de ce dimanche nous aide à mieux inscrire en nous-même cette phrase : "Jésus vint, et il était là au milieu d’eux."
 
Que produit cette venue ? Que perçoit-on de la présence du Christ au milieu de nous ? J'ose affirmer que nous recevons la paix : "Il leur dit : « La paix soit avec vous ! »"
 
La paix est un des signes de la présence du ressuscité. La paix qui est adressée aux disciples, leur est confiée pour le monde. Cette paix reçue n'est pas destinée à rester dans un cocon. Elle n'est pas une richesse gardée jalousement par les baptisés, elle est à partager. Elle s'enrichit quand elle est diffusée.
 
La preuve que la présence du Christ ressuscité porte la paix avec sa parole nous est donnée par le comportement de Thomas. Il n'a pas des paroles apaisées quand les disciples lui relatent l'événement. Ses paroles sont dures, écœurantes. Il faut la deuxième apparition du Christ pour que Thomas trouve la paix.
 
La paix elle vient sur nous aujourd'hui comme tous les dimanches.
 
La demande de paix est présente dans toutes nos intentions de prières universelles, même si elle n'est pas explicitement exprimée.
 
Tout le long du carême, nous avons prié pour le squat de Gradignan, nous avons prié pour que l'évacuation se passe dans le respect et la dignité de ses habitants. Ainsi tout le long du carême, nous avons appelé l'aide du Christ pour que la paix déborde de ces murs et s'étende à quelques centaines de mètres.
 
C'est ce à quoi nous avons été invités. Il faudrait qu'un jour lors d'un forum, soient présentées, aux disciples que nous sommes, les belles choses qui sont réalisées suite à notre prière.
Les belles choses réalisées l'ont été grâce à notre conversion.
 
La conversion est un autre des signes de la présence du ressuscité. "Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux"
 
Le geste du Christ en rappelle un autre, celui relaté dans la genèse, quand Dieu souffle dans les narines d'Adam, quand il fait de lui un homme.
 
Dans l'Evangile de ce dimanche, le Christ recrée à son image ses disciples. Il les équipe du pouvoir de porter la paix au monde. Il leur donne la force d'annoncer l'Evangile au monde.
Aujourd'hui, le christ souffle sur nous et recrée pour que nous trouvions les forces nécessaires pour que germe la paix. Le souffle du Christ ravive notre baptême. Le souffle du ressuscité nous recrée à son image et nous introduit dans sa fraternité.
 
Recevons aujourd'hui ce souffle sur nous pour qu'il nous conduise dans la foi vers la Pentecôte, un souffle qui construit son Eglise sur des fondations solides car il en est la pierre d'angle.
 
Rendons grâce au Seigneur qui nous rassemble. Rendons grâce pour sa présence. Rendons grâce pour la paix qu'il nous adresse dans son souffle.

La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.
Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !
 
Amen !
Dominique Bourgoin, diacre.

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