(...) « Qui dites-nous que je suis ? »
Simon
prend la parole et affirme « Tu es le Christ, le fils
du Dieu vivant ».
Cette
réponse déclenche pour lui une série de transformations en
cascade : il change de nom, devient Pierre, apprend que sur
cette Pierre l’Église du Christ sera bâtie, reçoit la promesse
des clefs du royaume et l’étrange capacité de lier et délier des
choses sur la terre et dans le ciel.
Et
si l’expérience de Simon-Pierre nous concernait nous aussi ?
Il
me semble, qu’il peut arriver dans notre vie qu’à la question de
Jésus « Qui dis-tu que je suis ? », nous
nous entendions répondre « Tu es le Christ, le fils du Dieu
Vivant ».
Dans
la foi, il nous arrive d’affirmer :
« Oui,
Seigneur, je crois intimement que tu es le Christ ».
Et
bien, au moment où nous disons cela, il nous arrive peut-être
exactement ce qui arrive à Simon. C’est un effet de cette
profession de foi.
A
chaque foi que ce n’est pas simplement notre chair et notre sang
qui parlent mais que c’est le Père qui parle en nous, nous
devenons Pierre, notre nom s’efface sous le jeu de mot, sous
le jeu de langage, nous voilà Pierre et sur cette pierre se bâtie
l’Église.
Prenons
la mesure de ce qui nous arrive alors : quand dans l’affirmation
de notre foi, nous discernons le Christ –
je ne suis pas certain que ça
nous arrive si souvent – nous sommes soudainement fondation
pour l’Église.
C’est
sur chacun de nous que se bâtie l’Église !
(...)
Si
l’expression de notre foi ressemble à la sienne, alors son
expérience devient la notre,
alors,
nous sommes Pierre, pierres de l’Église sacramentelle,
et
nous recevrons les clefs du Royaume.
Posséder
les clefs du Royaume, ça ne veut pas dire forcément décider qui y
entre et qui n’y entre pas – là encore, méfions-nous de nos
images traditionnelles qui font bêtement de saint Pierre le portier
du Paradis… il n’est jamais question de ça dans l’Ecriture.
Posséder
les clefs du Royaume, c’est peut-être avoir la liberté d’y
entrer à tout moment,
comme
quand on a les clefs de chez soi.
C’est
peut-être avoir ce qu’il faut pour le comprendre, pour l’entendre,
comme
quand on a les clefs d’une énigme….
(...)
Alors,
nos voix se mêleront pour dire ensemble « Je crois »
N’ayons
pas peur de dire ces mots qui nous dépassent absolument, ces mots
qui nous échappent, cessons de vouloir faire parler notre chair et
notre sang pour laisser parler, à travers nous, la voix du Père.
Alors
nous serons « renommés » par le Christ, chacun ici
s’appellera Pierre, l’Église se bâtira sur chacun de nous et
nous travaillerons dés maintenant au Royaume.
« Seigneur,
éternel est ton amour
N’arrête
pas l’œuvre de tes mains »
╬ Amen
Sylvain
diacre
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