Comme un voleur / Mt 24 37-44 / Une homélie

C'est le moment, l'heure est venue de sortir de notre sommeil...
Le Fils de l’homme vient…

On nous demande d’attendre, de nous tenir éveillés, de guetter le Fils de l’homme qui vient
et dans le même temps, on nous dit que cette veille n’empêchera pas la surprise...
Nous aurons beau faire, sa venue en nous sera toujours inattendue.
Voilà donc que nous devons attendre quelqu’un que nous avons la certitude de rater !
Continuer d’attendre quelqu’un même quand on est sûr de rater, n’est-ce pas ce qui peut définir les amoureux ?
Si l’on comprend cette posture de veilleur comme celle d’un amoureux, ça nous évitera de prendre cette attente comme un exercice purement théorique, une posture abstraite.
(...)

Le fils de l'homme quand il vient, restaure de l'unique.
Il recrée l'unité, non pas en fusionnant, mais en faisant du tri, en retirant ce qui est en trop.

Nous sommes au premier jour de l'avent, l'Eglise nous invite à nous mettre « en attente », nous voilà en tension vers la nuit de Noël.
Nous avons quelques semaines pour nous préparer, pour nous mettre en attente amoureuse.

Mais dans cette attente, gardons bien présente la figure du voleur…Il vient comme un voleur.
Prenons cette affaire de voleur au sérieux.
Je sais que nous avons été nombreux à être cambriolés dernièrement, voilà qui va nous aider à comprendre !

Le voleur, il vient pour prendre.
Il vient pour prendre ce qu'on ne lui donne pas.

Et ce voleur-là n'est pas un petit voleur comme ceux qui entrent chez nous en forçant une fenêtre… celui-là perce les murs !
Et l’évangile est clair : nous n'échapperons pas à la visite de ce voleur !
(...)

Quand le Fils de l'homme vient, pas un mur ne lui résiste.
Nous aurons beau croire avoir tout verrouillé, il passera.
Et même si nous croyons qu'il n'y a rien en nous pour lui, il prendra ce qu'il s'est choisi.
Et ce qu'il s'est choisi, n'est probablement pas ce que nous avions prévu de lui donner !
Alors nous serons sauvés !

Car c'est bien pour ça qu'il vient, c'est bien pour ça que nous l'attendons.
C’est un vol nécessaire, il nous mène à la vie...
mais comme dans tout vol, ne croyons pas que ce sera simple et sans douleur !

Devant l'enfant de la crèche, ne croyons pas qu'il vient pour nous donner, nous donner ce que nous attendons de lui,
il vient pour prendre... comme un voleur...
que nous le voulions ou non, son amour percera les murs,
il retirera en nous ce qui est double et qui encombre,
il ouvrira la voie pour son désir à lui.

Aurons-nous l’audace de dire avec Mère Thérésa :
« Jésus, je ne vous aime pas pour ce que vous donnez, mais pour ce que vous prenez ».

La nuit est bientôt finie, le jour est tout proche
Amen
Sylvain diacre

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