Voilà
que nous quittons la chaleur de nos maisons, nos bons repas, nos
beaux cadeaux, pour venir encenser un bébé en plâtre en chantant
de vieux refrains.
Il
doit bien y avoir quelque chose de sérieux qui nous amène ici ?
Je
ne veux pas croire que la force de l’habitude, le folklore de nos
traditions fantasmées, de nos nostalgies, suffisent à tout
expliquer.
Et
que dire de la posture surplombante de
celui à qui on ne la fait
pas, qui regarde tout ça
avec ironie (je lisais ce matin dans la presse : « Noël,
machine à consommer et piège à bons sentiments »),
c’est souvent le même
qui est
furieux si on lui refuse
sa dose d’Anges dans nos campagnes.
Interrogeons-nous
sur la vraie raison de notre présence ici ce soir...
Essayons
de creuser sous le sucre, pour tenter d’entrevoir sur quoi repose
toute cette histoire…
...
Si
nous sommes là cette nuit, au fond, je crois que c’est parce que
nous avons tous entendu la voix de l’ange.
Quelque
chose en nous a entendu « Ne craignez pas, voici que je vous
annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le
peuple : aujourd’hui vous est né un sauveur, le Christ, le
Seigneur. Et Voici le signe qui vous est donné : vous
trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. »
Je
le redis, parce qu’il ne faut jamais cesser de le redire, les anges
ne sont pas des types avec des ailes dans le dos… ça, ça n’existe
pas, c’est de la mauvaise image.
Les
anges, ça n’a pas d’aile, parce que les anges ce sont des mots,
ce sont des paroles…
Un
ange, c’est des mots de Dieu qui circulent entre Lui et nous…
et
ça je peux vous dire que non seulement ça existe, mais que nous
sommes sans arrêt bombardés d’anges…
Celui
de cette nuit vient nous dire au moins deux choses :
1 :
aujourd’hui un sauveur nous est né
et
2 : On nous en donne un signe.
Un
sauveur…. ??
Un
sauveur pour quoi faire ?
Un
sauveur pour nous sauver de quoi ?
Nos
vies sont chaotiques, chacun porte son angoisse, ses échecs, ses
maladies, chacun est marqué de son humiliation, de sa souffrance,
chacun traîne avec lui ses déchirures et ses blessures, et, au bout
du circuit, chacun va mourir, c’est à peu près la seule chose
dont on soit sûr !
Quoi
entre ce bébé en plâtre qu’on est venu encenser et l’état de
ma vie ?
Aujourd’hui,
un sauveur nous est né.
Aujourd’hui,
c’est à dire à l’aujourd’hui où j’entends l’ange me le
dire, c’est à dire à l’aujourd’hui où j’ouvre mes oreilles
aux mots de Dieu !
(...)
Soyons
assez malins pour nous laisser faire.
Approchons-nous
de cet enfant.
Laissons-nous
interroger par lui.
Venons
le lire
Prenons
Noël au sérieux
« Gloire
à Dieu au plus haut des cieux »
et
bénis soient nos bébés en plâtre.
╬ Amen
Sylvain
diacre
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