(...)
Pour remettre Elie en route,
Dieu vient lui donner à manger :
« Lève-toi et
mange ! »
Deux fois de suite, l'ange le
touche, le réveille et ordonne « lève-toi et mange ! »
Pas de grands discours, pas de
cellule psychologique : du pain et de l'eau.
(...)
Il y a donc un lien entre notre
vie spirituelle la plus élevée et notre estomac.
Il y a un lien entre nos états
d'âme et l'état de notre ventre.
Aujourd'hui, c'est très à la
mode de dire que notre ventre est notre deuxième cerveau et l'on
redécouvre avec émerveillement le rôle de nos entrailles dans
notre équilibre psychique.
Mais l'Ecriture le sait bien
depuis toujours, notre Dieu ne cesse de parler à notre ventre !
Depuis le fruit si séduisant
du jardin de la genèse, jusqu'au petit livre avalé par Jean aux
dernières pages de l'Apocalypse...
Dans nos vies, il arrive que,
comme Elie, nous ayons la tentation de nous replier au désert, de
nous installer sous un buisson et de dormir en attendant la fin.
Dans nos vies de foi, dans nos
vies spirituelles, ça arrive bien souvent.
« Je n'y comprends plus
rien, Dieu ne m'entend pas, je suis fatigué, j'ai assez donné,
maintenant, que le Seigneur fasse sans moi... je me retranche dans ma
solitude, ou dans mon silence... je me recroqueville sous le buisson
de ma lassitude ou de mon amertume et j'attends que ça passe... »
« Lève-toi et
mange ! »
(...)
L'ange ne dit pas vraiment à
Elie « Lève-toi et mange car il est long le chemin qui te
reste »,
il dit « lève-toi et
mange car le chemin est trop grand pour toi »...
Et oui, évidemment !
Le chemin qui nous mène au
Père, le chemin qui nous mène à la vie éternelle, ce chemin est
trop grand pour nous, il n'est pas à notre mesure... il est trop
grand pour que nous comptions sur nos propres ressources...
Le Seigneur nous donne la
nourriture qu'il faut pour faire la route.
Il y a un pain pour cette route,
c'est un pain qui se mange debout et qui met debout ceux qui le
mangent...
Debout spirituellement, debout
dans la foi, debout dans nos désert, dans nos défaites et nos
fatigues, dans nos vieillesses et nos maladies, dans nos vies comme
elles sont ...
Ce pain vivant descendu du ciel,
ce n'est pas seulement l'hostie de nos eucharisties...
Le Christ donne sa chair de bien
d'autres manières...
car la chair du Fils c'est
aussi sa Parole,
puisque le Fils, c'est le
Verbe,
et que le Verbe s'est fait
chair.
Alors que nos ventres et nos
oreilles soient aux aguets...
avec le Christ, ils sont
désormais indissociables.
Elie doit manger , il doit aussi
entendre qu'il doit manger
Levons-nous et mangeons
╬ Amen
Sylvain, diacre
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire