Jésus s'en va.
Il n'en fait pas un spectacle,
en quelques mots l'affaire est faite et il y a même un petit nuage
qui vient tirer le rideau.
L'ascension n'est donc pas à
regarder.
Elle est là, non pour
manifester un pouvoir magique de Jésus qui s'envole, comme superman
le fera après lui. Elle est là pour dire le
changement de lieu du
corps de
Jésus.
(...)
Jésus s'en va.
Mais jésus, c'est l'Homme et
Dieu mêlé.
Vous vous souvenez : en Jésus
la divinité et l'humanité sont liés pour toujours et sans distance
entre l'une et l'autre.
Jésus, s'il monte au ciel,
c'est l'humanité qui monte au ciel avec lui.
C'est notre nature qui monte au
ciel. Le ciel devient notre terrain à nous aussi, le ciel de Dieu
devient notre lieu, le lieu de notre chair.
Alors, vous l'avez compris
désormais notre terrain est double !
Nous avons un pied sur terre,
un autre dans le ciel !
Reste la liste... La liste un
peu gênante de l'évangile.
Cette liste, probablement
qu'elle est à lire. Qu'il faudrait la faire notre, l'apprivoiser,
l'interpréter, en chercher les échos au plus profond de nous....
Cette liste, ce n'est pas la
carte d'identité du croyant, c'est ce qui accompagne les
croyants.
Ce n'est pas ce qui définit
le croyant, ce qu'il faudrait manifester pour savoir si on est ou pas
croyant, c'est ce qui se manifeste, qu'on le veuille ou non, quand on
est croyant.
Les choses alors se renversent
et à y regarder de plus près, je ne dis pas que tout sera plus
clair, mais nous aurons peut-être des surprises :
- Peut-être que nous
expulsons des démons... en son nom, sans le savoir.
Quand nous consolons quelqu'un,
quand nous bousculons quelqu'un dans ses certitudes, dans ses idées
fixes qui le tiennent en esclavage....
- Peut-être que nous parlons
des langues nouvelles... en son nom, sans le savoir.
Quand par nos bouches, quelqu'un
entend quelque chose qu'il n'avait jamais entendu, qu'on ne lui avait
jamais dit comme ça, qu'il entend comme une langue nouvelle.
- Peut-être que nous
saisissons des serpents... en son nom, sans le savoir.
Quand nous refusons que la
Parole de Dieu soit pervertie (c'est le travail du serpent de la
genèse), quand nous empêchons que la Parole se fasse sinueuse,
louvoyante, empoisonnée.
- Peut-être que nous
survivons à des boissons mortelles... en son nom, sans le savoir.
Quand on nous fait boire l'eau
croupie du discours du monde, quand on nous fait avaler que des
missiles sont intelligents ou que les pauvres sont des escrocs, ou
que ceux qui ne croient pas au même Dieu que nous nous menacent...
quand on nous fait avaler des couleuvres.
- Peut-être enfin que nos
mains soulagent les malades... en son nom, sans le savoir.
Quand on serre une autre main.
(...)
╬ Amen,
Alléluia !
Sylvain
diacre
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