"Il
s’était exprimé avec assurance au nom de Jésus."
Peut-on lire dans le texte des apôtres. Qu'y a-t-il de nouveau chez
Paul pour que Barnabé relève que désormais Paul parle au nom de
Jésus ? Et même, il insiste puisqu'au verset suivant, il ajoute
que Paul s'exprime avec assurance au nom du Seigneur.
Ce
qu'il y a de différent, nous le savons, c'est que, d'une part, Paul
a rencontré personnellement le Christ et, d'autre part, qu'il a été
baptisé.
Car,
il ne suffit pas de croire, il faut aussi s'engager dans le baptême.
Il
ne suffit pas d'être touché par l'Evangile encore faut-il s'engager
à une relation intime et personnelle avec le Christ en acceptant son
baptême.
Il
ne suffit pas de conformer sa vie aux exigences de l'Evangile encore
faut-il se dépouiller de soi et accepter d'agir au nom de celui qui
a été invoqué lors de son baptême.
Il
ne suffit pas d'aimer le Christ encore faut-il accepter d'être aimés
par lui, accepter que le Seigneur nous dise mystérieusement : "tu
es mon fils bien-aimé" lors de notre baptême.
C'est
tout cela le baptême, c'est tout cela que vit Paul depuis son
aventure à Damas.
Lorsque
Barnabé annonce aux disciples que désormais Paul parle au nom de
Jésus, il dit d'une certaine manière que Paul est baptisé. Il dit
qu'il porte le nom de chrétien (je fais là peut-être un
anachronisme mais c'est l'idée.) De nos jours, c'est toujours le
cas, dans le rituel du baptême, le ministre dit d'une manière plus
forte : "vous avez revêtu le Christ". Ainsi, Paul a
revêtu le Christ.
Plus
que cela encore Paul dira plus tard dans la lettre aux Galates ; "
J'ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce
n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi."
Paul
avoue dans sa lettre aux galates qu'il est irrigué par la vie du
Christ comme dans la parabole de la vigne de Jésus.
Il
y a deux types de sarments, les sarments qui produisent du fruit et
ceux qui n'en produisent pas, de même il y a deux manières de
s'exprimer, s'exprimer au nom du Seigneur et s'exprimer en son nom
propre.
S'exprimer
en son nom propre c'est comme se couper de la sève qui nourrit la
vigne. Mais laisser se répandre en nous la sève de la vigne ouvre
des perspectives immenses.
Cela
nous invite à nous souvenir de notre baptême. Il s'agit de
conserver intact dans notre mémoire le souvenir de la rencontre avec
le Seigneur qui a eu lieu lors de notre baptême. Garder ce souvenir
est important. Un jour de notre histoire nous avons été baptisé,
le ministre du baptême a prononcé notre nom et a dit : "je
te baptise au nom du Père et du Fils et du saint Esprit",
c'est comme si Dieu nous a été présenté officiellement.
Le
Seigneur est certainement venu à notre rencontre avant notre
baptême, et il vient à notre rencontre depuis. Mais chaque fois
qu'il vient depuis notre baptême, nous pouvons le reconnaître car
nous avons été présentés. Si nous laissons couler en nous la sève
de la vigne, nous reconnaissons le Seigneur quand il passe.
Lors
de notre baptême, le Seigneur nous dit mystérieusement "tu es
mon fils bien-aimé." On dit que le baptême, est une adoption
et qu'on devient frère de Jésus Christ.
C'est
beau mais il me semble que c'est plus que cela. En recevant le
baptême, on accepte d'être plus que le fruit de la rencontre de nos
parents, on accepte que la vie les a traversés et que nous sommes le
fruit de l'amour du Père.
Cet
amour, il nous est dit lors de notre baptême. Se souvenir de son
baptême, c'est également recevoir sans cesse l'amour infini du Père
comme la sève de la vigne. C'est cet amour qui nous pousse à
demander et recevoir sa miséricorde dans le sacrement de
réconciliation. Cet amour nous invite à demeurer dignes malgré nos
erreurs et nos fautes.
Sans
cela, on se dessèche. Notre baptême ne se limite plus qu'à une
date dans notre histoire, qu'à un événement bizarre dans notre vie
sans cohérence sans visée.
Alors
si nous vivons de notre baptême, si nous ravivons sans cesse son
souvenir, nous pouvons des prodiges : " Si vous demeurez
en moi, et que mes paroles demeurent en vous,
demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous. Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples."
demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous. Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples."
Amen
!
Dominique
Bourgoin, diacre.
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