"Ainsi,
aucun don de grâce ne vous manque, à vous qui attendez de voir se
révéler notre Seigneur Jésus Christ." L'apôtre Paul
s'adresse aux corinthiens. L'Eglise de Corinthe est en attente. Et
Paul salue ses membres pour la persévérance de leur attente. Il
salue la permanence de leur veille.
Parfois, nous avons
une petite pensée condescendante pour Paul qui annonçait le retour
proche Christ. Nous qui vivons au 21ème siècle car nous
savons que Paul est mort avant le retour du Christ. Il écrivait dans
sa lettre aux Thessaloniciens : " Les morts unis
au Christ ressusciteront d'abord ; ensuite, nous les vivants,
nous qui sommes encore là, nous serons emportés sur les nuées du
ciel en même temps qu'eux, à la rencontre du Seigneur. Ainsi, nous
serons pour toujours avec le Seigneur " (4, 16-17)
Paul est fermement
convaincu du retour prochain du Christ. Il exhorte ses amis à se
tenir prêts, à veiller.
Et bien Paul est
dans la vérité. Paul nous invite à la bonne attitude. Nous aussi,
nous devons nous tenir prêts, le retour du Seigneur est proche, il
ne nous faut pas être distrait quand le moment sera venu.
Et pourtant, comme
je l'évoquais il y a peu pour l'Evangile des jeune filles
prévoyantes et insouciantes, je pense que nous ne croyons pas
suffisamment au retour proche du Christ. Peut-être que même, nous
ne croyons pas tout simplement à son retour.
Aujourd'hui,
l'Eglise inaugure le temps de l'avent. Aujourd'hui, premier dimanche
de l'avent, la liturgie nous invite à laisser se creuser en nous
l'attente. Mais qu'attendons-nous ?
Sommes-nous dans
l'attente de Noël ?
Il faut convenir,
que les illuminations de la ville, le trop plein de publicités dans
nos boîtes-à-lettres, les magazines et à la télévision, ne nous
aide pas.
L'avent n'est pas là
pour dompter notre impatience de cadeaux, de réunions de familles et
de vacances. Même si au demeurant, ce sont de bonnes choses. L'avent
n'est pas là pour nous aider à tromper le temps.
L'avent est là pour
raviver notre attente du retour du Christ. Il est là pour affûter
notre désir de le rencontrer.
La venue du Christ a
toujours été annoncée par l'Eglise comme un événement en deux
temps, le temps de l'incarnation que nous fêterons tous à Noël et
le retour à la fin des temps. L'avent est ce moment où la liturgie
nous invite à méditer sur la fin des temps, le retour du Seigneur
parmi les hommes.
Nous savons tous que
ce n'est pas tout-à-fait comme cela que le temps de l'avent est
perçu et vécu. Il y a comme une appropriation par le monde de ce
que nous sommes appelés à vivre et il y a comme un consentement de
notre part. Vivre l'avent comme l'attente de la fin des temps, ça
fait un peu vieillot. Et nous ne pouvons pas vivre hors sol. Nous
devons rester dans le monde et tenter d'y porter l'Evangile. Nous ne
pouvons pas renier et fuir le monde qui nous entoure, au contraire,
nous devons nous y enraciner pour y faire jaillir la vérité.
Alors les illuminations de la ville pour Noël ne doivent pas nous
distraire de l'attente et nous devons rappeler en quoi consiste cette
attente. Dieu le Père envoie son Fils pour sauver tous les hommes.
Et nous, chrétiens du 21ème siècle, nous veillons pour
accueillir sa venue.
Comment Paul
interpréterait-il notre manière de vivre l'avent ?
Je suis convaincu
qu'il prendrait sa plume et qu'il nous écrirait : "Frères,
à vous, la grâce et la paix, de la part de Dieu notre Père et du
Seigneur Jésus Christ. Je ne cesse de rendre grâce à Dieu à votre
sujet, pour la grâce qu’il vous a donnée dans le Christ Jésus ;
en lui vous avez reçu toutes les richesses, toutes celles de la
parole et de la connaissance de Dieu. Car le témoignage rendu au
Christ s’est établi fermement parmi vous."
Il nous dirait que
c'est bien de préparer la fête mais il nous dirait aussi de ne pas
baisser la garde, de veiller pour le retour du Seigneur.
Nous avons la grâce
de connaître Dieu par notre baptême.
Nous avons la grâce
de partager sa parole aujourd'hui.
Nous avons la grâce
de pouvoir rencontrer le Christ en personne dans le pain et le vin à
cet autel.
Nous avons comme le
dit Paul tout ce qu'il faut pour tenir fermement dans l'attente. Nous
avons tout ce qu'il faut pour tenir en nous l'Espérance vivante.
Alors veillons tous
ensemble pendant ce temps de l'avent pour accueillir la venue de
Seigneur dans la joie.
Amen !
Dominique
Bourgoin, diacre.
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