Au lieu de renvoyer les questionneurs en leur faisant remarquer leur collusion avec le système politique il leur fait sortir une pièce de leur poche et en même temps leur révèle le fond d'eux même. .. Il dépasse la question posée, et parle de Dieu alors qu'on ne lui a parlé que de César.
Son propos est d’une portée
beaucoup plus générale presque universelle d'un grande importance
pour la mission de l’Église.
La pointe de l'Evangile est bien
là: "Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce
qui est à Dieu ».
La pièce de monnaie que Jésus fait sortir de leurs poches devient
alors comme une parabole. Sur la monnaie il y a une image, une
effigie celle de l’empereur ici, celle de l'occupant. Il y a aussi
de l'écrit. Cette image et cet écrit renvoient à une part
importante de la vie des hommes et des sociétés. Mais il y a plus
que ce qui est représenté et écrit.
C’est en toute chose qu’il y
a à rendre à César ce qui lui revient, et à Dieu ce qui est à
lui.
Qu'est ce donc qui est à Dieu?
Discernement difficile et risqué.
C'est d'abord le Christ,
que les pharisiens refusent de reconnaître comme Messie (Le récit
d'aujourd'hui fait suite immédiatement à la parabole des invités
au festin, l'évangile de dimanche dernier.)
Par le Christ, effigie du
Père, toute l'humanité est à Dieu « tout est à
vous; mais vous êtes au Christ et le Christ est à Dieu. » (
1co 3, 22-23)
Rendre à Dieu ce qui à Dieu
c'est reconnaître en tout humain la trace du Père, l'effigie ou
l'image du Père . C'est donner à tout humain sa vraie liberté,
sa vraie grandeur, sa vraie dignité: celle de FILS. C'est faire
en sorte que tout serve l'humain et que personne ne se serve plus de
lui comme un moyen de posséder, de dominer.
La
parole de Jésus est .un magnifique programme pour la
mission chrétienne. Quelle meilleure bonne nouvelle pour notre monde
où tout est devenu monnayable, ou souvent l'un pâtit de l'appétit
de l'autre
Un programme qui bouscule.
Jésus nous invite à
défendre les droits de Dieu avant tout et les droits de Dieu ne sont
pas dissociable des droits de l'homme. Ce n'est pas " La
religion à la sacristie et la Politique partout ailleurs." La
parole de Jésus ne fait pas du chrétien un être divisé, tiraillé
entre sa foi et sa vie. Entre le spirituel et le temporel. La parole
unifie notre être, elle nous éclaire sur nos responsabilités
envers Dieu et aussi nos responsabilités entre nous et dans la
société.
S'ils sont centrés sur Dieu
nos actes, nos rapports avec les autres, nos décisions ne peuvent
être en opposition avec ce qui est de Dieu en nous..
Cela touche tous les aspects de
notre vie, qu'il s'agisse de notre couple, de notre famille, de nos
engagements y compris ceux qui ont un rapport avec le pouvoir,
lorsque nous votons par exemple. Cela touche aussi notre façon
d'exercer l'autorité La première lecture nous rappelle que
l'autorité véritable vient de Dieu. Cela nous incite à nous méfier
de l'autorité que nous nous octroyons nous même et qui nous pousse
parfois à rendre à César plus qu'il ne mérite et à aller
jusqu'à mettre César à la place de Dieu..
Ce n'est pas simple de
réaliser cela, c'est une grâce à demander.
La mission chrétienne est
exigeante. Nous sommes venus dans cette église pour être tout à
l'heure envoyés sur les chemins de nos frères avec une parole
tranchante. Oui, mais dans la paix du Christ.
Nous venons à la source en
cette eucharistie qui révèle en nous l'effigie du Père, pour que
s'accomplisse en nous et entre nous le travail de vérité. Ce
SACREMENT nous conforme au Christ Jésus image du Dieu invisible. Et
nous sommes tous invités à ne pas laisser sa trace se perdre au
fond de nos poches, au fond de notre être, ou confiné à
l'intérieur des murs de cette église.
Amen
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire