Ne soyez inquiets de rien / Mt 21 33-43 / Une homélie

(...)

Un homme planta une vigne, loua cette vigne à des vignerons et partit en voyage.
Quand arriva le temps des fruits, il envoya ses serviteurs pour prendre ses fruits...

Et on a entendu la suite...

Cet homme, il a un problème avec sa vigne, c'est qu'il n'arrive pas à en obtenir les fruits. La vigne, elle a fait ce qu'elle avait à faire : elle a porté du fruit, mais pas moyen pour le propriétaire de mettre la main dessus.
Des intermédiaires empêchent le juste retour vers le maître. Ça coince. Et ça coince dans la violence et le meurtre. Ça coince dans la bêtise et la jalousie (pour penser obtenir un héritage d'un père dont on a tué le fils, il ne faut pas être très malin).

La question, l'enjeu, c'est donc celui du fruit.
La seule richesse de la vigne, c'est son fruit, son fruit qui réjouit de cœur de l'homme.
Dans l'écriture, le fruit de la vigne, il est pour glorifier le Père... (vous vous souvenez du texte de Jean sur la vigne « ce qui glorifie mon Père, c'est que vous portiez beaucoup de fruits » (Jn 15-8)).
Pourquoi est-il si précieux ce fruit ? Pourquoi le maître est-il prêt à sacrifier tous ses serviteurs et jusqu'à son fils pour récupérer son fruit ?
Parce que ce fruit, c'est sa Joie, c'est la Joie de Dieu.
Le fruit donné gratuitement, la Joie déversée gratuitement.
Mais le Maître a beau tout préparer, il a beau penser à tout pour protéger sa vigne, la mort s'y glisse.
Pourtant, il l'a bien entourée de clôtures pour la préserver du dehors, il l'a creusée pour se tenir au-dessous, il a fait une tour pour se tenir au-dessus, mais la mort, malgré tout ça, y a planté sa tente.

(...)
Ils sont là les fruits, ils sont partout. Ils sont dans le monde, ils sont dans nos vies.
Avec le Christ, il n'y a pas de vie stérile.
La question, c'est « qu'est-ce qui compte ? » Qu'est-ce que je prends pour la vérité de mon histoire ? Suis-je prêt à convertir mon regard sur le monde et sur ma vie ?

Si les fruits n'existent plus pour nous, si nous ignorons la présence de la Joie de Dieu en nous et entre nous, nous sommes comme les vignerons qui tuent pour ne rien avoir à donner.
Ce fruit, cette joie, il faut la rendre à celui qui nous la donne, pas pour qu'on ne l'ait plus, mais pour en recevoir encore davantage : « en tout, priez en rendant grâce »
Le voilà notre boulot, voilà pour quoi nous sommes faits : « rendre grâce »
« Rendre grâce », c'est servir le fruit, c'est consentir à la Joie.

(...)
Que les peuples, Dieu, te rendent grâce ; qu'ils te rendent grâce tous ensemble !
La terre a donné son fruit ; Dieu, notre Dieu, nous bénit.(ps66)

Amen
Sylvain diacre

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