Un homme planta une vigne,
loua cette vigne à des vignerons et partit en voyage.
Quand arriva le temps des
fruits, il envoya ses serviteurs pour prendre ses fruits...
Et on a entendu la suite...
Cet homme, il a un problème
avec sa vigne, c'est qu'il n'arrive pas à en obtenir les fruits. La
vigne, elle a fait ce qu'elle avait à faire : elle a porté du
fruit, mais pas moyen pour le propriétaire de mettre la main dessus.
Des intermédiaires empêchent
le juste retour vers le maître. Ça coince. Et ça coince dans la
violence et le meurtre. Ça coince dans la bêtise et la jalousie
(pour penser obtenir un héritage d'un père dont on a tué le fils,
il ne faut pas être très malin).
La question, l'enjeu, c'est donc
celui du fruit.
La seule richesse de la vigne,
c'est son fruit, son fruit qui réjouit de cœur de l'homme.
Dans l'écriture, le fruit de la
vigne, il est pour glorifier le Père... (vous vous souvenez du texte
de Jean sur la vigne « ce qui glorifie mon Père, c'est que
vous portiez beaucoup de fruits » (Jn 15-8)).
Pourquoi est-il si précieux ce
fruit ? Pourquoi le maître est-il prêt à sacrifier tous ses
serviteurs et jusqu'à son fils pour récupérer son fruit ?
Parce que ce fruit, c'est sa
Joie, c'est la Joie de Dieu.
Le fruit donné gratuitement, la
Joie déversée gratuitement.
Mais le Maître a beau tout
préparer, il a beau penser à tout pour protéger sa vigne, la mort
s'y glisse.
Pourtant, il l'a bien entourée
de clôtures pour la préserver du dehors, il l'a creusée pour se
tenir au-dessous, il a fait une tour pour se tenir au-dessus, mais la
mort, malgré tout ça, y a planté sa tente.
Ils sont là les fruits, ils
sont partout. Ils sont dans le monde, ils sont dans nos vies.
Avec le Christ, il n'y a pas de
vie stérile.
La question, c'est « qu'est-ce
qui compte ? » Qu'est-ce que je prends pour la vérité de
mon histoire ? Suis-je prêt à convertir mon regard sur le
monde et sur ma vie ?
Si les fruits n'existent plus
pour nous, si nous ignorons la présence de la Joie de Dieu en nous
et entre nous, nous sommes comme les vignerons qui tuent pour ne rien
avoir à donner.
Ce fruit, cette joie, il faut la
rendre à celui qui nous la donne, pas pour qu'on ne l'ait plus, mais
pour en recevoir encore davantage : « en tout, priez en
rendant grâce »
Le voilà notre boulot, voilà
pour quoi nous sommes faits : « rendre grâce »
« Rendre grâce »,
c'est servir le fruit, c'est consentir à la Joie.
(...)
Que les peuples, Dieu, te
rendent grâce ; qu'ils te rendent grâce tous ensemble !
La terre a donné son fruit ;
Dieu, notre Dieu, nous bénit.(ps66)
╬ Amen
Sylvain
diacre
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