Dialogue d'espérance / Un texte d'André Castaing

      « Allez Cléophas, en route, nous avons une trentaine de kilomètres à faire avant d'arriver chez nous... ne tardons pas. De toute façon, il n'y a plus rien à dire... Il est mort et enterré ! Nous n'avons plus rien à faire à Jérusalem !
C'est vrai mon ami, mais qu’allons-nous dire au village d'Emmaüs, à nos parents, nos amis ? Quand nous sommes partis pour le suivre, touchés par son discours, étonnés de ses signes, bouleversés par son message, prêts à le suivre dans un avenir où enfin le peuple d'Israël allait être délivré, et l'occupant romain chassé ! Et tous ceux qu'Il a guéris, soignés, ressuscités même... et son message de paix, de pardon, de vie, toutes ses promesses... et voilà qu'ils l'ont condamné à mort, rejeté, crucifié il y a trois jours ! Est-ce cela que nous allons dire à Emmaüs?
      Tu as raison, Cléophas ! Toutefois, tu te souviens de ces femmes qui sont venues, affolées, nous dire qu'elles avaient trouvé le tombeau vide.., et vu comme des anges qui leur auraient dit qu'Il était vivant ! Pierre et Jean sont bien allés au tombeau, ils ont tout trouvé comme elles avaient dit, mais Lui, ils ne l'ont pas vu ...
      Tais-toi, ami, j'aperçois un étranger qui nous rejoint.
      Bonsoir amis, puis-je me joindre à vous pour faire route ensemble ? Je vais jusqu'à Emmaüs... (un long silence).
Dites-moi, vous avez l'air troublé, triste même... je ne veux pas être indiscret.
      Vois-tu, étranger, mon ami Cléophas et moi venons de perdre notre meilleur ami dans des circonstances dramatiques... Crucifié ! mais ce serait trop long à t'expliquer.
      J'ai tout mon temps jusqu'au village... Dites-moi !
      Eh bien voilà... (Ils racontent !)
      Et vous ne les avez pas crues, ces femmes ? Pourtant vous avez lu les prophéties, tout ce qu'elles disaient sur le Messie qui devait souffrir pour entrer dans sa gloire ? Dans vos synagogues, on vous a lu Moise, la Loi, les prophètes ? (Et tout le long du chemin, l'inconnu leur expliqua les Ecritures...)
      Nous voici arrivés, au revoir mes compagnons de route
      Oh non ! C'était bouleversant ce que tu nous as dit...
« Reste avec nous, car le soir vient et la journée est déjà avancée ».

Et c'est là, à table, comme avant, qu'il prit le pain, le rompit, et le leur donna… et qu'ils Le reconnurent, ce Jésus vivant, ressuscité, qui avait ranimé ce feu brûlant au fond du cœur et ils coururent de nouveau (30 km) à Jérusalem et partagèrent la joie PASCALE, la joie de la vie, plus forte que la mort... la joie de la nature qui refleurit, repart, renaît, éternellement ressuscitée à Pâques.

Avec tous les amis de Jésus, ils sont là à Jérusalem et dans leur joie, Jésus les rejoint…. et leur fait ce don premier et sublime « je vous donne MA paix » !

Pâques 2017, guerre, haine, violence, mort... Quand donc le monde acceptera-t-il de changer...  de RESSUSCITER ... La Résurrection c'est l'Espérance.
Accueillir l'ÉSPERANCE... c'est PÂQUES !

Père André C.
(d'après Saint Luc)