Mes brebis écoutent ma voix / Jn 10 27-30 / Une homélie


« Mes brebis écoutent ma voix, moi je les connaîs et elles me suivent. »
Prenons cette phrase comme définition de la vocation.
Au commencement, il y a la connaissance que le Seigneur a de nous.
Si il nous connaît, il sait de quoi nos vies sont faîtes, nos forces et nos talents, nos misères et nos blessures... C'est là-dedans, dans cette confusion-là, au cœur de cette matière opaque à nous-même, qu'il donne de la voix.
Il ne fait pas de discours, il ne délivre pas de message, il ne prononce même pas de mots, sa voix suffit.
Comme la voix des parents que l'enfant à naître entend dans le ventre de sa mère sans percevoir encore le sens des mots...
la voix, comme la voix de l'enfant qu'on entend jouer dans le jardin sans écouter ce qu'il se raconte,
la voix, comme la voix de l'épouse qu'on devine au milieu des conversations de la fête et qui réjouit l'époux.
La voix suffit à dire la haute tendresse...

(...)

Et que la brebis ne s'inquiète pas de l'autorité de son pasteur : avez-vous remarqué dans le texte de l'apocalypse : « Ils n'auront plus faim, ils n'auront plus soif, ni le soleil ni la chaleur ne les accablera, puisque l'agneau qui se tient au milieu du trône sera leur pasteur pour les conduire aux sources des eaux de la vie. »
Le pasteur des brebis, c'est un agneau.
Les brebis sont menées, soignées, nourries, par le plus petit et le plus doux d'entre elles.

Ne prions pas pour que les séminaires se remplissent.
            Prions pour que les brebis aient des oreilles.
Que les brebis écoutent la voix,
            alors des hommes et des femmes se mettront debout,
                      alors des pasteurs se lèveront.



Amen

Sylvain Diacre