« Mes
brebis écoutent ma voix, moi je les connaîs et elles me suivent. »
Prenons
cette phrase comme définition de la vocation.
Au
commencement, il y a la connaissance que le Seigneur a de nous.
Si
il nous connaît, il sait de quoi nos vies sont faîtes, nos forces
et nos talents, nos misères et nos blessures... C'est là-dedans,
dans cette confusion-là, au cœur de cette matière opaque à
nous-même, qu'il donne de la voix.
Il
ne fait pas de discours, il ne délivre pas de message, il ne
prononce même pas de mots, sa voix suffit.
Comme
la voix des parents que l'enfant à naître entend dans le ventre de
sa mère sans percevoir encore le sens des mots...
la
voix, comme la voix de l'enfant qu'on entend jouer dans le jardin
sans écouter ce qu'il se raconte,
la
voix, comme la voix de l'épouse qu'on devine au milieu des
conversations de la fête et qui réjouit l'époux.
La
voix suffit à dire la haute tendresse...
Et
que la brebis ne s'inquiète pas de l'autorité de son pasteur :
avez-vous remarqué dans le texte de l'apocalypse : « Ils
n'auront plus faim, ils n'auront plus soif, ni le soleil ni la
chaleur ne les accablera, puisque l'agneau qui se tient
au milieu du trône sera leur pasteur pour les conduire aux sources
des eaux de la vie. »
Le
pasteur des brebis, c'est un agneau.
Les
brebis sont menées, soignées, nourries, par le plus petit et le
plus doux d'entre elles.
Ne
prions pas pour que les séminaires se remplissent.
Prions
pour que les brebis aient des oreilles.
Que
les brebis écoutent la voix,
alors
des hommes et des femmes se mettront debout,
alors
des pasteurs se lèveront.
Amen
Sylvain
Diacre