Le
goût de l’autre semble prendre racine à Gradignan. C’était ce 3 avril, la
troisième édition, entrecoupée, au cours d’années écoulées, de quelques
après-midi Rois ou crêpes.
C’est toujours l’occasion de se
rencontrer autour d’une table où chacun peut apporter sa contribution sous une
forme ou une autre. C’est ainsi que la bouteille d’apéritif «Troussetinette»
rappelle la région vendéenne que l’on a quittée. Elle côtoie le poulet aux
arachides camerounais sans oublier le grenier médocain, l’axoa basque... Les
nombreuses préparations ne sont pas toutes citées. On goûte, on apprécie et le
repas se termine par de délicieuses pâtisseries « maison ». Puis le récit de
Jonas nous invite à la réflexion tandis que chacun anime à sa façon la fin
d’une après-midi conviviale et chaleureuse.
Mais si l’essentiel n’était pas dans
l’assiette mais plutôt dans ce désir de rencontrer l’autre, dans un statut
différent qui voit se mêler la personne qui tend la main à la porte de l’église
à celle qui la lui serre en donnant une pièce ? Ces repas nous donnent
peut-être la réponse car en tant que chrétiens, nous sommes invités à
accueillir l’étranger, ce n’est pas uniquement par charité à son égard mais
parce que l’Evangile est avant tout une invitation à la rencontre. Une
rencontre qui évoque la vie portée par chacun, qui provoque à aller plus loin
et qui convoque à faire chemin ensemble. Ce chemin nous pourrons le prendre
ensemble avec la quarantaine de paroissiens qui, répondant au questionnaire distribué
lors de la journée des Migrants de janvier, se mobilise pour cet accueil,
accueil qui en Gironde tarde malheureusement à se concrétiser.
C’est aussi une quarantaine de personnes
qui a osé cette rencontre fraternelle du 3 avril. Osons. Osons la rencontre,
osons l’accueil.