« Ils regarderont vers Celui qu’ils ont transpercé. »
Aller vers la lumière, regarder vers la croix élevée devant nos yeux,
s’attendre la manifestation de Dieu ! Le texte de Jean 3 nous prépare à ce texte de Jean 19,37.
1
- Pour retenir notre attention un événement du passé, la morsure du
serpent
venu punir la désobéissance des enfants d’Israël, suivie du cri de
détresse vers Celui qui peut sauver de la mort et du venin du serpent.
Le serpent d’airain était installé de manière à demander
aux hommes d’élever le regard au-delà de ce qui est exposé et
d’attendre la vie et le salut d’en-haut. Puis une fois que le Seigneur
est intervenu on rentre dans une nouvelle histoire de la vie
communiquée d’en-haut.
Pour
nous amener à la foi, on nous demande de tourner le regard vers Celui
que
nous avons transpercé et au-delà de ce bois scruter la présence
mystérieuse de Celui qui l’a envoyé au milieu de nous. Ainsi en
regardant au-delà de la croix, nous sommes invités à croiser le
regard de Celui qui l’a envoyé et qui manifeste aujourd’hui encore
sa puissance et sa sagesse dans la mort de son Fils, en le ressuscitant
d’entre les morts.
2
- Entre les deux événements, nous sommes en permanence invités à nous
tourner vers la lumière, à agir en accord avec l’éclairage donné
dans notre vie, jusqu’à y rencontrer le don de Dieu, la parole et
l’esprit qui nous justifient, qui nous introduisent dans une
certaine justesse et une finesse dans nos relations avec Dieu
Tout
ce qu’il faut éviter c’est de tourner le dos à la lumière, c’est aussi
de
refuser un éclairage qui nous attire peu à peu vers la découverte
des oeuvres de Dieu. Tout ce qu’il faut faire c’est de ne pas nous
glorifier dans nos oeuvres et nos propres capacités, mais de
consentir peu à peu à la parole entendue, au souffle de l’esprit, à
la lumière venue d’en haut, à la lumière suggérée autour de nous. Il y a
en nous une négation permanente à entretenir (comme en
forme de résistance), ainsi qu’une attente à conserver : « Ne pas se
fier à nos oeuvres, attendre que Dieu vienne à nous et nous délivre du
mal ».
3 - Quelques références pour nous introduire à la manifestation de l’oeuvre de
Dieu, critères de discernement.
-Le discernement de Paul par rapport à lui-même face à la venue du Christ
:
Je ne me juge pas moi-même, même si je n’ai rien à me reprocher j’attends que
le Seigneur vienne. Lui seul rendra à chacun selon ses oeuvres. (1Cor 4,3-5)
-L’enseignement du Christ sur la conversion de ceux auxquels on s’attend le
moins et qui doivent nous entraîner sur le même chemin ;
Les
publicains et les pécheurs vous précèderont dans le royaume, car ils se
sont convertis à l’appel de Jean le baptiste. Et vous tout en voyant
cela vous ne vous êtes pas mis sur le chemin de la conversion, pour ne
pas être jugés.
-L’idée de se comparer aux autres et la sagesse de reconnaître que tout vient
de Dieu, chacun doit rester fidèle à son appel :
Nous
sommes les collaborateurs de Dieu et les intendants des mystères de
Dieu.
Tout ce qu’on demande à des intendants c’est de rester fidèles à
leur mission. Il ne faut pas aller au-delà de ce qui écrit dans la
mission de chacun. Tout ce que nous avons entre les mains est
un don de Dieu. Il n’y a pas à s’en glorifier. Il faut se glorifier
en Celui qui nous en a fait le don.(I Cor 4,1-2
-Le pécheur et l’homme fidèle devant Dieu, au fur et à mesure des
événements
Si le pécheur se convertit et se tourne vers le Seigneur, il sera sauvé. Si le
juste ne veut pas demeurer dans la fidélité et se remet à pécher, il se perd lui-même (Ezéchiel 33,10-20).
4
- Toutes ces citations sont alignées pour une seule raison :
reconnaître les
vraies dimensions de l’oeuvre de Dieu, situer à sa vraie place la
bonne décision à prendre de toujours marcher vers la lumière, ne pas
nous glorifier dans nos oeuvres et nous en remettre entre
les mains de Celui qui nous a appelés à vivre dans la fidélité à sa
parole et à son esprit. Ainsi nous marcherons dans la lumière, nous
apprendrons à voir au-delà de la Croix Celui qui a
tellement aimé le monde qu’il a envoyé son fils pour nous sauver.
Dans
nos démarches de tous les jours, sentir les morsures du serpent à cause
de notre désobéissance à la parole, crier vers Dieu et continuer à
élever nos regards vers lui, mais toujours par la médiation de la croix
de son Fils. Il nous faut embrasser cette croix pour y
retrouver la puissance et la sagesse de Dieu, pour y retrouver cette
force d’attraction que Dieu a mise dans le geste du Fils qui donne
librement sa vie pour le salut du
monde.
Jean-Pierre Ranga
2Ch 36, 14-16.19-23 ; Ps 136 ; Ep 2, 4-10 ; Jn 3,14-21
4° Dimanche de Carême -B