Dimanche
après dimanche l’Evangile de Marc nous conduit à mieux connaître
Jésus, presque pas à pas. Aujourd’hui nous méditons le récit de
la guérison du lépreux ; Un miracle de Jésus.
Dans
ce texte il y a en réalité deux récits
1
le
miracle
lui-même : la guérison d’un homme atteint de la lèpre, qui
retrouve un corps sain et sa place dans la société
2
Le
combat
incessant de Jésus pour révéler le vrai visage de Dieu.
Jésus
et le lépreux n’auraient jamais dû s’approcher l’un de
l’autre ; Tant que le lépreux gardera cette tache (sur son
corps) il sera vraiment considéré comme impur (pécheur) .
« C’est
pourquoi il habitera à l’écart, son habitation sera hors du
camp »
Lévitique (1ere lecture)
Certaines
maladies étaient pour le peuple juif la preuve d’un péché contre
Dieu et contre l’humanité. C’est assez terrifiant d’entendre
une mesure d’exclusion au nom de Dieu.
L’attitude
du lépreux dans l Evangile est une attitude de foi « Si
tu veux, tu peux me guérir »
Cet homme était en attente et il semble reconnaître
en Jésus le Messie attendu
Jésus
quant à lui il répond à cette attente « Je
le veux sois guéri »
et du même coup il dévoile le Dieu d’amour, pris aux entrailles
(pas de condescendance ni seulement de la pitié) et qui non
seulement guérit mais surtout purifie (terme utilisé 4x)
purifier ! Se laisser ajuster à Dieu/ retrouver la
configuration de notre baptême.
Jésus
vient aussi de commencer son long combat contre toute exclusion Il
vient de poser un acte d’extrême liberté (transgression) le
lépreux en fait de même. Désormais personne ne pourra être
déclaré impur ni exclu au nom de Dieu ;
C’est
une bonne nouvelle pour les pauvres, les pécheurs que nous sommes.
Le paradoxe c’est que cela coûtera à Jésus d’être à son tour
exclu (passion- Croix)
Aujourd’hui
cet Evangile nous interroge. Nos sociétés occidentales, si avancées
et démocratiques soient elles engendrent de l’exclusion .Même si
de-ci de-là nous sommes témoins d’actes de solidarité,
d’entraide, et de bravoure, la compétition économique et sociale
forcenée est souvent fatale aux faibles et au plus pauvres). Les
préjugés racistes n’ont pas disparus hélas, ni les réflexes de
crainte de contagion (étrangers, migrants…) et cela même parmi
les baptisés Tout cela provoque des rejets à la racine de violences
sociales.
Si
nous voulons être comme le Dieu d’amour qui entend notre cri et
être purifiés nous devons nous faire proche de tous, n éviter
personne mais développer nos capacité de fraternité et d’amour.
Ne soyons « obstacle
pour personne »
(1 Co- 1ère
lecture du jour)
Pour
Dieu aucune personne n’est enfermée dans son destin. Tout humain
est à son image et à sa ressemblance et est appelé à devenir sa
demeure. (prière d’ouverture de la célébration.) Aucune
condition sociale, aucune faiblesse ne peut empêcher le « Fils
bien aimé du Père » de venir jusqu’en nous, nous toucher,
nous purifier, nous sauver.
L’amour
de Dieu est comme une source qui se transforme en cascade et qui
ruisselle sur chaque humain pour le purifier, le combler de grâce.
C’est
Jésus qu’il nous faut contempler, c’est de lui qu’il nous faut
remplir notre regard, de ses paroles et de ses gestes qu’il faut
tapisser notre esprit, le lieu où se forment nos pensées et se
décident nous actes. Que sa grâce nous rétablisse sans cesse dans
son amour et l’amour des uns et des autres.
L’eucharistie
qui nous rassemble est un rite de guérison :
« Seigneur
je ne suis pas digne de te recevoir. Mais dit seulement une Parole
et je serai guéri. »
Amen
Robert
Zimmermann
Diacre
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