Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche / Mc 1 14-20 / Une homélie

Dans les textes de ce dimanche, il y a du nouveau. Il y a même comme une rupture dans le train de l’histoire du monde qui passe devant nous.

Il y a d’abord le récit de Jonas à Ninive. Jonas annonce la destruction de la ville dans quarante jours. Les habitants se convertissent, ils changent d’attitude et font pénitence. C’est un changement radical pour cette grande ville. C’est une rupture dans son histoire.

Paul, lui, nous annonce un monde nouveau : « Car il passe, ce monde tel que nous le voyons. » Nos habitudes de vies sont vaines devant ce qui advient. La consommation, les joies et les peines sont futiles devant ce qui est promis. Et même nos amours comptent pour peu. Quel est ce grand bouleversement qui s’annonce ?

« Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » dit Jésus dans l’Evangile de Marc.

L’arrestation de Jean le Baptiste, permet à celui-ci de s’effacer. Jean a accompli sa mission. Il a désigné Jésus par cette étrange qualification comme le soulignait Sylvain dimanche dernier. « Voici l’agneau de Dieu » Après avoir indiqué celui qu’il faut suivre désormais, Jean le Baptiste s’efface comme pour mettre le point final à l’histoire des hommes de l’ancien testament et ouvrir un autre récit. Il est arrêté, il est retranché de la société pour laisser toute la place à Celui qui vient.

Le nouveau récit qui se dévoile pour nous c’est celui du royaume de Dieu qui s’approche.

Simon et André voient le Royaume qui s’approche. Quatre mots suffisent : « Venez à ma suite, » pour qu’aussitôt, ils laissent là leurs filets et suivent Jésus. Est-ce la parole du Christ qui les convainc ? Est-ce la promesse d’un nouvel emploi : « Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. » qui séduit Simon et André ?

La concision de la parole de Jésus touche les corps. Ce dimanche, nous-même nous sommes touchés par la parole du Christ. Jésus ne développe pas un long discours pour inviter à le suivre. Il dit à chacun de nous : « viens, suis-moi ». Et nous sommes rassembler pour prier.

C’est aussi ce que mystérieusement, des adultes entendent et c’est ce qui les poussent à frapper à la porte de l’Eglise pour demander le baptême.

Quand nous demandons à ces adultes ce qui motive leur demande, la plupart répondent qu’ils ne savent pas pourquoi ils veulent être baptisés. La longue préparation va leur permettre de mettre des mots sur la foi qui, déjà, les fait se lever. Ils vont goûter progressivement au royaume qui s’approche.

Qu’est-ce que Simon et André savaient de Jésus quand ils laissent leurs filets ? La foi, qu’ils reçoivent, les fait se lever. Ils vont suivre Jésus sur un chemin catéchuménal. J’aime à penser qu’à cet instant, Simon et André deviennent catéchumènes (Catéchumène, c’est ainsi que l’Eglise nomme la personne qui, ayant entendu parler de Jésus-Christ, demande à l'Église de le lui faire connaître et désire devenir chrétien par le baptême.). Ils vont suivre un chemin à la suite de Jésus et découvrir peu-à-peu qui est Celui qui leur dit : « viens, suis-moi. »

« Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. » Suivre Jésus n’est pas de tout repos. Jésus nous promet du travail. Il faut devenir pêcheur d’homme. Car se mettre à la suite de Jésus, c’est être invité à témoigner comment sa parole transforme nos vies. C’est un peu se comporter comme Jean le Baptiste, toujours désigner Celui qu’il faut suivre, le Christ, et s’effacer pour laisser la parole de Jésus toucher les corps sans intermédiaire.

Le Christ ne nous laisse pas sans force pour accomplir les tâches auxquelles il nous appelle. Son Eglise propose les sacrements pour nous donner les ressources pour témoigner de l’Evangile.

Le sacrement de l’Eucharistie est la source à laquelle nous puisons des forces pour témoigner du royaume qui est proche. Alors approchons-nous et goûtons.


Il est droit, il est bon, le Seigneur,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles son chemin.
Amen !
Dominique Bourgoin, diacre.

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