Cette
adresse au peuple de Dieu rassemblé intervient plusieurs fois de la
part des célébrants, évêque, prêtre ou diacre, au cours de la
célébration de l’Eucharistie, comme dans d’autres situations
liturgiques.
L’assemblée
s’adressant à son tour au ministre répond « Et avec votre
esprit »
Connaissons-nous
le sens de cet échange ?
S’agit-il
d’une formule d’amabilité ou de mondanité liturgique ?
Par
ces quelques mots le ministre rappelle que c’est le Christ
ressuscité qui préside nos assemblées. Il se donne à nous par
notre rassemblement, par sa Parole et le don de son corps et de son
sang auxquels nous communions.
Les
ministres sont pour leur part signes et serviteurs de cette présence.
Et quand vous répondez « et avec votre esprit » vous
demandez qu’opère en eux l’Esprit Saint reçu à leur
ordination.
C’est
la lettre de Paul aux Corinthiens qui m’a orienté vers cette
introduction liturgique.
« Frères,
quand je suis venu chez vous je n’ai rien voulu connaître d’autre
que Jésus Christ ce Messie crucifié »
Le
Christ est au centre de nos célébrations, au centre de notre vie.
Dans
la liturgie c’est Dieu qui est à l’œuvre et il nous associe à
son œuvre de salut pour l’humanité. La liturgie nous unifie et
nous donne des repères pour, ensemble, en Eglise, devenir un seul
corps et aller au centre du mystère du Christ ressuscité.
« Le
Seigneur soit avec vous », vous tous, membres des équipes
liturgiques, sacristines et sacristains, servants d’autel, chantres
et choristes, fleuristes… et aussi ceux qui entretiennent l’église,
vous tous qui œuvrez pour que nos célébrations nous portent. Que
le Seigneur soit au centre de votre action et de vos vies
Paul
s’exprime à propos de son rôle de prédicateur
« Mon
langage, ma proclamation de l’Évangile n’avaient rien d’un
langage de sagesse, mais c’est l’Esprit et sa puissance qui se
manifestaient pour que votre foi repose non sur la sagesse des hommes
, mais sur la puissance de Dieu »
Quand
personnellement commence la préparation d’une homélie je peux
dire comme Paul, « je suis craintif et tout tremblant ».
Je m’appuie sur un écrit du Pape François dont le sujet et autant
la liturgie que la prédication.
« La
Parole transforme le cœur et oriente notre vie vers le Seigneur. La
prédication n’est pas l’expression d’une opinion, d’une
théorie elle n’est pas un discours théologique, elle ne sert pas
de bulletin d’informations ni une tribune.
Il
ne s’agit pas de nous mettre sous l’autorité de nos goûts, nos
tendances, nos préférences mais sous l’unique Parole de Dieu qui
nous façonne et c’est elle qui nous rend annonciateur de la Bonne
nouvelle. »
« Les
trois sources de la liturgie comme de la prédication sont :
Histoire du Salut, (l’œuvre de Dieu) la Parole de Dieu (Le Verbe
fait chair) et le cri monde »
Annonciateurs
de la « Bonne Nouvelle »
« Vous
êtes le sel de la terre...Vous êtes la lumière du monde »
Sel
et lumière n’existent pas pour eux-même. Ce qui compte c’est la
terre, c’est le monde. Cette Parole nous met à la suite des
apôtres en situation de missionnaires ; Nous ne sommes pas
témoins pour nous-même. Nous qui recevons la Parole de Dieu nous
devenons sel et lumière pour ce monde. C’est un envoi, Voilà qui
nous remet à notre place…
Sel
de la terre nous sommes là pour révéler aux hommes le sens, la
saveur de la vie.
Être
lumière du monde c’est selon l’expression de l’Evangile être
au service de nos frères.
C
est aussi le sujet de la première lecture.
Isaie
appelle le peuple à ne pas se contenter du culte (jeûne) mais à
vivre l’Alliance au quotidien. Et il est précis, il appelle à des
gestes de libération et de partage, de solidarité, de soutien :
en un mot des geste d’amour. « Là où est l’Amour, là est
Dieu »- « Ubi Caritas… »
Alors
nous sommes à l’image de Dieu, A notre petite mesure nous
reflétons sa lumière.
Nous
savons combien dans nos tribulations terrestres le sel peut
s’affadir, et la lumière faiblir, surtout si nous ne nous appuyons
que sur notre parole (sagesse des hommes) ou si nous pensons diffuser
notre propre lumière.
Dans
son discours Jésus nous a donné un chemin. L’extrait de ce jour
est situé juste après les Béatitudes. Être sel de la terre et
lumière du monde c’est vivre selon l’esprit des Béatitudes,
c’est-à-dire à l’opposé de l’esprit du monde. Vivre selon
les valeurs d’humilité, de douceur de justice, en artisans de
paix.
Nous
ne sommes pas rassemblés pour nous, pour nous qui sommes ici. Nous
n’avons pas reçu la Parole pour nous seuls. Nous ne communions pas
au corps du Christ juste pour notre salut individuel, mais nous
sommes envoyés au monde ….
Que
le Seigneur soit avec nous
Robert
Zimmermann , diacre
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