La lumière du monde / Mt 5 13-16 / Une homélie

« Le Seigneur soit avec vous ! »

Cette adresse au peuple de Dieu rassemblé intervient plusieurs fois de la part des célébrants, évêque, prêtre ou diacre, au cours de la célébration de l’Eucharistie, comme dans d’autres situations liturgiques.
L’assemblée s’adressant à son tour au ministre répond « Et avec votre esprit »
Connaissons-nous le sens de cet échange ?
S’agit-il d’une formule d’amabilité ou de mondanité liturgique ?

Par ces quelques mots le ministre rappelle que c’est le Christ ressuscité qui préside nos assemblées. Il se donne à nous par notre rassemblement, par sa Parole et le don de son corps et de son sang auxquels nous communions.
Les ministres sont pour leur part signes et serviteurs de cette présence. Et quand vous répondez « et avec votre esprit » vous demandez qu’opère en eux l’Esprit Saint reçu à leur ordination.
C’est la lettre de Paul aux Corinthiens qui m’a orienté vers cette introduction liturgique.

« Frères, quand je suis venu chez vous je n’ai rien voulu connaître d’autre que Jésus Christ ce Messie crucifié »

Le Christ est au centre de nos célébrations, au centre de notre vie.
Dans la liturgie c’est Dieu qui est à l’œuvre et il nous associe à son œuvre de salut pour l’humanité. La liturgie nous unifie et nous donne des repères pour, ensemble, en Eglise, devenir un seul corps et aller au centre du mystère du Christ ressuscité.
« Le Seigneur soit avec vous », vous tous, membres des équipes liturgiques, sacristines et sacristains, servants d’autel, chantres et choristes, fleuristes… et aussi ceux qui entretiennent l’église, vous tous qui œuvrez pour que nos célébrations nous portent. Que le Seigneur soit au centre de votre action et de vos vies

Paul s’exprime à propos de son rôle de prédicateur
« Mon langage, ma proclamation de l’Évangile n’avaient rien d’un langage de sagesse, mais c’est l’Esprit et sa puissance qui se manifestaient pour que votre foi repose non sur la sagesse des hommes , mais sur la puissance de Dieu »
Quand personnellement commence la préparation d’une homélie je peux dire comme Paul, « je suis craintif et tout tremblant ». Je m’appuie sur un écrit du Pape François dont le sujet et autant la liturgie que la prédication.

« La Parole transforme le cœur et oriente notre vie vers le Seigneur. La prédication n’est pas l’expression d’une opinion, d’une théorie elle n’est pas un discours théologique, elle ne sert pas de bulletin d’informations ni une tribune.
Il ne s’agit pas de nous mettre sous l’autorité de nos goûts, nos tendances, nos préférences mais sous l’unique Parole de Dieu qui nous façonne et c’est elle qui nous rend annonciateur de la Bonne nouvelle. »
« Les trois sources de la liturgie comme de la prédication sont : Histoire du Salut, (l’œuvre de Dieu) la Parole de Dieu (Le Verbe fait chair) et le cri monde »

Annonciateurs de la  « Bonne Nouvelle »
« Vous êtes le sel de la terre...Vous êtes la lumière du monde »
Sel et lumière n’existent pas pour eux-même. Ce qui compte c’est la terre, c’est le monde. Cette Parole nous met à la suite des apôtres en situation de missionnaires ; Nous ne sommes pas témoins pour nous-même. Nous qui recevons la Parole de Dieu nous devenons sel et lumière pour ce monde. C’est un envoi, Voilà qui nous remet à notre place…

Sel de la terre nous sommes là pour révéler aux hommes le sens, la saveur de la vie.
Être lumière du monde c’est selon l’expression de l’Evangile être au service de nos frères.

C est aussi le sujet de la première lecture.
Isaie appelle le peuple à ne pas se contenter du culte (jeûne) mais à vivre l’Alliance au quotidien. Et il est précis, il appelle à des gestes de libération et de partage, de solidarité, de soutien : en un mot des geste d’amour. « Là où est l’Amour, là est Dieu »- « Ubi Caritas… »
Alors nous sommes à l’image de Dieu, A notre petite mesure nous reflétons sa lumière.
Nous savons combien dans nos tribulations terrestres le sel peut s’affadir, et la lumière faiblir, surtout si nous ne nous appuyons que sur notre parole (sagesse des hommes) ou si nous pensons diffuser notre propre lumière.
Dans son discours Jésus nous a donné un chemin. L’extrait de ce jour est situé juste après les Béatitudes. Être sel de la terre et lumière du monde c’est vivre selon l’esprit des Béatitudes, c’est-à-dire à l’opposé de l’esprit du monde. Vivre selon les valeurs d’humilité, de douceur de justice, en artisans de paix.
Nous ne sommes pas rassemblés pour nous, pour nous qui sommes ici. Nous n’avons pas reçu la Parole pour nous seuls. Nous ne communions pas au corps du Christ juste pour notre salut individuel, mais nous sommes envoyés au monde ….

Que le Seigneur soit avec nous

Robert Zimmermann , diacre

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