Contrairement
à ce que l’on entend trop souvent, l’Esprit saint ne fait
pas parler, il parle ! Et surtout, il fait « entendre ».
Le
lieu du miracle de la pentecôte, ce n’est pas la bouche des
apôtres, ce sont les oreilles des passants.
Et
ce miracle, je fais le pari que nous l’avons tous vécu, nous
l’avons tous expérimenté, nous en sommes tous témoins :
Un
jour j’en suis sûr, devant quelqu’un en souffrance ou en
recherche, nous avons eu l’impression de dire des choses
insignifiantes, des nullités, nous avons eu la certitude que nos
paroles n’étaient pas à la hauteur, qu’elles n’étaient que
du bruit… et plus tard, peut-être des années après, on apprend
que ce que nous lui avons dit a résonné profondément chez cette
personne, que ça a ouvert quelque chose, que ça l’a apaisée ou
consolée….
En
croyant faire du bruit, nous parlions une autre langue, et cette
langue était la langue maternelle de celui qui nous faisait face et
nous l’ignorions, et au milieu de ce que nous prenions pour des
discours maladroits et insignifiants, notre interlocuteur a entendu
« les merveilles de Dieu. »
L’Esprit
Saint ne parle pas à notre place, il transfigure nos paroles.
Il
souffle dans cet espace qui sépare nos bouches des oreilles de nos
frères, pour charger nos pauvres mots d’une charge d’amour qui
nous échappe complètement.
▪ Un
mot pour finir à propos du témoignage, puisque avec l’Esprit nous
voilà témoins.
Dans
l’Evangile, Jésus ne dit pas « vous aussi, vous
allez rendre témoignage », il dit « vous aussi,
vous êtes témoins ». Ce n’est pas un projet, ce
n’est à pas à venir, c’est fait ! Ce n’est pas non plus
au choix. Ça ne dépend pas de notre bon vouloir.
Le
témoin d’un événement ne choisit pas d’être témoin : il
était là, il a vu et ça suffit pour faire de lui un témoin.
C’est
bien notre expérience qui fait de nous des témoins.
Pas
nos vertus, nos capacités, notre foi, notre science, notre motivation…
C’est
notre expérience du passage du Fils en nos vies… depuis le
commencement.
En
ces temps où le mot témoin est si vite remplacé dans le discours
de l’Église par le mot missionnaire, la question du témoignage
est fondamentale.
Un
missionnaire est un menteur s’il n’est pas d’abord témoin,
s’il a oublié qu’il a lui aussi entendu un jour dans sa langue
maternelle les merveilles de Dieu.
(...)
╬ Amen
Alleluia
Sylvain
diacre
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