Dans
les paraboles que nous venons d’entendre, Jésus une fois encore
cherche à nous faire entrevoir le Royaume de Dieu. Dans la première
nous retrouvons la figure du semeur comme dimanche dernier. Jésus le
désigne clairement, « c’est le fils de l’homme, une façon
de parler de lui même, le Fils de Dieu.
Dans
le récit d’aujourd’hui nous rencontrons deux semailles, deux
semeurs
L’homme
qui a semé du bon grain (belle semence) dans son champ, et celui qui
est désigné comme l’ennemi. Celui-ci, pendant que les hommes
dorment, et ne peuvent exercer aucune vigilance, il sème dans le
même champs, sur la même terre, de l’ivraie. Dans le texte en
grec l’ivraie se dit « zizanion ». (zizanie, discorde)
Les
grains de la discorde se mêlent à la belle semence. Il faudra la
croissance des deux semences pour que devienne visible que dans le
champs du fils de l’homme croissent et se mêlent ensemble deux
semences.
L’ivraie
de l’ennemi a la capacité lorsqu’elle survient dans le champ de
faire apparaître une différence. (Tout ne sera pas à mettre dans
le même sac) Sous les yeux du maître du champs et de ses serviteurs
grandissent deux avenirs, deux projets. Celui du fils de l’homme et
celui de l’ennemi.
Alors
bien sûr les serviteurs ne voient qu’une attitude, et de bonne
foi, celle d’agir sans tarder et je suppose avec énergie et
détermination ; pour éradiquer et supprimer le projet ennemi.
Mais
ce n’est pas la volonté du propriétaire du semeur. A la
proposition des serviteurs il répond :
« Non,
en enlevant « la zizanie » vous risquez d ‘arracher
le blé en même temps. Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la
moisson. » Là nous venons d’entendre dans la bouche de Jésus
que la belle semence donnera du blé (pas de l’orge, ni de
l’avoine) du blé il faudra
s’en souvenir.
Finalement
l’attitude du semeur nous fait découvrir la façon de faire de
Dieu que Dieu est, tendresse, douceur, patience. La puissance de Dieu
n’est pas tapageuse, elle est celle du véritable amour.
« Toi
Seigneur qui dispose de la force, tu juges avec indulgence, tu
gouvernes avec beaucoup de ménagement...Tu as enseigné à ton
peuple que le juste doit être humain. ( première lecture livre de
la Sagesse)
Mais
le jour viendra où le maître de moisson dira que l’heure a sonné
de faire le tri. C’est a lui que ce tri revient. Les termes de
Jésus peuvent nous orienter au thème traditionnel du jugement
dernier présenté comme une division des hommes en deux camps, les
bons et le mauvais.
Le
Pape François à propos de cette parabole décrit la coexistence en
nous comme dans le monde et même dans l’Église, à la fois de
l’esprit « mondain » qui souvent domine et de l’Esprit
de Dieu : A la fois la belle semence et ivraie. Personne ne d’y
trompe. Personne n’oserait se vanter d’être entièrement bon,
personne non plus ne peut être accusé d’être entièrement
mauvais. La frontière qui sépare les bons des méchants passe en
réalité en chacun de nous. Nous sommes tous des êtres partagés et
Jésus nous invite à reconnaître, comme notre condition de
créature, ce mélange permanent entre ce qui est du projet de Dieu
et ce qui est du projet du diviseur. Il ne nous demande pas cependant
de nous en contenter ;
*Dans
l’Evangile de ce dimanche il est largement question de
germination : la belle semence, la graine de moutarde, le levain
dans la pâte, enfouis germent pour que naisse une œuvre nouvelle.
En nous est semé, le jour de notre baptême quelque chose de petit
destiné à grandir Cette germination porte du fruit...et c’est au
fruit que l’on pourra vérifier et découvrir ce que du projet de
Dieu accomplit en nous et parmi nous.
Invitation
au discernement… discerner comment en nous et au milieu de nous,
entre nous et au-delà même de nous, germe le blé de la belle
semence… étant entendu que c’est ce blé qui est destiné au
grenier du Seigneur, c’est la part du Royaume. La zizanie est bonne
à jeter.
Il
nous faut donc sans cesse nous poser la question « Est ce que
ma prière, mes actes, mes décisions, mes engagements mes relations
portent le bon fruit. Selon le plan de Dieu. Suis-je enfermé dans
mes certitudes, fier et satisfait de tout je je pense réussir…
Si
ce que nous entreprenons individuellement ou collectivement y compris
sur le plan pastoral produit comme fruit la communion ou au contraire
le résultat entraîne t-il de la division, une sorte de zizanie ou
de discorde. C’est important de le savoir pour être fidèle, à la
volonté , au projet du Dieu.
Ne
craignons pas de soumettre nos engagements, nos choix, nos projets,
nos plans, à l’épreuve de la Parole, de la prière, du souffle de
l’Esprit.
Ne
craignons pas ! « St Paul nous rappelle aujourd’hui
combien l’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse.
Laissons-nous
travailler par l’Esprit et non par le monde. Préservons la grâce
reçue a notre baptême.
La
belle semence semée en nous deviendra du blé… qui est aussi fruit
de la terre et qui par le travail des hommes deviendra le pain.
Quand
à l’Eucharistie nous déposons le pain à l’autel c’est toute
notre vie qui est offerte, pour être scrutée par le Père et pour
être élevée de terre.
L’Eglise
nous a donné ce sacrement par lequel nous recevons la grâce de
participer…. à la germination du Royaume dès aujourd’hui et en
vue de l’éternité.
Robert
Zimmermann
diacre
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