Digne de moi / Mt 10 37- 42 / Une homélie


« Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi
celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi »
Nous ne sommes pas dignes de Jésus.

Nous ne sommes pas dignes de lui parce que nous aimerons toujours nos parents et nos enfants plus que lui.
Ce n’est pas une critique dans la bouche de Jésus, c’est simplement un constat. C’est comme ça, nous ne l’aimerons jamais comme il nous aime.
En fait ce n’est pas un scoop ni une révélation, nous le savons bien et nous ne cessons de le répéter, à chaque eucharistie :
« Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri »

(...)
« Seigneur, je ne suis pas digne... »
Et pourtant « qui vous accueille m’accueille »
N’est-ce pas sidérant ? Vertigineux ?
Est-ce que l’on mesure bien ce qui se dit ici ? Est-ce que l’on se rend compte de ce que Jésus est en train de nous dire ?
« Qui vous accueille m’accueille ».

(...) Il nous faut absolument entrer dans la logique de Jésus : « Qui vous accueille m’accueille », il ne nous demande pas d’accueillir les autres pour l’accueillir Lui,
il nous demande de nous laisser accueillir par les autres pour leur permettre à eux, en nous accueillant, de l’accueillir, Lui !
Ce n’est probablement qu’en nous laissant accueillir que nous pourrons « donner un verre d’eau fraîche au petit »
(...)

Et si nous quittions nos habits d’accueillants pour revêtir ceux d’accueillis ?
Et si nous apprenions à accueillir en nous laissant accueillir ?
Et si le véritable accueil n’était possible qu’à ce prix-là ?

(...)
La parole qui nous guérit, qui nous relève, qui nous sauve, c’est le Verbe fait chair, c’est la Parole incarnée, c’est le Christ tout entier !
Nous ne sommes pas dignes de le recevoir, la belle affaire ! mais la parole de la croix est dite pour nous ! Une fois pour toutes…
Le problème n’est pas du côté de l’émetteur, mais du récepteur !
Serons-nous capables d’avoir les oreilles pour entendre cette parole ?

Comme nous sommes lents à nous laisser aimer !
Comme nous sommes durs à nous laisser fléchir pour entrer enfin dans sa joie !

« Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir », je ne suis pas digne de t’accueillir,
mais dis seulement une parole et c’est moi qui serai accueilli,
dis seulement une parole et je serai… cueilli.
Amen
Sylvain diacre

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