Dieu a tellement aimé le monde / Jn 3 16-18 / Une homélie


Aujourd'hui, nous fêtons la sainte Trinité, autant dire que le sujet est compliqué. C'est dans ces situations qu'on regrette de ne pas avoir été suffisamment attentif pendant les formations quand le sujet était abordé. Mais courage, rien n'est impossible si l'Esprit-Saint nous accompagne, nous qui sommes encore dans le souffle de la pentecôte.

Pour cela, je propose que nous nous laissions guider par le texte de l'Evangile de ce dimanche en commençant par les 6 premiers mots.
"Dieu a tellement aimé le monde", il y a dans ces 6 mots comme un condensé de la Bible. La Bible en 6 mots c'est fort, Mais surtout avec cette phrase prononcée par Jésus lui-même à Nicodème dans son enseignement la nuit, toute l'Ecriture se comprend. Tout est lumineux.

C'est parce que Dieu a tellement aimé le monde qu'il crée l'homme à son image. C'est parce que Dieu a tellement aimé le monde qu'il demande à Noé de sauver la vie. C'est parce que Dieu a tellement aimé le monde, qu'il appelle Abraham. C'est parce que Dieu a tellement aimé le monde, qu'il demande à Moïse de conduire son peuple à Canaan et c'est parce que Dieu a tellement aimé le monde, qu'il envoie des prophètes pour rappeler sans cesse son amour et son alliance.

Dans l'Evangile de Jean, on entend " Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique" Et son Fils unique a pour mission de sauver le monde et restaurer à jamais son alliance. Voilà, pourquoi, nous pouvons oser dire qu'il y a dans les 6 premiers mots de cet Evangile toute la Bible concentrée et expliquée. C'est parce que Dieu a tellement aimé le monde, qu'il envoie son Fils unique.
De la genèse au temps des prophètes, Dieu est à l'œuvre. Un Dieu plein de miséricorde, car de nombreuses fois, le peuple qu'il a choisi se détourne de lui. Et sans cesse le Dieu unique fait preuve de miséricorde. Il fait preuve d'une toute-puissance du pardon.

Jésus, lui, nous révèle que ce Dieu si miséricordieux est Père, parce que lui est Fils. Il nous apprend également que son père et lui sont un. (Jean 10, 30)
Et enfin, au moment de partir rejoindre son Père, avec lequel il ne fait qu'un, il annonce la venue d'une troisième personne, celui qu'il nomme le défenseur : " Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur." (Jean 15, 26).

"Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle." Tout le salut repose-t' il sur le fait de croire en lui. Mais croire en qui : lui ? Croire au Père ? Croire au Fils ? L'ambiguïté de la phrase est intéressante, elle renforce dans notre mémoire que le Père et le Fils sont Un.

Mais revenons sur le fait que pour ne pas se perdre et obtenir la vie éternelle, il faut croire en Lui. Alors posons-nous la question de savoir qui croit en Lui ?
La réponse est très simple pour identifier une partie de ceux qui croit en Lui. Parmi ceux qui croit en Lui, il y a les baptisés. Les baptisés qui l'ont été au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, croient en Lui car la prière du Credo a touché leur chair. L'Eglise croit comme elle prie nous l'enseigne la Tradition. Tout cela est mystérieux.

Toujours est-il que tous les baptisés portent en eux le nom de Dieu.
Nous avons été baptisés au nom du Père. Cela nous donne la perspective de pardonner et d'aimer comme le Père. Cela nous inscrit dans une lignée. Être baptisé au nom du Père nous donne toute notre place dans la création. Notre baptême nous rappelle que nous sommes créés à l'image de Dieu et qu'il tient à nous de ne pas souiller cette image. Baptisés au nom du Père, nous devenons coresponsables de la création, notre devoir est de la protéger dans son intégralité.
Nous avons été baptisés au nom du Fils. Cela crée pour nous une autre fraternité. Une fraternité avec le Fils mais surtout avec toutes les personnes que nous rencontrons. Cela nous donne la capacité de déceler dans le frère qui vient à nous le passage du Christ. Nous sommes un peu responsables de lire et susciter cette présence.
Nous avons été baptisés au nom du saint Esprit. Cela nous engage dans la mission de révéler au monde Celui qui sauve. Cela nous donne la force d'inviter à partager la parole pour que nous ne nous perdions pas mais que nous ayons la vie éternelle en croyant en Lui.
Nous avons la chance d'avoir été mis en présence de l'Evangile alors il est de notre responsabilité de faire connaître le Père à ceux qui croient en Lui et ne le connaisse pas.

L'été dernier, j'étais à Mimizan sur le front de mer, le soir au moment du coucher de soleil. Le spectacle est magnifique. Les couleurs sont indescriptibles de beauté. Alors quand le soleil s'est couché, la foule a applaudi, je ne sais pas si tous les soirs d'été c'est pareil, mais ce soir-là, la foule a applaudi. Je me demandais : "mais qui applaudissent-ils ? Qu'est-ce qui les a poussés à applaudir, Et comment ces personnes anonymes entre-elles se sont-elles rejointes dans leurs applaudissements ?"
J'ai alors souri et je me suis dit que nous applaudissions le Père, parce que moi aussi j'ai applaudi, nous applaudissions pour louer sa création. J'ai pensé : le saint Esprit nous a poussé à applaudir. En frère du Christ, nous nous sommes rejoints.

Et parmi la foule, il y en a qui attendent toujours de connaître Le Père et le Fils et le saint Esprit.
Que la grâce du Seigneur Jésus Christ,
l’amour de Dieu
et la communion du Saint-Esprit
soient avec [nous] tous.
Amen !
Dominique Bourgoin, diacre

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire