Ça
change quoi le surgissement du frère ?
Le
surgissement du frère dans nos vies, marque la fin du Deux
pour ouvrir le temps du Trois.
Le
Christ, en nous faisant entrer dans une filiation nouvelle, en nous
donnant un Père, nous retire d’un monde binaire, il nous fait
entrer dans un monde trinitaire, un monde dans lequel il
faudra désormais compter jusqu’à trois : Dieu, moi, et mon
frère.
La
fraternité que nous donne le Christ comme Fils, n’est pas celle
des frontons de nos mairies.
Celle-là
est une fraternité sans Père, c’est une fraternité « de
principe », une fraternité de théorie, c’est une fraternité
qui compte jusqu’à deux : il y a ceux qui en sont et ceux qui
n’en sont pas.
Méfions-nous
de ne pas transformer la fraternité évangélique, c’est à dire
reçue sans cesse d’un autre, en cette fraternité volontariste
dont nous serions les seuls artisans.
Ce
que Jésus inaugure avec ce simple balancement dans le langage :
« on vous a dit… et moi je vous dis » c’est une
révolution, disons une conversion… un retournement.
Il
n’abolit rien de la Loi, il la rend parfaite, complète, accomplie.
« vous
avez appris… et moi je vous dis »
« Je
vous dis » parce que je suis la Parole elle-même.
Vous
avez appris qu’il y avait du deux, et moi je vous dis qu’il y a
du trois
Vous
avez appris qu’il y a l’eau et le feu
Et
moi je vous dis que Dieu peut faire surgir le feu du milieu de l’eau,
comme
pour Elie, comme pour le baptême à venir.
Vous
avez appris qu’il y a la vie et la mort.
Et
moi je vous dis que vous ignorez ce qu’est la vie et que la mort
n’est pas ce que vous croyez.
Je
vous dis que Lazare dort, et que ceux qui ne gardent pas ma Parole
sont morts,
je
vous dis que la vie véritable n’a rien à voir avec celle qui vous
quittera bientôt.
Vous
avez appris que le pain n’est que de la farine et de l’eau.
Et
moi je vous dis que lorsqu’il est mêlé à de la Parole et du
souffle, il devient un corps,
un
corps qui n’est pas celui que vous connaissez,
un
corps qui se donne et qui fait de nous des Fils… des frères.
Entrons
joyeusement dans ce mystère
Avançons
sans crainte dans cette Loi parfaite,
elle
nous empêche de nous payer de mots et nous demande de consentir à
la Parole véritable…
Avec
elle, Dieu se glisse entre mon frère et moi.
Avec
elle, mon frère se glisse entre Dieu et moi.
╬ Amen
Sylvain,
diacre
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire