• Jésus
nous parle de divisions.
Il
ne vient pas donner la paix, mais la division sur la terre.
« Donner »,
c’est bien le verbe du texte, pas « mettre » comme nous
l’avons entendu.
Il
ne vient pas « mettre de la division sur la terre »,
il vient « donner de la division »…
C’est
un don, c’est donc un cadeau.
Cette
division est positive, c’est une bonne chose… si il vient la
donner c’est que nous en avons besoin, c’est que c’est bon pour
nous.
Cette
division, c’est la conséquence de la venue du Christ sur la terre.
Elle
est le fruit de l’irruption de la Parole, du Verbe de Dieu, en nous
et entre nous.
Alors
n’allons pas trop vite !
Ne
nous précipitons pas pour projeter là-dedans toutes nos querelles
familiales !
Ne
concluons pas tout de suite « si je n’aime pas ma belle-mère,
c’est normal, c’est écrit dans l’évangile » !
La
division de l’évangile, c’est l’œuvre de Dieu, pas notre
œuvre à nous !
(...)
Certaines
sagesses assurent que le monde doit reposer sur l’équilibre,
(c’est aussi ce que clame le monde lui-même).
Que
tout se résout quand le noir et le blanc s’affrontent dans une
parfaite égalité.
Que
l’homme trouve son unité quand il a trouvé le point d’équilibre
parfait où les passions s’annulent.
Cet
équilibre est une illusion !
C’est
une stabilité qui ressemble à la mort.
Avec
Jésus, il s’agit de consentir à l’énergie du mouvement, à la
force du déséquilibre…
Le
déséquilibre, c’est le principe de la marche.
• « Le
père contre le fils, le fils contre le père » la mère, la
fille, la belle-mère, la belle fille… et c’est tout !
Si
Jésus ne donne que ces exemples-là, c’est que ce sont les liens
concernés pas cette division, ce n’est pas à nous d’en
rajouter.
Je
le redis, Jésus nous décrit les effets de sa venue chez nous.
C’est
à dire de la venue du Verbe de Dieu, de la Parole de Dieu dans nos
chair.
Quand
la Parole de Dieu habite nos chairs, le père n’est pas le fils, la
mère n’est pas comme la fille, la belle-fille ne ressemble pas à
la belle-mère.
Toutes
ses figures sont divisées, distinctes, il n’y a plus de confusion
possible, et il faudrait avoir le courage de mesurer ce que ça peut
vouloir dire de nos fantasmes de liens du sang…
Cependant,
à y regarder de plus près, Jésus n’annonce pas une division
entre les pères et les fils, mais entre
le père et le fils…
Alors
peut-être qu’une autre lecture est possible:
Peut-être
que lorsque la Parole habite chez les humains, qu’elle descend dans
nos chairs, elle divise en nous, en nos chairs, ce qui est du fils,
et ce qui est du père…
ce
qui est de la fille, et ce qui est de la mère...
-
La Parole de Dieu sépare ce qui fait d’une femme une mère, et la
part qui fait d’elle une fille.
-
Le Verbe de Dieu divise en moi ce qui fait de moi un fils et ce qui
me permet d’être père…
-
Quant à la division entre Belle-fille et belle-mère qui fait tant
parler, c’est probablement une division pour l’époux !
Qu’il
y ait chez lui une division entre ce qui est de la mère et ce qui
est de l’épouse….
Si
ces parts ne sont plus confondues, c’est que le Christ est passé
par là,
et
c’est une bonne nouvelle !
• Jésus
vient nous passer par le feu… un feu bienfaisant qui fait du tri…
qui consume tous nos liens tordus, toutes nos confusions, tout ce qui
n’est pas ajusté à notre joie, à notre liberté et à la vérité…
N’ayons
pas peur de cette division annoncée !
Réjouissons-nous
même de ce cadeau que Dieu nous fait !
La
division, c’est l’acte créateur de Dieu par excellence
(souvenez-vous de la genèse… il sépara la lumière de la ténèbre,
les eaux d’en haut et les eaux d’en bas…)
Le
monde sans division, ça a un nom dans l’Ecriture, c’est le Tohu
Bohu, c’est le Chaos.
Cessons
de vouloir échapper au travail de division que le Seigneur nous
offre.
Ne
craignons pas qu’il vienne mettre de l’ordre dans notre chaos !
La
paix véritable n’est pas un fantasme d’harmonie, lisse comme la
surface d’un lac...
La
paix,c’est le fruit du travail incessant de création de Dieu en
nous et entre nous.
De
toutes façons, le travail s’accomplit ! Que nous le voulions
ou non… le chantier est en cours et ces divisions, nous les
connaissons déjà et nous voyons bien qu’elles nous mettent au
monde.
La
Parole est descendue dans nos chairs,
« Elle
est vivante la Parole de Dieu, énergique et plus coupante qu’une
épée à deux tranchants » (He
4-12)
╬ Amen
Sylvain, diacre
Sylvain, diacre
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