Le questionnaire du chantier
Solidarité portant sur la disponibilité personnelle permettant d’accueillir des
réfugiés vous avait été proposé le 18 janvier lors de la journée mondiale des
migrants. Ainsi, c’est une cinquantaine de personnes qui a répondu selon
justement les disponibilités des uns et des autres, disponibilité de temps,
financière, utilisation de compétences … Notez bien que l’on ne savait pas qui
nous allions aider.
C’est ainsi que la famille
Ali a pu bénéficier et continue de bénéficier d’un soutien financier,
administratif, matériel aussi.
L’équipe Saint Vincent l’a accueillie et des draps,
couvertures, couettes, vêtements ont été fournis. Des paroissiens ont également
participé à la composition du vestiaire.
La famille ALI est composée des parents, Mamoun et Humeyma,
et de trois enfants (Nizar, 14 ans, Taem, 11 ans et Jad, 7 ans)
Ces garçons fréquentent pour le plus jeune l’école primaire
du cours de la Somme à Bordeaux et les deux autres le collège Pablo Neruda à
Bègles. Le fait qu’ils ne soient pas scolarisés dans la même commune vient que
lors de leur premier « atterrissage », en mars 2016, ils ont logé à
Bègles dans une famille franco-syrienne. Outre le traumatisme de l’exil, vivre
à une dizaine de personnes dans un même logement avait rendu l’ambiance
extrêmement difficile au point que la famille a cherché et trouvé à louer une
petite échoppe en septembre dans le quartier Nansouty à Bordeaux. Loyer élevé, mais
c’était le prix à payer pour rétablir la sérénité et l’équilibre dans les deux
familles. Certains d’entre vous participent au paiement d’une partie du montant
du loyer.
Parallèlement, dès le 4 juillet, une demande de logement
social était instruite auprès de la mairie de Gradignan. Circuit dit
classique : 1-arrivée du réfugié, 2-prise en charge par le département au
titre de l’ALT, 3-demande à la mairie qui sollicite 4- Domofrance qui gère
un parc de logements sociaux, 5-accord de la mairie. Tout est normal sauf que…
Sauf que la famille ALI est
arrivée à Bègles passant par Beyrouth, İstanbul et hébergée par la famille
franco-syrienne comme vous le savez. L’étape 2- du dispositif logement ALT
(Allocation Logement Temporaire) a été sautée si bien que Domofrance suivant
l’information d’une assistante sociale de la Maison Départementale de la
Solidarité et de l’Insertion de Bordeaux a conclu que l’hébergement n’était
plus un problème car la famille ayant fait appel au locatif privé,
l’appartement était ainsi « déneutralisé ». Nouvelles interventions
auprès de la mairie, auprès de Domofrance et la situation est actuellement
celle que vous connaissez.
Mamoun avait un poste important à Damas dans les télécom.
Son épouse était secrétaire. Leur projet est de rester en France. Les enfants
apprennent vite le français. Lizar a été heureux d’assister à la victoire des
Girondins de Bordeaux face à Lorient. Jad corrige souvent le vocabulaire
parfois approximatif de son père. Team, comme ses frères est très volontaire.
Ainsi la famille ALI apprend à vivre en France. Elle en
connaît déjà les méandres de l’administration, elle en connaît aussi l’esprit
de solidarité qui l’anime … comme vous savez en faire témoignage.