En ce temps-là, le peuple vit dans la crise économique, les
pouvoirs s'empilent et prélèvent chacun des impôts diminuant ainsi le pouvoir
d'achat et pénalisant la consommation. En ce temps-là, le peuple vit dans
l'insécurité, les juifs sont occupés par les romains et les révoltes
sporadiques sont matées violemment.
Alors le peuple se rassemble autour de Jean le Baptiste qui
pourtant ne propose ni solutions économiques, ni programmes politiques. Jean le
Baptiste appelle à une conversion. Il demande simplement à chacun de se
reconnaître pécheur et de se fier à la miséricorde de Dieu.
Chacun est appelé à se laisser regarder par Dieu et pour
marquer cette conversion à être plongé dans l'eau boueuse du Jourdain.
Jean le Baptiste, déjà s'efface devant celui qui vient, il
perçoit lui-même sa petitesse, lui le précurseur, il annonce que le baptême de
Jésus sera plus puissant que le sien : "Lui vous baptisera dans l’Esprit
Saint et le feu."
Et de fait, nous les baptisés avons été plongés dans la mort
et la résurrection de Celui qui vient sauver l'humanité embourbée dans ce
qu'elle crée.
En 2016, le peuple vit dans la crise économique, le chômage
est endémique, il se propage et s'auto-alimente. Contrairement au temps de
Jésus, la consommation augmente dans des proportions inimaginables bien au-delà
de ce qui peut être acquis et produit. Elle augmente au détriment de la terre
qui est créée pour nous nourrir. A la crise économique s'ajoute la crise
écologique. En 2016, le peuple vit dans un environnement qui se détériore.
En 2016, le peuple vit dans l'insécurité, je ne vais pas
revenir longuement sur le séisme qui nous a secoués le 13 novembre Mais depuis
cette nuit de l'horreur, il ne se passe pas une semaine sans ressentir les
répliques de ce tremblement. Cette semaine encore, un fanatique s'est précipité
à l'assaut d'un commissariat de police à Paris. Est-ce un attentat ? On ne le
sait pas mais cela est vécu comme tel.
Autant dire que l'époque n'est pas réjouissante.
Alors presque comme au temps de Jésus, nous nous rassemblons,
ici autour de cet autel, invités par celui qui vient nous sauver.
Mais contrairement à ceux qui venaient auprès de Jean le
Baptiste, nous nous avons été baptisés dans l'Esprit saint et le feu. Nous sommes
témoins pour nous de la rencontre avec le Père qui s'adresse à nous
mystérieusement et nous dit chaque jour que nous vivons notre baptême : "Toi,
tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie." Le
baptême en Jésus Christ fait de nous des frères en Jésus. Cette phrase : "Toi,
tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie." Elle
s'adresse à nous. Alors allons-nous garder cette joie pour nous ? Allons-nous
la garder bien cachée en nous ? Allons-nous la contempler en nous
confortablement installés dans la certitude d'être sauvés ?
Non, là n'est pas notre rôle de baptisés, là n'est pas notre
devoir, là n'est pas notre responsabilité. Le baptême nous fait prêtre,
prophète et roi. Les prophètes que nous sommes, sont chargés de porter
l'Evangile au monde. N'oublions pas qu'Evangile signifie Bonne Nouvelle.
Alors portons cette Bonne Nouvelle, et portons-la dans la
Joie, dans cette joie que le Père met et puise en nous.
Nous ne sommes pas chargés de convertir le monde, nous
sommes seulement chargés d'annoncer la Bonne Nouvelle. Convertir, c'est le
travail du Père, laissons-lui la tâche la plus difficile et surtout ne prenons
pas sa place.
« Ne soyez jamais des
hommes et des femmes tristes », exhorte le pape François, car « un chrétien ne
peut jamais l’être ». En effet, explique-t-il, la joie du chrétien « n’est pas
une joie qui naît du fait de posséder de nombreuses choses, mais elle naît du
fait d’avoir rencontré une Personne : Jésus, qui est parmi nous ».
Et la première vraie rencontre du chrétien avec Jésus, c'est
lors de son baptême. Cette joie naît de son baptême.
Alors pour 2016, puisque les vœux peuvent s'adresser
jusqu'au 31 janvier, je nous souhaite de la joie.
Cette joie qui naît de la rencontre avec le Seigneur.
Cette joie qui est véritablement communicative car elle
désigne le chemin vers l'Amour.
Cette joie qui n'est pas vindicative car elle mène vers la
paix.
Cette joie qui est féconde car elle conduit vers la vie.
Tous, ils comptent sur toi
pour recevoir leur nourriture au temps voulu.
Tu donnes : eux, ils ramassent ;
tu ouvres la main : ils sont comblés.
pour recevoir leur nourriture au temps voulu.
Tu donnes : eux, ils ramassent ;
tu ouvres la main : ils sont comblés.
Amen !
Dominique Bourgoin,
diacre