Jésus pyromane / Lc 12 49-53 / Une homélie
Assomption / Luc 1 39-56 / Une homélie
Cette fête du 15 août est peut-être avec Noël, la fête la plus populaire : Marie est à l’honneur, elle la femme d’Israël fut la mère de Jésus, le Sauveur. Lui, le premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis, comme nous le disait Saint Paul dans sa lettre aux Corinthiens (1Co15,20). L’église catholique fête ce jour comme celui de sa montée au Ciel, signifiant ainsi sa place unique dans l’humanité.
Cependant, aucun texte des Écritures ne nous raconte la mort de Marie, la « dormition » comme la nomme les chrétiens d’Orient. Ce qui nous été donné à entendre c’est une vision de saint Jean dans l’Apocalypse, la victoire sur la mort de Jésus, le Christ, dans la lettre de Paul et le récit de la Visitation par l’évangéliste Saint Luc.
Dans ce récit de la rencontre d’Élisabeth avec Marie, toutes deux enceintes, c’est la joie qui domine avec notamment ce Cantique si connu que toute l’Église chante avec enthousiasme ‘Magnificat !’ Comme le faisait remarquer un de mes collègues, il vaut mieux le chanter en latin car dans sa propre langue, cela pourrait devenir tendancieux, voire révolutionnaire. Écoutez plutôt : ‘Dieu disperse les superbes, il renverse les puissants de leur trône, il élève les humbles et renvoie les riches les mains vides’ (Lc 1, 51-53) Tant que c’est un cantique et que cette louange est une vision eschatologique, ce n’est pas dérangeant mais voilà, Jean Baptiste et Jésus ont prêché au bord du Jourdain et dans tout Israël et l’Esprit saint s’est emparé des apôtres à Pentecôte (Ac 2). Des hommes et des femmes se sont levés en proclamant les louanges de Dieu dans des langues étranges ou étrangères, brisant les frontières même de leur propre religion, ils ont mis en commun leur biens à la disposition des plus démunis (Ac 5, 32). Si l’évangile se met en actes, alors ceux qui sont riches, ceux qui portent des couronnes ou siègent sur des trônes ne vont pas être contents !
Ce fut l’expérience des premiers chrétiens et Saint Jean nous le raconte à travers sa vision : Une femme, l’Église couronnée de douze, comme le nombre des Apôtres, enfante à peine (Apo 12, 1-2) qu’elle est menacée par un dragon multicéphale : les pouvoirs en place : politique, économique et religieux font un même monstre (Apo 12, 3-4) pour éliminer ce qu’elle engendre : un fils … Un fils, donc un héritier qui revendiquera sa part d’héritage (Mc 12, 1-9).
Mais Dieu sauvera et gardera au désert cette église persécutée dès les origines. Aujourd’hui encore, des hommes et des femmes se lèvent au nom de l’Evangile pour plus de justice et que place soit faite aux plus petits : ces frères du Christ, ces frères à qui on donne du pain et des vêtements, ces frères et sœurs que nous accueillons, que nous visitons, (Mt 25,34-36) à qui nous redonnons la dignité qui leur est due.
mediumQue cette fête de l’Assomption soit pour chacun et chacune cette vraie fête, occasion de louange et d’un engagement actif et courageux selon l’exemple de Marie.
Amen
Vincent Garros
Heureux les veilleurs en tenue de service ! / Luc 12 32-48 / Une homélie
Soyez riches en vue de Dieu ! / Luc 12 13-21 / Une homélie
Souvent Jésus a parlé de l’argent comme quelque chose qui détourne de la vérité dans nos relations avec Dieu ou avec les autres.
Seigneur, apprends-nous à prier / Luc 11 1-13 / une homélie
"Seigneur, apprends-nous à prier" Jésus devait avoir une attitude particulièrement remarquable pour que naisse cette question sur les lèvres d'un de ses disciples. Cette question traduit une envie, une envie de relation avec Dieu.
Nous sommes habitués à la réponse car ce texte est très connu. Pourtant, on peut déceler un petit décalage dans la réponse de Jésus. Est-ce bien la réponse attendue par le disciple ? Le disciple ne voulait-il pas, par exemple, savoir qu'elle est la meilleure attitude prendre pour prier ?
La réponse attendue de Jésus aurait été : debout, assise, à genou, allongée.
Mais justement, pour Jésus, peu importe comment se tenir. On peut prier dans toutes les attitudes. Et de fait même si on se dit qu'une bonne attitude, une attitude qui nous correspond est une bonne chose, sachons qu'il y en a qui prie en voiture, en faisant des longueurs à la piscine, debout tassé dans le tram, sur le chemin de Compostelle ou que sais-je.
L'important n'est pas l'attitude, l'important étant de prier.
Comme si ce qu'on prie va de soi. Comme si ce qu'on prie vient du plus profond de nous-même.
La prière du Notre Père que Jésus nous enseigne est d’exprimer une vérité qui est inscrite en nous.
Pour vous illustrer ce que je peine à vous expliquer, je vais vous raconter une anecdote.
Il y a une bonne dizaine d’années, j'ai fait la connaissance de Léonard qui s'est présenté à moi à la fin de la messe à Gradignan pour me dire qu'il revenait à la messe aujourd'hui et qu'il y avait très longtemps qu'il n'y avait pas assisté.
Pendant l’échange, il me dit quelque chose de très révélateur sur ce qu'on médite aujourd’hui. Il me dit : "je connais la prière du Notre Père". Il était tout surpris de cela, il le vivait comme un miracle. Pourquoi cela, parce qu'il en a appris des choses étant enfant, des poésies, des théorèmes, des textes, des dates, des lieux et il en a oublié la plupart à moins de faire un effort de mémoire.
Mais pour le Notre Père, pas d'effort, les mots sont revenus sur ses lèvres NATURELLEMENT. Comme une évidence parce que c'est dans l'ordre des choses, parce que c'est comme cela : on n'apprend pas le Notre Père, il se révèle à nous. Il est inscrit dans notre chair plus que dans notre mémoire. Cher Léonard, point de miracle, tu as juste découvert ce que nous, nous oublions, comment cette prière est liée à notre intimité.
Et au point où nous en sommes, interrogeons-nous un petit peu sur le contenu de ce que Jésus nous invite à dire.
"Quand vous priez, dites : Père " Jésus est celui qui désigne le Père, ce qui fait de lui un Fils. Et quand il nous invite à dire "Père" il nous invite à nous reconnaître nous-même fils de Dieu et son frère. C'est pour cela que cette prière est si évidente et si forte en émotion, l'image de Dieu en nous surgit. La distance infinie entre notre pauvreté et la grandeur immense de Dieu est subitement abolie. Dieu se fait proche.
En si peu de mots, se concentrent toutes les prières. Prier Notre Père révèle en nous notre besoin de louer, notre besoin de nourriture, notre besoin de pardon et notre besoin de salut.
Cette prière est pour le présent. « Donne-nous le pain dont nous avons besoin pour chaque jour. » Il n’y a pas de référence à un passé culpabilisant mais une demande de pardon pour maintenant. Il n’y a pas de demande pour l’avenir mais toute la prière se concentre sur l’instant. Le passé est dans la miséricorde du Père, l’avenir est à la grâce de Dieu.
Et notre prière est relayée par Jésus lui-même car c'est par lui avec lui et en lui que nous nous orientons vers le Père. C'est lui qui le désigne, il est celui qui s'efface pour révéler la face du Père. Il est celui qui nous invite à nous abandonner dans les bras du Père qui est amour.
Chers pèlerins, je vous invite à noter dans votre roadbook un temps pour prier le Père, de préférence le matin. Je vous invite également à prendre quelques petits feuillets sur lesquels est inscrit la prière du Notre Père que vous pourrez distribuer à ceux qui le demande.
Je
rends grâce à ton nom pour ton amour et ta vérité,
car tu
élèves, au-dessus de tout, ton nom et ta parole.
Le jour où
tu répondis à mon appel,
tu fis grandir en mon âme la force.
Amen !
Dominique Bourgoin, diacre.