Parce que tu m’as vu, tu crois / Jn 20 19-31 / Une homélie
Matin de Pâques / Jn 20 1-9 / Une homélie
Ce matin, nous venons d’entendre le récit du petit matin de Pâques par Saint Jean. Comme hier soir avec le récit de Saint Luc, Marie-Madeleine, seule vient au tombeau. Un tombeau vide. Et Pierre qui court pour voir. Mais là, il n’est pas seul, avec lui un disciple plus jeune, plus rapide, celui que Jésus aimait…
Ce matin : pas d’hommes en vêtement éblouissant pour annoncer aux femmes la résurrection de Jésus et rappeler ce qu’il avait dit en Galilée annonçant sa mort et sa résurrection après trois jours.
Aujourd’hui, comme hier, un tombeau vide…Enfin, pas tout à fait : des linges sont laissés là. Saint Luc et Saint Jean les mentionnent. Et aujourd’hui plus de détails. Par deux fois, on lit que ces linges probablement offerts par Joseph d’Arimathie et Nicodème sont ‘à plat’ et le linge de la tête roulé, à part, à sa place. Dans ce tombeau, les linges sont comme une écriture. Comme un texte à lire, à interpréter. Ils désigne l’emplacement d’un corps, ils signent l’absence de celui qui avait été mis au tombeau. Le linge de la tête, à sa place, à part, est roulé…
Alors, me revient un autre passage de l’Évangile, celui que nous avons entendu lors de la messe chrismale, il y a quelques jours. Dans ce passage, Saint Luc nous raconte la lecture dans la synagogue faite par Jésus d’un passage du prophète Isaïe. Nous sommes à Nazareth en Galilée. Après la lecture, Jésus roule le livre, le remet au servant et s’assoit. Puis Jésus commente : « Aujourd’hui est accomplie l’Écriture pour vous qui l’entendez ! »
Le livre est roulé, le suaire est roulé. Jésus a accompli les Écritures ! Jésus de Nazareth, rempli d’Esprit-Saint a fait le bien et a guéri… la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres, la libération est proclamée aux captifs, à ceux qui vivaient dans les ténèbres… La résurrection est à l’œuvre ! La résurrection s’accomplit aujourd’hui pour ceux qui entendent.
Le tombeau est vide, les linges sont à plat ou roulés, ultimes traces de Celui que la mort n’a pas retenu au-delà des trois jours annoncés. Sont à lire désormais les récits des premiers témoins dans les Évangiles et aussi les vies de ceux et celles qui ont accueilli le Ressuscité dans le silence de la prière, dans le mystère de l’Eucharistie et des sacrements, dans le service des plus pauvres, dans l’amour des frères…
Le Christ est vivant, il est ressuscité, il est vraiment ressuscité !
Vigiles Pascales / Luc 24 1-12 / Une homélie
Jeudi Saint / Jn 13, 1-15 / Une homélie
Si je ne te lave pas les pieds, tu n’auras pas part avec moi. L’enjeu de ce geste de Jésus est donc de taille, même si, comme Simon-Pierre, nous ne comprenons pas bien et s’il faut comprendre plus tard !
Avoir part avec Jésus, partager quelque chose de lui ? participer à ce qu’il nous donne comme exemple ? Puisqu’il nous demande de le refaire après lui : ‘ Lavez-vous les pieds les uns les autres’, cela ressemble beaucoup à ‘Aimez-vous les uns les autres’. Ce geste semble parler de ce lien particulier d’amour que Jésus instaure entre les disciples, jusqu’à l’extrême jusqu’au bout…jusqu’à la fin.
Ce récit du lavement des pieds, saint Jean est le seul à en parler tandis que les autres évangélistes parlent du dernier repas de Jésus avec l’institution de l’Eucharistie. Aujourd’hui, l’Église nous fait entendre cet unique récit pour nous parler autrement d’une communion qui se dit par un service mutuel dans la dynamique de Jésus et que les disciples sont invités à faire pour avoir part avec Jésus.
Regardons ce que Jésus dit de lui dans ce récit. Jésus parle de maître et de serviteur ainsi que d’envoyé. Saint Jean nous a dit au début du récit que Jésus va de ce monde à son Père, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu. Ce chemin vers Dieu que Jésus inaugure par la Passion semble être le chemin auquel il invite ses disciples à avoir part. En lavant les pieds de ses disciples, Jésus les prépare à cette route. Jésus ôte des pieds de ses amis la poussière de la route humaine, faite de terre desséchée, de terre morte, d’humanité pécheresse et violente celle des champs de bataille et des talons levés des refus, de haine…
En début de Carême, nous avons été marqués par de la cendre, poussière dont il fallait se souvenir autrefois, (souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras à la poussière’). Aujourd’hui à quelques heures de la croix, Jésus, homme libre, libère de cette mort qui nous colle aux pieds. Jésus, l’envoyé du Père, envoie ses disciples pour laver les pieds, ambassadeurs de la miséricorde, témoins du salut. Jésus, ‘Dieu sauve’, lave nos corps de la poussière, signe de notre condition humaine, et nous mène vers le Père. ‘Dieu s’est fait fils de l’homme pour que l’homme devienne fils de Dieu’ résumait St Irénée de Lyon.
Comme Simon-Pierre, nous ne savons pas maintenant, mais nous croyons et espérons. Amen
Vincent GARROS
Email de Christophe Mirande
Je vous le dis : si eux se taisent, les pierres crieront / Rameaux / Une homélie
Et la foule, inconsciemment, participe et comprend ce qui se passe. Les cris de "Hosanna", ce qui signifie littéralement, "de grâce, sauve", montre clairement que celui qui est accueilli en roi, est reçu comme un sauveur.
Il vient celui qui sauve.
« Je vous le dis : si eux se taisent, les pierres crieront. » la prophétie d'Ezéchiel se réalise : "Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau; j'ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair."
Aujourd'hui les cœurs de pierre sont remplacés par des cœurs de chair. Et les cœurs de chair crient l'attente du sauveur.
Nous ne savons pas trop comment cela s'opère, mais nos cœurs palpitent au passage du Christ, celui qui est juché sur un petit âne. Les froufrous de nos rameaux donnent le rythme de notre attente.
Il vient celui qui sauve.
« Je vous le dis : si eux se taisent, les pierres crieront. » Mais nous l'avons écouté, la foule passe de l'acclamation d'un roi à conspuer un criminel. Vient le moment où seules les pierres crient avec la création la gloire de Dieu. Ce moment de silence, ce temps où Dieu se tait et pleure sur nos péchés.
Mais, il vient celui qui sauve.
« Je vous le dis : si eux se taisent, les pierres crieront. » Mais aujourd'hui, chantons la gloire de notre Dieu avec les pierres et toute la création. Et bientôt, la pierre sera roulée. Elle annoncera la victoire de notre Dieu sur la mort.
Car
il est là celui qui sauve.
Le message Urbi et Orbi du 20 avril 2025
Une célébration continue de la Pâque
Semaine sainte pour une Eglise sainte
La semaine que nous allons vivre de Rameaux à Pâques est appelée Semaine Sainte. Elle porte en elle une sainteté à recevoir. Par sa richesse liturgique exceptionnelle, elle nous invite à accueillir cette sainteté qui vient de Dieu afin de constituer ensemble une Église sainte, objet de notre foi.
La fête des Rameaux porte notre louange pour Jésus que nous accueillons dans notre ville, dans notre vie, avec la simplicité de quelques branches d’arbres et l’enthousiasme d’un printemps qui éveille nos sens. Hosanna !
Puis vient lundi, la messe chrismale où notre évêque bénit les huiles qui serviront dans l’année pour l’onction des catéchumènes, l’onction des malades et le saint chrême pour les nouveaux baptisés, les confirmés et ordonnés. Ce jour-là la cathédrale résonnera aussi du renouvellement des engagements des prêtres et des diacres au service de l’annonce de l’Évangile dans notre diocèse.
Le jeudi saint fait mémoire du dernier repas de Jésus avec ses disciples, la Cène, instituant l’Eucharistie. Mais aussi ce geste en mémoire de Jésus qui nous invite à le refaire : le lavement des pieds. Jésus, le maitre et Seigneur, s’est fait serviteur. À genoux devant ses disciples il leur a lavé les pieds afin qu’ils aient part avec lui. Dans le silence de la nuit, nous veillerons en présence de Celui qui s’est livré jusqu’à l’extrême.
Le vendredi saint nous fera entendre la Passion selon Saint Jean puis une longue prière pour le monde et l’Église et enfin vénérer le bois de la Croix. Y déposer nos fardeaux dans l’Espérance du pardon, du relèvement…
Le samedi saint est silence jusqu’au soir où s’allumera le feu nouveau. La longue liturgie de la veillée pascale fait mémoire du mystère de la Révélation, de la Création jusqu’à la résurrection du Christ au petit matin de Pâque. Et ré-sonne enfin ce cri de joie : Alléluia ! Dans cette nuit et le dimanche, de nombreux jeunes et adultes recevront le sacrement du baptême, entrant dans la Vie du Christ ressuscité.
Cette Semaine Sainte rappelle à chacun comme à l’Église tout entière comment nous devenons saints. Les récits évangéliques et les liturgies nous le montrent : louanges de Celui qui vient nous sauver, Hosanna ! humbles services des frères dans le soin des corps et des âmes : lavement des pieds et onctions sacramentelles, silences et veilles dans la prière pour le monde et toute la création, accueil aujourd’hui de la Vie du Ressuscité, lui qui nous appelle à naître d’en Haut. Alléluia !
Vincent GARROS
La réconciliation, un don de Dieu
L’Église est le sacrement du Christ. Elle est témoin de sa résurrection et signe de sa présence dans le monde. Aujourd’hui, pour les chrétiens, la rencontre de Dieu avec les hommes suppose une médiation qui dise le lien entre celui qui prend conscience de son péché et la Pâque de Jésus Christ. Dès les premiers siècles, la vie chrétienne s’articule sur le baptême et sur l’Eucharistie. La pénitence est alors un exercice continu de la vie baptismale. Dans les siècles suivants, l’Église donne à la pratique pénitentielle des formes variées. C’est sans doute le sacre-ment qui a connu les plus profondes modifications.
La pratique de ce sacrement, quant à sa célébration et à sa forme, a connu un long processus de développement, comme l’attestent les sacramentaires les plus anciens, les actes des conciles et les synodes épiscopaux, la prédication des Pères et l’enseignement des Docteurs de l’Église. (Exhortation apostolique. Jean-Paul II 1984)
Si le rite d’aujourd’hui est presque identique à celui des siècles précédents, il est assez différent par le mode de célébration. Une place première est faite à la Parole de Dieu. Qu’il soit personnel ou communautaire, le sacrement est le lieu où se reconnaît d’abord l’amour de Dieu et la force de la miséricorde avant de reconnaître ses imperfections, son péché.
La parole de Dieu révèle en même temps la dignité insoupçonnée de l’homme et la profondeur insoupçonnée du mal. Dans la vie, la mort et la résurrection du Christ, Dieu se révèle de façon plénière comme le Dieu vivant qui aime tous les hommes et les invite à aimer. (Rituel 1978)
Dieu, le Père a manifesté sa miséricorde en son Fils Jésus : en lui et par lui, il a voulu tout réconcilier en faisant la paix par le sang de sa croix (2 Co 5, 18. Col 1, 20)
L’appel de la Bonne Nouvelle rejoint les hommes en ce qu’ils ont de meilleur. A chacun de se mettre en marche pour entrer dans cette Espérance. (Rituel)
Le sacrement de la réconciliation c’est l’expérience de la résurrection de celui ou celle qui devant l’amour de Dieu confesse son péché et s’entend dire : ‘Va et ne pèche plus !’.
Vincent GARROS
Femme, où sont-ils donc ? / Jn8 1-11 / une homélie