L’institution eucharistique par Jésus lors de son dernier repas avec les disciples est rapportée à quatre reprises dans le Nouveau Testament : par les évangélistes Matthieu, Marc, Luc et dans la 1° lettre de Paul aux Corinthiens.
Écrivant aux Corinthiens, l’apôtre vise à réformer les abus qu’ils commettaient dans leurs assemblées eucharistiques ; aussi fait-il appel à la pratique cultuelle connue depuis les origines de la foi chrétienne (1 Co 11, 2-3) Paul transmet ainsi la catéchèse qu’il a reçue à Antioche où il avait été éduqué dans la foi dans les années 35-40.
À la différence d’un évangéliste, Paul ne se soucie pas d’insérer dans un contexte biographique le souvenir du dernier repas de Jésus ; il était en effet en présence de chrétiens qui estimaient pratiquer authentiquement l’eucharistie et qui cependant, se montraient peu cohérents pour harmoniser leur attitude concrète avec l’enseignement qu’ils avaient reçu.
Face à cette situation, il réagit vigoureusement en rappelant à ses Corinthiens que l’Eucharistie proclame « la mort du Seigneur » (1 Co 11, 26-29) et donc qu’ils doivent vivre dans la fraternité. Il précise même que la « communion » caractérise le fruit de la rencontre avec le Seigneur (1 Co 10,16).
Communier, c’est participer à l’alliance que Jésus a scellée avec Dieu de façon définitive : à la fois communion au corps personnel du Christ et ouverture à l’union : non point à quelque fusion mystique imaginaire, mais dans le respect de l’altérité… Paul a introduit en théologie la notion de « corps ecclésial » qu’on appelle « corps du Christ » ….
Marc en évangéliste, ne tire pas de conséquence d’ordre moral sur la pratique de l’eucharistie ; mais il se soucie de n’en pas faire une simple pratique liturgique. Jésus, que nous savons vivant aujourd’hui, dit en bref, par la parole et par l’action, le sens de sa vie et de sa mort : renouer la communion de tous les hommes avec le Père... Comme cette alliance n’est pas encore consommée, elle doit être vécue symboliquement par un nouveau mode de présence et d’union. Lorsque les disciples mangent le pain et boivent la coupe que Jésus vient de bénir au nom de Dieu, ils expriment que Jésus est vivant. Jésus leur est donc présent, mais d’une présence qui, à travers l’absence, est tout orientée vers le banquet à venir, celui qui verra la consommation de tous en Dieu.
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