L’Église
en ce dimanche nous appelle à la joie et nous ouvre un chemin de
rencontres avec de grands messagers de l’histoire sainte.
« L’Esprit
du Seigneur Dieu est sur moi, car il m’a consacré par
l’onction... Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux
humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs
leur délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une
année de bienfaits accordée par le Seigneur ».
Cette
parole, Jésus l’appliquera à lui-même
à Capharnaüm dans la synagogue (Luc 4 ,18) mais là c’est le
prophète qui parle dans le livre d’Isaïe. Il se réjouit d’avoir
été marqué par l’onction qui fait de lui le messager de Dieu.
Mais de qui et à qui parle-t-il ? Qui
sont ces cœurs brisés, ces captifs, ces prisonniers, ces pauvres
(littéralement les « dos courbés ») ? Il s’agit
des habitants de Jérusalem et du peuple juif tout entier qui se
trouve très affligé.
Pourtant
le peuple vient d’être libéré de l’exil.. Mais voilà, il se
croit abandonné de Dieu car il doit partager la terre avec d’autres
peuples et il trouve le temple détruit.
Et
le prophète leur dit à temps et contre-temps « Ne vous laissez
pas aller au découragement, retrouvez votre joie car Dieu ne vous
abandonnera jamais »
Ayez
confiance quelque chose germe au milieu de vous de la part de Dieu.
Ce
qui germe six siècles plus tard c’est quelqu’un, et c’est
Marie qui le porte.
Nous
avons écouté Marie dans cette prière que nous appelons le
Magnjficat
Elle
vient de recevoir la visite d’un messager de Dieu, l’ange Gabriel
qui lui a annoncé qu’elle mettrait au monde le messie, le Christ
et qui lui a révélé la grossesse de sa cousine Élisabeth. Elle
est aussitôt partie rendre visite à sa cousine.
Marie n’a pas inventé les mots de sa prière ; pour exprimer
son émerveillement et sa joie devant l’action de Dieu, elle a tout
simplement repris les prières prononcées par ses ancêtres dans la
foi.
Spontanément,
mise devant une situation d’exception, Marie reprend les
expressions de la prière de son peuple.
Dans
l’Evangile nous retrouvons Jean le Baptiste
que nous avons déjà rencontré dimanche dernier « Voici
que j’envoie mon messager devant toi... »
(Malachie)
Dans
le désert sa voix fait grand bruit. Les autorités du peuples
hébreux s’inquiètent. Que se passe-t-il à Béthanie de
Transjordanie autour de ce personnage qui baptise dans l’eau du
Jourdain. L’enquête qu’ils mènent piétine. Jean ne parle que
de sa mission Ils veulent une identité pas du mystère.
« Je
ne suis pas le messie « Je suis la voix de
celui qui
crie dans le désert Redressez les chemins
du
Seigneur ».
Il prend à son compte la Parole du prophète. Il n’est pas la
lumière, il rend témoignage à la lumière.
« Il
y a au milieu de vous quelqu’ un que vous ne connaissez pas »
Jean-Baptiste
remet bien les choses en place : c’est vers lui que les foules
viennent ; mais aussitôt, il les dirige vers le Christ. Il ne se
présente pas en porteur de la vérité, mais il tourne les cœurs
vers la vérité. Depuis plus de deux
millénaires ce cri de jean Baptiste retentit dans les déserts plus
ou moins inavouées de nos vies. L’entendons-nous dans le chaos
ambiant de notre histoire ? En écoutant son cri, nous écoutons
le Cri de Dieu fait homme, le Christ, et le cri des hommes, des
femmes et des enfants de notre temps ; Nous sommes à notre tour
les témoins de la venue parmi les hommes de la lumière et de
l’amour infini. Cela nous oblige, nous qui avons été marqués par
l’onction le jour de notre baptême. Saurons-nous parler assez fort
et juste pour transmettre notre joie, et manifester la proximité de
Dieu ?
Un
grand témoin de notre siècle nous a rappelé notre mission de
baptisés un jour à Marseille. C’est le Pape François dans un
très profond discours si vite oublié. Je vous en livre la
conclusion
« Soyez
une mer de bien, pour faire face aux pauvretés aujourd’hui avec
une synergie solidaire. Soyez un port accueillant pour ouvrir nos
cœurs et embrasser ceux qui cherchent un avenir meilleur. Soyez un
phare de paix, pour anéantir, à travers la culture de la rencontre,
les abîmes ténébreux de la violence et de la guerre. »
Robert
Zimmermann
Diacre
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