"Sois
sans crainte petit troupeau", Jésus s'adresse à ses
disciples. Ainsi Jésus s'adresse-t' il à nous ce dimanche. Nous,
ses disciples du vingt et unième siècle. Nous qui sommes baptisés
et qui portons le nom de chrétiens.
Ce
soir, Jésus s'adresse à nous avec bienveillance. Je dirai même
avec amour. Il nous voit comme son petit troupeau. Nous, qui ce soir,
célébrons sa parole sans prêtre. J'imagine qu'il est dans le même
état d'esprit que dans l'Evangile de Luc au chapitre 6 juste avant
qu'il nourrisse 5000 hommes : "Il fut saisi de compassion
envers eux, parce qu'ils étaient comme des brebis sans berger".
Petit
troupeau ! Combien sommes-nous rassemblés ce soir pour partager sa
parole ? Nous sommes peu ! Mais à quoi bon se compter ? Quand Jésus
s'adressait à ses disciples, il y a 2000 ans, les comptait-il ? De
fait, ils étaient moins nombreux que nous en 2022. Et pourtant, je
les imagine boostés par les mots de Jésus. Sans conteste, le petit
troupeau a grandi. Mais nous sommes toujours un petit troupeau. Nous
devons rester un petit troupeau. Car l'histoire nous apprend que
quand l'Eglise se voit dominante, elle impose l'Evangile plutôt que
de le proposer. Elle se prétend précéder le Christ plutôt que le
suivre. Alors soyons heureux d'être ce petit troupeau aimé de son
berger.
Ce
samedi, nous sommes invités à être attentifs à la présence du
Seigneur dans la Parole. Nous, le petit troupeau, nous recevons son
royaume en partageant son Evangile. Ce royaume est comparable à une
bourse contre laquelle le voleur ne peut rien. Le voleur ne peut pas
pénétrer dans ce royaume. Il n'y est pas le bienvenu et il ne peut
pas le corrompre.
La
figure du voleur apparait deux fois dans l'Evangile de ce dimanche.
La
première fois pour apprendre que ce voleur ne peut pas approcher le
trésor que garde le petit troupeau si celui-ci suit son Evangile.
La
seconde fois, le petit troupeau baisse sa garde et le voleur perce
les défenses de la maison.
Sommes-nous
bien conscients que Jésus le Christ nous confie le royaume ? Il nous
le confie ce soir et il croit dans notre cœur. Lire la Parole de
Dieu est une nourriture qui renforce nos défenses naturelles.
Partager la Bonne Nouvelle de Jésus n'est pas l'apéritif du repas
de l'Eucharistie. C'est véritablement un plat de résistance. C'est
à part égale aussi consistant que le pain et le vin. Corps et sang
du Christ. Ce repas de lecture nous protège efficacement contre le
voleur. La lecture nous tient en veille.
Veiller,
c'est ce dont il s'agit dans la seconde apparition du voleur. Nous,
le petit troupeau de serviteurs, devons veiller et préparer un
repas. Il faut préparer un repas que le maitre nous servira
lui-même, curieux !
Autre
passage curieux, le maître frappe à la porte de sa propre maison.
Frappez-vous à la porte de votre maison avant d'y pénétrer ?
Jamais, Jésus ne force la main. Jamais, il n'impose sa présence.
Mieux encore, il se signale discrètement quand il passe. Parfois
nous percevons son passage. Parfois nous l'ignorons. Parfois nous
veillons. Parfois nous nous assoupissons.
Quand
nous veillons, nous accueillons sa venue en nous. Elle nous réjouit
comme lors d'un banquet. C'est comme une béatitude qui nous est
adressée. "Heureux ces serviteurs-là que le maître, à
son arrivée, trouvera en train de veiller". Heureux
sommes-nous, le petit troupeau, quand nous nous tenons prêts, le
Seigneur lui-même, à son passage, nous servira et nous comblera de
sa présence.
Quand
nous nous assoupissons, deux événements peuvent se produire. Un, le
Seigneur passe et nous ratons la rencontre. Deux, le voleur perce nos
défenses et atteint notre cœur. Le premier événement entraine
l'autre. Car quand nous ne veillons pas et quand le Seigneur frappe
et que cela ne nous réveille pas, nous perdons l'occasion de nourrir
nos défenses. Alors le voleur en profite pour percer notre mur,
toucher notre cœur et voler le trésor.
"Seigneur,
est-ce pour nous que tu dis cette parabole, ou bien pour tous ?"
Pierre
pose la bonne question. Pierre est celui sur qui le Seigneur bâtit
son Eglise. Pierre cherche en quelque sorte à définir son périmètre
de responsabilité.
Là
encore, il est bon de rappeler que Jésus s'adresse à son petit
troupeau. C'est-à-dire à tous les baptisés. Chacun de nous qui
avons été plongés dans la mort et la résurrection du Christ
portons la responsabilité de nourrir et d'accueillir tous ceux qui
se présentent pour être du petit troupeau.
Père,
nous te rendons grâce de nous donner ton Fils pour conduire son
petit troupeau !
Christ,
nous te louons pour ta présence au milieu du petit troupeau !
Esprit
Saint, renforce sans cesse nos défenses pour tenir éloigné le
voleur !
Amen
!
Dominique
Bourgoin, diacre.
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