"Jérusalem
quitte ta robe de tristesse et de misère..."
Nous
entendions cette parole dimanche dernier. Aujourd’hui nous sommes
invités à la « joie »
Depuis
le premier dimanche de l’avent, nos cités laïques ont illuminé
nos rues. Chaque commune rivalise d’imagination et de dépenses
pour que règne la joie des fêtes .
Cette
chape de lumière a-t-elle fait tomber nos manteaux de tristesse et
de misère ? Toutes ces guirlandes blanches ou colorées
illuminent le temple de la consommation, orchestre la valse des
caddies surchargés, pour ceux qui ont les moyens, pour les autres il
reste le spectacle. Ce qui m’a inspiré pour cette introduction est
dans votre dos ; Au milieu de la place centrale de Gradignan, la
boule éclatante de lumière, semblant rivaliser avec l’éclairage
si tendre de notre église. La boule est dans l’axe de l’autel et
de la croix. Ce n’est certes qu’un hasard, mais j’y vois un
signe, un lien entre notre rassemblement en ce lieu de prière et de
célébration et l’au-delà du parvis, la vie de la cité.
Dès
janvier tout s’éteindra, les porte-monnaies seront vides et comme
disait un adage de ma province natale « nous mangerons du hareng et
des pommes de terre ».
La
Liturgie ce dimanche s’obstine à nous pousser vers la joie qui
n’est pas qu’une jubilation passagère.
Laissons-nous
conduire par la Parole de ce dimanche
C’est
le prophète Sophonie qui donne le ton
« Fille
de Sion réjouie-toi ! Trésaille d’allégresse. Le Seigneur
est en toi. Ne crains pas !» « Le Seigneur aura en toi sa
joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour »
Déjà
dans l’AT les prophètes ont annoncé que Dieu est amour. Heureuse
et joyeuse Nouvelle
C’est
la même Parole que l’Ange adressera à Marie 7 siècles plus tard
« Réjouis
toi Marie ! Le Seigneur est en toi. Sois sans crainte »
Cette
promesse est pour nous aujourd’hui. Comme Marie nous sommes dans
l’attente de la venue du Seigneur. Cette venue est un événement
d’hier, mais aussi d’aujourd’hui. Il
est aussi notre avenir. Notre joie n’est pas n’importe quelle
joie : « Frères
soyez dans la joie du Seigneur ; je le redis soyez dans la joie.
Il
semble cependant qu’il y ait contraste avec le caractère qui peut
paraître sévère de l’Évangile de St Luc
La
foule, hétérogène, qui vient vers Jean le Baptiste ne demande pas
à Jean ce qu’il faut croire, mais ce qu’il faut faire. Et Jean
ne propose pas une nouvelle discipline morale. Il n’est pas
question de changer de vie mais d’ajuster notre vie ; Chacun
de nous est invité là où il agit à sortir de ses habitudes pour
porter un regard nouveau sur l’autre, celui qui est à côté de
moi ou plus loin. Nous sentons au cœur des réponses de
Jean-Baptiste comment la relation aux autres est touchée et
interrogée par cette annonce « Il vient celui qui est plus
puissant que moi. » Il vient dans nos vies, nos ténèbres,
nos faiblesses, dans nos difficultés.
De
plus nous pensons que celui qui vient, vient chez nous, alors que
nous sommes dans son aire. Nous pensions être entre nous, alors que
nous sommes ensemble chez lui.
C’est
donc en nous qu’il vient faire le tri, non entre nous.
Que
devons-nous faire ?
Je
pense que nous devons le
laisser faire.
Quelles que soient nos difficultés, nos doutes et nos craintes,
devant les tribulations de notre temps, celles du monde, celles de l’
Église, laissons le Seigneur brûler la paille qui est en nous, non
pas au feu de l’enfer, mais au feu qui purifie, celui de l’Esprit
Saint. Il restera le meilleur : Le grain ; le blé
Il
vient nous délester de ce qui alourdit nos relations. Il vient nous
libérer de ce qui empêche que nos partages soient sans
arrière-pensées et soient une vérité fraternité humaine.
Dans
peu de temps nous entendrons l’annonce de l’ange aux bergers «
N’ayez pas peur voici que je vous annonce une bonne nouvelle, une
grande joie pour tout le peuple, aujourd’hui dans la ville de David
vous est né un sauveur »
Enfin
soyons dans la joie et cultivons l’allégresse car il vient nous
sauver.
Maintenons-nous
dans l’attente jour après jour. Cultivons le désir de la venue de
Jésus en nous et entre nous.
N’oublions
pas :
Noël
n’a pas de sens sans Pâques Le nouveau-né promis par Dieu à
Marie s’offre sur la croix, et par sa résurrection nous ouvre la
porte du Royaume.
Soyons
dans la joie.
Nous
sommes sauvés !
Robert
Zimmermann
diacre
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