Heureux désastre / Marc 13 24-32 / une homélie

Codex Italien du XVème siècle

Contrairement à ce que la traduction que vous venez d’entendre dit, ce texte ne parle pas de la venue de Jésus, mais de la venue du Fils de l’homme…. Et ce n’est probablement pas la même chose.

Pour en parler, Jésus utilise une série d’images que nous connaissons bien, qui remplissent notre imaginaire et les imaginaires de tous les hommes depuis les origines.
Il est question de la fin du soleil et de la lune, de la chute des étoiles, de l’ébranlement des puissances célestes.
Ce qui est stable de toute éternité, ce qui marque nos repères de temps, de saison, ce qui rythme la vie du monde depuis toujours, ce à quoi l’on peut se raccrocher quoi qu’il arrive, tout cela se met à vaciller, à perdre de sa puissance, à tomber.
Quand les astres tombent, on appelle ça le désastre !
Et le désastre, ça nous terrifie.

Alors ? Jésus est-il en train de vouloir nous faire peur ?
Nous présente-t-il la venue du Fils de l’homme comme une menace ?
Le sommet de la Bonne Nouvelle serait-il une catastrophe ?
(...)
N’ayons pas peur du désastre.
N’ayons pas peur de voir tomber les astres qui n’ont rien à faire dans notre ciel.
Ceux qui nous encombrent, ceux qui se font passer pour Dieu, ceux qui brillent trop fort, qui parlent trop fort.
La gloire et la puissance du Fils de l’homme qui vient, c’est comme l’évidence d’un figuier qui renaît : C’est silencieux, c’est tout petit, c’est fragile.
Pourquoi s’inquiéter ? Jésus nous l’assure : le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas.
Dans le désastre, à quoi allons-nous nous raccrocher ? Au ciel ? A la terre ? Ou à ses paroles ?

Viens Seigneur désencombrer nos cieux
Viens y éteindre ce qui n’est pas toi
Tu te tiens à la porte, tout proche

Amen
Sylvain diacre
 

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