Rendez donc à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu / Mt 22 15-22 / Une homélie

« Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Ce dimanche, je propose que nous nous interrogions sur ce qui est à César et ce qui est à Dieu et surtout tenter de répondre sur le quoi et le comment rendre à Dieu ce qui est à Dieu.


Qu'est-ce qui est à César ?

César représente aujourd'hui encore la puissance publique, la puissance politique et le pouvoir administratif. Le rôle de César est de veiller sur le peuple, de le protéger avec tout ce qui contribue à la défense avec l'armée. De rendre la justice. D'éduquer. Et d'organiser le système de santé et la protection sociale.

Pour tout cela, nous rendons selon nos capacités à César ce qui est à César par nos impôts et les prélèvements. Autant préciser ici qu'il y a une certaine obligation à rendre l'impôt et les prélèvements.

La monnaie fiduciaire perd de son importance, elle se dématérialise de plus en plus. Elle est toujours contrôlée par l'état.

Il est à noter à ce stade que Jésus ne dévalorise pas ce qu'il y a lieu de rendre à César. En fait il ne pose pas de jugement.

Car c'est ainsi que fonctionne le monde et c'est dans ce monde-là que le Seigneur nous appelle pour travailler à sa vigne.



Maintenant, interrogeons-nous sur ce qui appartient à Dieu ?

Tout d'abord et en toute simplicité posons-nous la question de qui est Dieu ? Là j'ai le sentiment d'être en terminale en classe de philosophie.

La définition de Dieu est facile à trouver. Il suffit tout simplement d'ouvrir la Bible au livre de la Genèse. Le livre de la Genèse nous décrit Dieu comme étant le Créateur de toute chose.

Donc, ce qui appartient à Dieu et qu'il conviendrait de lui rendre c'est la création.

L'air que nous respirons, l'eau que nous buvons, la nourriture que nous consommons appartiennent à Dieu. Le sol qui nous porte, le soleil qui nous réchauffe, la lune et les étoiles qui nous éclairent la nuit appartiennent à Dieu. Les montagnes si majestueuses, l'océan si vaste et les déserts si mystérieux appartiennent à Dieu.

Tout cela, il s'agit de le rendre, et cela dit en passant il convient de le rendre au minimum dans l'état où il nous a été confié.



Qu'elle monnaie peut-on utiliser pour rendre à Dieu ce qui appartient à Dieu ?

Il n'y a pas de pièce de monnaie ni de billet de banque frappés à l'effigie de Dieu. Nous le savons. Il n'y a pas à la bourse une monnaie céleste qui tient cours.

Et cependant, Dieu marque à son effigie.

Et pour savoir qui il marque à son effigie nous pouvons faire de nouveau référence à la Genèse au chapitre 1 verset 27 : "Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme."

Nous portons donc tous en nous l'image de Dieu. Nous pouvons nous même être la monnaie rendue pour tout ce que Dieu nous donne. Il suffit ainsi de se donner à Dieu en offrande.

Reste à résoudre le comment se donner précisément à Dieu ?

Les Contours de cette marque dans notre chair sont ravivés lors de notre baptême. L'image de Dieu est acceptée en nous. Elle est renouvelée. Elle prend comme une nouvelle valeur.

Et c'est Jésus lui-même qui nous indique comment rendre à Dieu ce qui est à Dieu : " Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit".

Le baptême fait de nous des disciples. Et le disciple c'est celui qui est appelé. Il est appelé à la mission. Et la mission c'est Jésus qui la définit : "apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde." Il s'agit en fait de porter l'Evangile dans le monde.

Ainsi, pour rendre à Dieu ce qui est à Dieu, Jésus nous invite à la mission. Il s'agit de la découvrir avec précision et de la remplir. Le Seigneur ne nous demande pas l'impossible car il connaît nos capacités et il est toujours à nos côtés pour nous soutenir.

La vision pastorale de notre secteur nous invite à cet élan : "Soyons une Eglise dans laquelle chacun tel qu'il est, nourri par le Christ se sent appelé à trouver sa place."

Investissons-nous. Personne ne doit se sentir les mains vides à ne savoir comment rendre à Dieu tous ses bienfaits.

Rendez au Seigneur, familles des peuples,
rendez au Seigneur la gloire et la puissance,
rendez au Seigneur la gloire de son nom.
Apportez votre offrande, entrez dans ses parvis.



Amen !

Dominique Bourgoin, diacre.

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