"Seigneur,
augmente en nous la foi ! " Quand les apôtres
s'adressent à Jésus pour lui demander une augmentation. Je précise,
une augmentation de la foi c'est certainement pour améliorer leur
performance. Les apôtres se sentent appelés à réaliser des choses
qui les dépassent et ils pensent qu'ils n'en ont pas la force.
Ils
ont compris une chose, les apôtres. Etre envoyé (c'est la
signification d'apôtre), ça ne signifie pas seulement écouter
l'enseignement de Jésus. Ce n'est pas seulement, suivre les pas de
Jésus. Etre appelé, c'est s'engager soi-même et témoigner du
Christ, de l'envoyé de Dieu.
Et
sur ce chemin où l'apôtre pense avancer seul, il sent le besoin
d'avoir pour lui une force. Une force comme celle qui semble habiter
Jésus. Cette force habite tant Jésus que quand on s'adresse à lui,
il n'y a pas d'autre qualificatif que celui de Seigneur.
Cette
demande, nous qui suivons le Christ, nous l'avons un jour ou l'autre
formulée dans le secret de nos prières.
L'occasion
s'est présentée quand il a fallu témoigner de notre foi. A ce
moment, on se sent sec, seul, pauvre, démuni.
Alors,
on demande " Seigneur, augmente en nous la foi ! ",
et c'est un peu comme si on demandait : "Seigneur, fais couler
dans nos veines un peu de ce produit dopant si efficace qui te fait
réaliser des prodiges."
Mais
ça ne marche pas comme ça ! La foi n'est pas un produit. La foi ne
se divise pas, pas plus qu'elle ne se multiplie. La foi, on ne peut
pas la saisir. La foi ne tient pas dans la main. On ne peut pas la
mettre en bouteille.
La
foi se reçoit, c'est un don qui atteint notre corps, qui nous
traverse, qui nous donne comme un élan. C'est une énergie qui se
consomme sur l'instant mais qui ne peut pas se stocker comme
l'électricité dans une pile. On reçoit ce dont on a besoin sur
l'instant si on est suffisamment réceptif.
Voilà
pourquoi Jésus répond à ses apôtres : "
Si vous aviez de la foi, gros comme
une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici :
Déracine-toi et va te planter dans la mer, et il vous aurait obéi."
Faire ce que dit Jésus, déraciner un arbre et le planter dans la
mer, c'est inutile. Et à quoi cela peut-il servir
(Demain,
dimanche, c'est la première communion pour les jeunes de Gradignan,
je n'ai pas préparé de méditation spécifique pour ce soir et une
autre dédiée aux enfants pour demain, je vous propose de partager
le même propos, c'est une manière de les entourer ce soir de notre
affection)
Ce
dimanche, les enfants, vous allez communier au corps et au sang du
Christ pour la première fois.
On
vous l'a expliqué, le serviteur chargé de donner la communion va
vous présenter l'hostie et vous dire le corps du Christ, et vous
répondrez amen, c'est-à-dire : j'ai bien compris, et je suis
d'accord avec ce que tu me dis. Voilà, en quelque sorte la
signification du mot amen que direz.
Il
faut avoir la foi pour dire "amen" lorsqu'on vous présente
l'hostie en vous disant que c'est le corps du Christ. Il faut avoir
la foi pour reconnaître la présence pleine et entière de
Jésus-Christ dans ce petit morceau de pain rond. C'est donc la foi
qui vous fait approcher de l'autel pour communier.
Ce
moment, nous souhaitons tous que vous le viviez comme un moment
particulier. Je vous invite à le vivre comme le début d'une
nouvelle croissance dans votre relation avec Jésus.
Et
pour bien marquer ce jour, Sylvain va distribuer une graine de
moutarde à chacun. Nous vous invitons à planter cette graine pour
voir pousser une plante dans quelque temps. Si vous avez des
questions, il y a certainement dans l'assemblée des jardiniers pour
vous conseiller sur l'arrosage et l'exposition au soleil. Alors,
interpellez les adultes à la fin de la messe.
Entretenez
votre graine de moutarde, arrosez-la. Regardez la grandir. Que
l'observation de cette croissance vous invite également à réfléchir
comment entretenir le don de la foi que le Christ met en vous.
Pour
cela, je vais vous donner un conseil, un conseil de jardinier de la
foi.
La
communion que vous recevez ce dimanche peut être comparée à l'eau
que vous utiliserez pour faire grandir votre graine de moutarde.
Attention, l'hostie ce n'est pas un morceau de foi, entendez bien,
c'est le corps du Christ. Quand vous communiez, il y a une rencontre
en vous avec le Seigneur et cela fait grandir en vous la foi. C'est
pour cela que nous revenons sans cesse, c'est pour rencontrer le
Seigneur qui nous invite à le rejoindre. Il nous convoque le
dimanche pour nous abreuver.
Et
s'il vous nourrit, ce n'est pas seulement pour que vous croyiez en
lui mais aussi parce que vous êtes appelés à réaliser de grandes
choses comme les apôtres. Nous sommes tous appelés à réaliser de
grandes choses. Nous doutons de nos forces mais le Seigneur a
confiance en nous.
Et
comme saint Paul l'a écrit, nous pouvons dire : "Car ce
n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit
de force, d’amour et de pondération.'
Amen
!
Dominique Bourgoin, diacre.
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