« Toi tu seras appelée « ma Préférence »- « ma
Désirée » - cette terre se nommera « l’Epousée ».
Comme un jeune homme épouse une vierge, ton Bâtisseur (Créateur)
t’épousera. Comme la jeune mariée fait la joie de son mari, tu
seras la joie de ton Dieu. » Dès la première lecture de ce
dimanche il est question d’épousailles dans cette parole du
prophète Isaïe
Jérusalem ici représente , un peuple et au-delà l’humanité.
Aussi loin que l’on remonte dans l’histoire du salut, l’Ecriture
révèle un Dieu passionné pour l’Homme sa créature. L’amour de
Dieu pour son peuple s’exprime en termes de fiançailles.
Il fallait bien aujourd’hui rappeler d’entrée ce contexte pour
nous permettre de porter un regard juste sur l’Evangile du jour et
pour ne pas réduire l’événement qui se situe à Cana au cours
d’une noce comme une belle histoire de mariage au cours duquel
Jésus viendrait en aide suite à une difficulté d organisation ou à
un problème gastronomique.
Nous avons entendu le récit du premier miracle de Jésus, et Jean
dit qu’il s’agit d’un signe, le premier signe.
Le miracle de Cana est premier signe non seulement par sa place dans
la vie de Jésus mais surtout par son contenu et son sens.
Ce signe, comme tous les signes que nous proposent les Evangiles et
un signe qui révèle qui est Jésus C’est très important
de toujours chercher à connaître Jésus. Jésus est le socle
commun ; le fondement, la figure de proue de notre foi
chrétienne. La figure et la personne de Jésus relie les uns aux
autres tous ceux qui croient en Lui, quelle que soit leur religion
que nous soyons protestants, orthodoxes, anglicans, catholiques. Nous
sommes au début de la semaine de prière pour l’union des
chrétiens. ( C’est le même Seigneur nous dit St Paul ( 1ere
lecture)
Importance aussi pour ceux qui se préparent à recevoir les
sacrements de l’Église….
Ce récit dévoile quelques manques qui peuvent nous alerter
Il y a un premier manque que je regrette, il est le fait de ceux qui
ont fait le choix liturgique de supprimer la première phrase de Jean
dans nos lectionnaires officiels.
Jean a écrit « Le 3e jour il y avait une noce à
Cana » Notre petite culture biblique nous fait comprendre le
rapprochement avec Les 3 e jour de la Passion celui de la
résurrection. Jésus dit a Marie que son heure n’est pas encore
venue. C’est donc d’abord qu’il y a une heure et que Jésus
dans ses paroles et ses actes est tourné vers cette heure qu’il ne
connaît pas mais dont l’évangéliste a été témoin. Et quand
cette heure sera arrivée, Jésus se manifestera comme Celui que Dieu
ressuscite des morts et qui nous ouvre le chemin de la vie éternelle.
( cf CREDO)
Dans ce récit de Cana rien ni personne n’est à sa place
On ne voit pas les mariés, on les évoque à peine. On sait
simplement que le marié n’a pas fait ce qu’il faut puisque « ils
n’ont plus de vin ». Le récit comporte aussi tout un bouquet
de symboles riches de significations. Il n’a rien d’anecdotique.
Evitons en tout cas de faire de ce miracle un raccourci vers le
sacrement de mariage (...) ou vers l’eucharistie, ce dernier repas
de Jésus avec ses disciples autre repas même si on peut faire un
rapprochement. Une homélie est trop courte pour déployer toute la
richesse des symboles qui nous disent qui est Jésus.
Du côté des symboles, je vais en signaler 3 : la noce - les
cuves de pierre - la démesure.
La noce d’abord/
Ce n’est pas étonnant que l’apôtre Jean ai voulu commencer son
Evangile en montrant Jésus au milieu d’une noce. Je vous l’ai
dit il y a un instant Tout au long de la Bible la relation de Dieu
avec son peuple se déroule comme une histoire d’amour. C’est
cette alliance de Dieu et de l’humanité que Jésus est venu
accomplir. Pour toute l’humanité c’est lui l’époux. C’est
Lui qui, à la place de l’Epoux, procure le bon vin.
Les cuves de pierre : L’eau que les serviteurs y
versent, à la demande de Jésus, sert habituellement pour la
purification rituelle des juifs et Jésus change cette eau en vin. Il
fait entrer l’histoire dans du nouveau : l’ancienne alliance
fait place à la nouvelle. Ce vin généreux, capiteux, fort n’est
il pas Jésus lui-même qui va faire fermenter nos vies et mettre la
société en effervescence ?
J’ai laissé pour la fin la démesure. Fallait-il 600 litres
de vin pour les convives ? Et rappelez-vous le vin est le
meilleur des vins possibles. Vous n’en trouverez pas un aussi bon
dans tout le vignoble bordelais ni ailleurs sur terre.
La nouvelle alliance inaugurée par Jésus est le régime de la
grâce. Dieu donne sans mesure, à profusion, gratuitement. Ce bon
vin c’est la grâce.
Ne refusons pas ce vin. Ne refusons pas la grâce. Elle nous est
donnée a profusion dans la Parole que nous sommes invités à
consommer sans modération.
Pas de modération non plus dans notre consommation de ce bon vin que
sont les sacrements, que sont l’amour et la fraternité au nom du
Christ. Acceptons sans réserve les dons de la grâce qui nous sont
donnés par Dieu pour les faire fructifier car c’est Dieu qui agit
en nous
Retrouvons le goût du bon vin de notre baptême, de notre mariage,
de notre ordination.
Rappelons nous qu’a chaque eucharistie nous sommes gratifiés de la
surabondance de l’amour de Dieu pour le partager entre les hommes.
N’ayons pas peur de l’ivresse !!!
Amen
Robert Zimmermann
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