Qui est Jésus / Jn 2 1-11 / Une homélie

Sous la plume du prophète Isaïe nous entendons Dieu s'adresser à Jérusalem en ces termes :
« Toi tu seras appelée « ma Préférence »- « ma Désirée » - cette terre se nommera « l’Epousée ». Comme un jeune homme épouse une vierge, ton Bâtisseur (Créateur) t’épousera. Comme la jeune mariée fait la joie de son mari, tu seras la joie de ton Dieu. » Dès la première lecture de ce dimanche il est question d’épousailles dans cette parole du prophète Isaïe
Jérusalem ici représente , un peuple et au-delà l’humanité. Aussi loin que l’on remonte dans l’histoire du salut, l’Ecriture révèle un Dieu passionné pour l’Homme sa créature. L’amour de Dieu pour son peuple s’exprime en termes de fiançailles.
Il fallait bien aujourd’hui rappeler d’entrée ce contexte pour nous permettre de porter un regard juste sur l’Evangile du jour et pour ne pas réduire l’événement qui se situe à Cana au cours d’une noce comme une belle histoire de mariage au cours duquel Jésus viendrait en aide suite à une difficulté d organisation ou à un problème gastronomique.
Nous avons entendu le récit du premier miracle de Jésus, et Jean dit qu’il s’agit d’un signe, le premier signe.
Le miracle de Cana est premier signe non seulement par sa place dans la vie de Jésus mais surtout par son contenu et son sens.
Ce signe, comme tous les signes que nous proposent les Evangiles et un signe qui révèle qui est Jésus C’est très important de toujours chercher à connaître Jésus. Jésus est le socle commun ; le fondement, la figure de proue de notre foi chrétienne. La figure et la personne de Jésus relie les uns aux autres tous ceux qui croient en Lui, quelle que soit leur religion que nous soyons protestants, orthodoxes, anglicans, catholiques. Nous sommes au début de la semaine de prière pour l’union des chrétiens. ( C’est le même Seigneur nous dit St Paul ( 1ere lecture)
Importance aussi pour ceux qui se préparent à recevoir les sacrements de l’Église….
Ce récit dévoile quelques manques qui peuvent nous alerter
Il y a un premier manque que je regrette, il est le fait de ceux qui ont fait le choix liturgique de supprimer la première phrase de Jean dans nos lectionnaires officiels.
Jean a écrit « Le 3e jour il y avait une noce à Cana » Notre petite culture biblique nous fait comprendre le rapprochement avec Les 3 e jour de la Passion celui de la résurrection. Jésus dit a Marie que son heure n’est pas encore venue. C’est donc d’abord qu’il y a une heure et que Jésus dans ses paroles et ses actes est tourné vers cette heure qu’il ne connaît pas mais dont l’évangéliste a été témoin. Et quand cette heure sera arrivée, Jésus se manifestera comme Celui que Dieu ressuscite des morts et qui nous ouvre le chemin de la vie éternelle. ( cf CREDO)

Dans ce récit de Cana rien ni personne n’est à sa place
On ne voit pas les mariés, on les évoque à peine. On sait simplement que le marié n’a pas fait ce qu’il faut puisque « ils n’ont plus de vin ». Le récit comporte aussi tout un bouquet de symboles riches de significations. Il n’a rien d’anecdotique. Evitons en tout cas de faire de ce miracle un raccourci vers le sacrement de mariage (...) ou vers l’eucharistie, ce dernier repas de Jésus avec ses disciples autre repas même si on peut faire un rapprochement. Une homélie est trop courte pour déployer toute la richesse des symboles qui nous disent qui est Jésus.

Du côté des symboles, je vais en signaler 3 : la noce - les cuves de pierre - la démesure.
La noce d’abord/
Ce n’est pas étonnant que l’apôtre Jean ai voulu commencer son Evangile en montrant Jésus au milieu d’une noce. Je vous l’ai dit il y a un instant Tout au long de la Bible la relation de Dieu avec son peuple se déroule comme une histoire d’amour. C’est cette alliance de Dieu et de l’humanité que Jésus est venu accomplir. Pour toute l’humanité c’est lui l’époux. C’est Lui qui, à la place de l’Epoux, procure le bon vin.
Les cuves de pierre : L’eau que les serviteurs y versent, à la demande de Jésus, sert habituellement pour la purification rituelle des juifs et Jésus change cette eau en vin. Il fait entrer l’histoire dans du nouveau : l’ancienne alliance fait place à la nouvelle. Ce vin généreux, capiteux, fort n’est il pas Jésus lui-même qui va faire fermenter nos vies et mettre la société en effervescence ?

J’ai laissé pour la fin la démesure. Fallait-il 600 litres de vin pour les convives ? Et rappelez-vous le vin est le meilleur des vins possibles. Vous n’en trouverez pas un aussi bon dans tout le vignoble bordelais ni ailleurs sur terre.
La nouvelle alliance inaugurée par Jésus est le régime de la grâce. Dieu donne sans mesure, à profusion, gratuitement. Ce bon vin c’est la grâce.
Ne refusons pas ce vin. Ne refusons pas la grâce. Elle nous est donnée a profusion dans la Parole que nous sommes invités à consommer sans modération.
Pas de modération non plus dans notre consommation de ce bon vin que sont les sacrements, que sont l’amour et la fraternité au nom du Christ. Acceptons sans réserve les dons de la grâce qui nous sont donnés par Dieu pour les faire fructifier car c’est Dieu qui agit en nous
Retrouvons le goût du bon vin de notre baptême, de notre mariage, de notre ordination.
Rappelons nous qu’a chaque eucharistie nous sommes gratifiés de la surabondance de l’amour de Dieu pour le partager entre les hommes.

N’ayons pas peur de l’ivresse !!!

Amen

Robert Zimmermann
diacre

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