Epiphanie / Mt 2 1-12 / Une homélie

(...)
Les mages nous apprennent que cette étoile s’est levée à l’orient.
Les mages qui eux-même viennent d’orient.
Cette étoile s’est donc levée chez eux… pas au-dessus de Bethléem.
Elle ne les a pas guidé jusqu’à Jérusalem. Elle a simplement fait signe chez eux que quelque chose de nouveau a surgi.
Un roi est né.
Un roi lié à une étoile.
Un roi de la terre qui modifie l’organisation du ciel.
Un roi qui a à voir avec le ciel.

(...)

Cette étoile a une autre fonction. Elle dit le lieu, mais elle dit aussi le temps.
Son apparition à l’orient va permettre à Hérode de déduire l’âge de l’enfant. C’est bien la question du « Quand » qu’il se fait préciser par les mages.
Cette étoile est donc un signe, mais c’est aussi un signal…
Elle dit que quelque chose a commencé, comme un voyant qui s’allume.

Etrange étoile décidément.
(...)
Elle est témoin muet d’une présence.
C’est cette présence qui conditionne sa lumière…. Rien d’autre.
C’est de ce roi qu’elle tire son éclat.
C’est de ce tout petit enfant qu’elle tire son mouvement.

Cette étoile, c’est avant tout une lumière.
Aujourd’hui nous célébrons l’épiphanie.
Ça veut dire quoi « épiphanie » ?
Ça vient d’un mot qui veut dire, « faire briller », « faire voir », « paraître ».
L’Epiphanie, c’est « l’action de se montrer, la manifestation de la puissance divine ».
Mais qu’est-ce qui se manifeste aujourd’hui ?
Qu’est-ce qui se donne à voir ?
Ce n’est pas d’abord le petit enfant, mais c’est une lumière.
C’est, par son étoile, la lumière de cet enfant.

La liturgie, si vous tendez l’oreille va nous parler de lumière pendant toute la messe :
« Tu as révélé ton Fils aux nations grâce à l’étoile qui les guidait »
« Que la clarté d’en haut nous dirige en tout temps et en tous lieux »
Et toute la bénédiction solennelle que nous recevrons à la fin de la messe est construite sur cette histoire de lumière.

Ne perdons pas de vue cette étoile.
Elle brille de la lumière de celui qui est encore caché, tout petit dans les bras de sa mère.
Aujourd’hui, ce n’est pas sa royauté qui se manifeste, sa royauté, il en sera question autour de la croix.
Aujourd’hui, c’est son éclat qui se manifeste.
Par cette étoile, il ne fait pas qu’indiquer son adresse et sa date de naissance, il se dit lui-même !

Au dernier chapitre de l’apocalypse, une dernière parole est rapportée, et voici ce qu’elle dit :
«  Moi, Jésus (…), je suis le rejeton et la race de David, l’étoile resplendissante du matin ».

Cette étoile ne cesse donc jamais de briller pour nous.
A nous d’en scruter les éclats qui peuvent surgir dans nos vies.
Les timides scintillements qui nous disent que le Christ se tient là, dans le secret de nos vies, qu’il y fasse jour ou nuit.

Elle nous indique le matin qui fait toutes choses nouvelles.

Amen
Sylvain Diacre

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