Comment étiez vous ce matin en réalisant que nous sommes le mercredi des cendres , et à 40 jours de la lumière de Pâques.
Peut-être avez vous été pris de
panique car il nous faut et suivre les prescriptions et prendre des
résolutions de carême.. Lesquelles ? Peut-être recycler
celles que j'ai prises l'année dernière et que j'ai eu tant de mal
à porter au terme.
Ou peut-être étiez-vous dans cette
joie frémissante d'un nouveau départ, stimulé par le chemin qui
se poursuit à un nouveau rythme ?
Acceptez que je nous souhaite un
heureux carême !!
Comment cela heureux ! Alors que
le prophète dit :
« Déchirez votre
cœur...Revenez à moi.. dans le jeûne, les larmes et le deuil ? »
Comment recevoir dans la joie une
injonction « Convertissez-vous ? »
N'est-ce pas heureux si ce qui est
tordu en nous , entre nous et dans le monde nous arrache des larmes.
C'est heureux si nous faisons le jeûne
et même le deuil d'un certain nombre de choses sans lesquelles nous
pensons ne pas pouvoir vivre et qui nous tiennent en esclavage. C'est
heureux quand se déchire le blindage de nos cœurs, pour laisser
venir à jour l'intérieur et lorsque déjà s'annonce le passage de
la mort à la vie, présent dans tout le carême comme un avant
goût du parfum de Pâques ;
En commençant j'ai évoqué comme des
prescriptions de l'Eglise , ce n'est pas le mot juste
L 'Eglise nous offre un cadre ?
Trois piliers
- La prière, présence à Dieu dans
un cœur à cœur renforcé.
- Et inséparable de la prière.,
l'aumône : présence aux autres
- Le jeûne , présence à notre
propre corps
Pour rester dans le langage médical.
Ce qui est intéressant dans la Parole aujourd'hui c'est le mode
d'emploi .
« Ce que vous faites pour
devenir des justes , évitez de l'accomplir devant les hommes pour
vous faire remarquer. »
Quand les hommes nous auront applaudi
et nous aurons donné la récompense qui vient d'eux « leur
récompense » il ne restera plus rien après. Et de plus
il n'y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est
aux cieux, dans le secret : « ton Père qui voit dans le
secret te le rendra. »
Cette phrase est répétée 3 fois ,
pour chaque « pilier » ;
D'abord comment comprendre ce secret.
Dans la construction du texte la
prière est placée au milieu entre l'aumône et le jeûne comme pour
marquer qu'elle est une clé de voûte centrale.
Et à propos de la prière je vous
livre le texte d'origine « Et toi quand tu pries entre dans
ta chambre intérieure et ferme la porte de toi. » La
chambre intérieure ?
Ce n'est pas une pièce de ma maison.
N'est-ce pas là où tu
rencontres l'hôte intérieur ( Comme le dit Jean de la Croix) la où
tu rencontres en profondeur et en vérité celui qui demeure en toi.
« Ferme la porte de toi »
et fais SILENCE.
Voilà un quatrième pilier le
SILENCE mais si difficile à atteindre dans le bruit de nos vies.
Faisons donc du Silence un élément constitutif de notre carême.
Silence pour mieux rencontrer notre
Dieu, silence pour mieux nous écouter entre nous..
Car il ne s' agit pas d 'un repli
chacun sur soi, mais d'une rencontre qui ouvre à toutes les
rencontres.
Et maintenant « Entrons dans un
cœur à cœur sincère avec le Sauveur, » laissons-nous
réconcilier avec lui,» car ton « Père te le rendra »
dans un parfait échange , et dans la durée .
Ne laissons pas sans effet la grâce
reçue de lui. Alors se tissera en chacun l'homme nouveau qui nous
est promis.
Voilà le moment favorable pour
recevoir du Père sa faveur.
Mais souvenons nous que sans lui
nous ne pouvons rien.
« Souviens toi tu es
poussière, et tu retourneras en poussière. »
C'est ce que va nous rappeler une des
phrases prononcée par ceux qui vont vous imposer les cendres.
Cendres, pauvre rappel de ce qui
passe, résidu de ce qui est passé. Signe de notre fragilité
humaine. Mais cette poussière a une valeur infinie pour Dieu :
« Qu'est ce que l'homme Seigneur
pour que tu te sois fais poussière avec lui et que tu acceptes de
mourir pour lui.. ? »
Seigneur, ces cendres peuvent devenir
des braises, si elles se reconnaissent pécheresses et se tournent
« détordues » vers toi.
Elles deviendront du feu si elles se
laissent raviver par ton Esprit qui va souffler avec puissance
pendant ce temps de grâce qu'est le carême.
Elles deviendront Amour, si elles ont
le soucis de réchauffer ceux qui cherchent la lumière et la
chaleur.
Seigneur par l'eucharistie dans
laquelle tu nous rassembles, tisses en chacun de nos corps si
fragiles, ce qui sera notre force, ce qui fera de nous ton corps.
Amen
Robert Zimmermann
diacre
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