L'homme riche et Lazare / Lc 16 19-31 / Une Homélie

" Il n'y a qu'une seule vrai misère, c'est celle de ne pas vivre en enfants de Dieu et en frères du Christ » (Pape François)

(...)
« Mène le bon combat, nous dit Paul, celui de la foi, empare-toi de la vie éternelle ! »
Ne nous trompons pas de combat !
Le bon combat, c'est celui de la foi !
- Si nous combattons contre l'injustice et la misère, que ce soit le combat de la foi !
- Si nous combattons contre la vanité et la violence de ce monde, que ce soit le combat de la foi !
Seule la foi peut ouvrir nos yeux sur les pauvres,
seule la foi peut convertir notre regard et nous faire voir un frère dans le pauvre.
Si nous combattons sans le Seigneur, nous nous agitons en vain.
« Le Seigneur fait justice aux opprimés, aux affamés il donne le pain, le Seigneur délie les enchaînés, le Seigneur ouvre les yeux des aveugles, le Seigneur redresse les accablés, le Seigneur protège l'étranger, il soutient la veuve et l'orphelin... »
C'est le Seigneur qui fait tout ça ! Pas nous !
Mettons notre foi en Lui, et il fera tout ça à travers nous.
Mettons-nous à l'écoute de Moïse et des prophètes, c'est à dire, ouvrons nos oreilles à Celui qui parle dans l'Ecriture, lisons ensemble les écritures, et alors peut-être nous serons utiles aux pauvres et à la souffrance du monde.

Il faut avoir le souci du pauvre, pas de doute possible là-dessus.
Mais c'est d'abord une question de foi, c'est d'abord une histoire d'oreilles.

« S'ils n'écoutent pas Moïse ni les prophètes, quelqu'un pourra bien ressusciter d'entre les morts, ils ne seront pas convaincus »
Gare à nos oreilles !
Il y a désormais pour elles plus que Moïse et les prophètes,
car quelqu'un est ressuscité des morts !
il se tient au milieu de nous et il ne cesse de nous parler...
(...)
Le combat pour la foi ce n'est pas un combat contre les autres, c'est un combat contre nous-même, c'est un combat contre le riche qui est vautré en nous, contre le riche qui en nous pense qu'on pourra bien trouver un moyen pour revenir en arrière, que quelqu'un viendra bien nous rafraîchir dans la fournaise, le riche qui pense que la voix qui parle dans l'Ecriture est une option sur laquelle on se penchera quand on n'aura rien de mieux à faire, le riche en nous qui pense que notre part misérable doit rester ignorée, que la part meurtrie en nous peut bien rester dehors et surtout qu'elle se taise.

Cette part misérable et méprisée, elle est déjà dans le sein d'Abraham, elle est la part de notre foi, c'est pour elle que nous combattons, c'est elle qui dira Amen tout à l'heure.

« l’œil me montre un pauvre, la foi me montre Jésus »
«  mon Dieu faîtes que je croie et que j'aime »
(Charles de Foucauld)

Amen
Sylvain, diacre