Suivre
le Christ.
Il
y a cinq hommes confrontés à cette question : trois qui ne
sont pas encore en marche et deux, Jacques et Jean, déjà sur la
route.
Chaque
cas est différent et pour les trois premiers, on ne saura rien de ce
qu'il adviendra de ces hommes, si ils se mettront en marche ou pas...
aucune importance. Nous sommes ces trois hommes. Ils sont
comme les échos d'une même histoire, et cette histoire c'est la
notre.
On
pourrait dire que Jésus pointe ce qui chez nous pourrait retarder ou
empêcher que nous nous mettions à sa suite.
(...)
♦ Il
se pourrait que « mettre la main à la charrue » pour le
royaume, ce soit travailler notre terre, en ouvrir la surface close
pour que la semence puisse s'y glisser et faire son œuvre jusqu'au
fruit à venir.
♦ C'est
inscrire, imprimer sa propre ligne sur la terre, permettre à la
Parole de la pénétrer, l'aérer pour que quelque chose du ciel se
mêle à cette terre, que le domaine des oiseaux rencontre celui des
renards !
♦ Pour
creuser ce sillon, il faut voyager léger, laisser les morts être
les morts, abandonner nos maisons de certitudes, et ne pas espérer
le repos.
♦ Pour
creuser ce sillon, pas besoin de regarder en arrière pour vérifier
s'il est droit... cela ne nous regarde pas, il sera comme il sera,
peut-être sinueux, peut-être chaotique, certainement dérisoire...
mais le semeur saura quoi en faire !
[
Conclusion pour le jubilé de Jean-Pierre
Duplantier
Il
y a 50 ans , un jeune homme recevait le sacrement de l'ordre et
devenait prêtre.
Mais
sa décision de suivre le Christ est bien plus ancienne ! On ne
consent pas à recevoir ce ministère si l'on n'est pas déjà en
marche à la suite du Christ, si l'on ne brûle pas déjà du désir
de celui qui nous précède.
Ce
jeune homme, je ne sais rien de lui, son histoire lui appartient.
Ce
que je sais par contre c'est qu'il n'a pas refusé sa main à la
charrue.
Comme
pour tous ceux qui suivent le Christ, cette charrue, elle est sa joie
et sa souffrance.
Pour
ce jeune homme d'il y a 50 ans, pas question aujourd'hui de regarder
en arrière pour mesurer le sillon et tirer le bilan ! Ce serait
absurde !
Et
puis imaginez un peu la longueur du sillon après 50 ans de labour !
Ce
n'est pas pour le sillon que nous rendons grâce aujourd'hui, c'est
pour cette main attachée à cette charrue.
Elle
a fait ce qu'elle a pu, elle s'est blessée aux cailloux rencontrés,
elle s'est soignée au baume des écritures, elle a ouvert la terre
sèche et dure du monde pour que le Verbe et sa Joie trouve la faille
et que la chair du Fils se faufile et croisse.
Les
laboureurs pour le royaume n'ont pas de retraite, avant que le
chemin ne se poursuive sur une terre nouvelle, reste encore quelques
encablures de sillon à tracer !!
Jean-Pierre,
prions aujourd'hui pour que les mots du psaumes soient les tiens :
Mon
cœur exulte, mon âme est en fête, ma chair elle-même repose en
confiance. ]
╬ Amen
Sylvain
diacre