Catéchèse mystagogique sur l’Eucharistie

 Tu veux être convaincu que l’on consacre au moyen de paroles célestes ? Voici quelles sont ces paroles : « Accorde-nous, dit le prêtre, que cette offrande soit approuvée, spirituelle, agréable, parce qu’elle est la figure du corps et du sang de notre Seigneur Jésus-Christ … Et remarque chaque détail. La veille, dit-on, de sa passion, il prit du pain dans ses mains saintes. Avant qu’on le consacre, c’est du pain ; mais dès que surviennent les paroles du Christ, c’est le corps du Christ. Écoute-le dire alors : « Prenez et mangez tous de ceci, car ceci est mon corps. » Et avant les paroles du Christ, le calice est rempli de vin et d’eau ; mais dès que les paroles du Christ ont agi, cela devient le sang qui a racheté le peuple. Voyez donc de quelles manières la parole du Christ est capable de transformer tout. Puis, le Seigneur Jésus lui-même nous a affirmé que nous recevons son corps et son sang. Est-ce que nous devons douter de l’autorité de son témoignage ?

    Réfléchis : qu’est-ce qui est le plus grand, la manne du ciel ou le corps du Christ ? 
Assurément c’est le corps du Christ, qui est l’auteur du ciel. Puis, celui qui a mangé la manne est mort ; celui qui aura mangé ce corps obtiendra la rémission de ses péchés et il ne mourra jamais. Ce n’est donc pas sans raison que tu dis : « Amen », reconnaissant dans ton esprit que tu reçois le corps du Christ.
    Apprends ensuite quelle est la grandeur de ce sacrement. Remarque ce qu’il dit : « Chaque fois que vous ferez ceci, vous ferez mémoire de moi jusqu’à ce que je revienne ».
    Chaque fois donc que tu le reçois, que te dit l’Apôtre ? « Chaque fois que nous le recevons, nous annonçons la mort du Seigneur ». Si nous annonçons la mort du Seigneur, nous annonçons la rémission des péchés. Si, chaque fois que son sang est répandu, il est répandu pour la rémission des péchés, je dois toujours le recevoir, pour que toujours il remette les péchés. Moi qui pèche toujours, je dois toujours avoir un remède…
    « Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien ! » Je vous ai dit qu’avant les paroles du Christ, ce que l’on offre s’appelle pain ; dès que les paroles du Christ sont prononcées, on ne l’appelle plus du pain, mais on l’appelle corps… Ce n’est pas ce pain qui entre dans le corps, mais ce pain de vie éternelle qui réconforte la substance de notre âme. 

    S’il est quotidien, pourquoi attendrais-tu une année pour le recevoir ? Toi donc, tu entends dire chaque fois qu’on offre le sacrifice, on représente la mort du Seigneur, la résurrection du Seigneur, l’ascension du Seigneur ainsi que la rémission des péchés, et tu ne reçois pas chaque jour ce pain de vie ? Celui qui a une blessure cherche le remède. C’est une blessure pour nous d’être soumis au péché ; le remède c’est le vénérable et céleste sacrement. Le Seigneur, qui a ôté votre péché et pardonné vos fautes, est capable de vous protéger et de vous garder contre les ruses du diable qui vous combat. 

AMBROISE DE MILAN (Trèves 339-Milan 397)

Des Sacrements livre 4 (extraits) 

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