Jésus vrai homme et vrai Dieu / Jn6 41-51 / Une homélie


Avec l’Évangile de ce dimanche nous restons encore dans le chapitre 6 de Jean. Un chapitre incontournable celui du « pain de vie »
« Moi je suis le pain qui est descendu du ciel » dit Jésus

Cette parole provoque des récriminations. C’est une parole insoutenable. Une parole qui vient du haut, sans discussion, inacceptable ; qui sème le doute sur les intentions de Jésus et qui déjà en ces temps-là rassemble ceux que nous appellerions les complotistes.
Et nous savons que ce complot a conduit Jésus sur la croix.
Les juifs qui réagissent aux soi-disant prétentions de Jésus pouvaient-ils comprendre ? Parmi eux certains savaient d’où il venait. Ils connaissaient Jésus, ils connaissaient sa mère Marie, son père Joseph, sa famille, son lieu de vie, Nazareth.
D’une certaine façon les paroles des juifs nous rassurent sur la réalité de l’humanité de Jésus :

JESUS VRAI HOMME

Par les textes de ce dimanche l’Eglise nous prend par la main et peu à peu nous conduit vers une autre facette ce grand mystère de Jésus.

D’abord dans la figure du prophète Elie, dans un épisode peu connu.
Il est physiquement et moralement épuisé, pourchassé par la reine de Samarie ; Jésabel, à laquelle il avait reproché son injustice et sa cruauté. Il ne veut plus vivre. Et voilà qu’un pain mystérieux et une cruche posés près de lui vont lui donner la force de marcher 40 jours et 40 nuits dans le désert jusqu’ au mont Horeb où il a rendez-vous avec l’Éternel, dans un souffle fragile.
Jésus de son côté rappelle comment Dieu a sauvé son peuple de la famine par la manne venue du ciel.
Quelle que soit notre détresse Dieu nous rejoint mystérieusement et nous donne de reprendre des forces pour la route.
« Je suis le pain vivant descendu du ciel. »
Mais Jésus ajoute immédiatement : « Au désert vos Pères ont mangé la manne et ils ont morts. Mais le pain qui descends du ciel est tel que celui qui en mange ne mourra pas. Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. »
On passe de l’immédiateté de la nourriture pour vivre à une autre nourriture.
Cette nourriture descendue du ciel n’est autre que «le Verbe fait chair » (prologue). C’ est la Parole vivante qui devient nourriture spirituelle pour la vie éternelle. La manne a désormais un autre nom : Jésus Christ le Verbe de Dieu

JESUS CHRIST VRAI DIEU

Le médiateur qui nous met en mouvement. C’est en effet par lui que Dieu vient à nous, il est la capacité de Dieu de se donner. C’est aussi par lui que le Père nous attire, c’est par lui, que nous pouvons aller à Dieu
« Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire »

Dans la profondeur de la chair, là ou l’intelligence et le savoir sont impuissants, la parole de Dieu nous informe de notre origine et cette Parole est don de Vie, toujours au présent, comme une source qui ne cesse de jaillir. Ne nous privons pas de cette nourriture, ne nous privons pas de cette source, buvons l’eau vive, mangeons sa Parole d’éternité.

Ce chapitre 6 de Jean évoque pour nous l’Eucharistie où nous sommes les invités au repas du Seigneur au cours duquel nous mangeons sa Parole et le Pain de son corps ressuscité.

« Le pain que je donnerai, c’est ma chair donnée »

En recevant en nous la Parole venue du Père, en recevant dans nos corps mortels le Corps et le sang du Christ dans la communion eucharistique nous mangeons le pain du don de soi. Communier fait de nous des femmes et de hommes donnés. Communier et ne vivre ensuite que pour soi est un geste vide et qui n’a pas de sens.

Cette nourriture d’amour du Seigneur nous transforme en pain pour les autres.
Un ami diacre avait fait écrire sur les images de son ordination « Être pour les autres un pain qu’on partage. »
Le pain descendu du ciel ne nous porte pas à oublier les contingences humaines, le pain nécessaire pour la vie des hommes, le pain pour les pauvres, pour les exclus. C’est ce que l’Eglise nous rappelle en nous faisant entendre les appels de st Paul aux Ephésiens

« Soyez entre vous plein de générosité et de tendresse. »

Communier c’est un engagement.
Communier c’est le chemin vers le double commandement de l’Amour.

Robert Zimmermann
diacre

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