Notre Sauveur, le Christ Jésus, a détruit la mort ; il a fait resplendir la vie par l’Évangile / Mc5 21-43 / Une homélie

D'une manière surprenante, l'antienne de l'Evangile qui est dite entre les deux alléluias, a orienté ma méditation. "Notre Sauveur, le Christ Jésus, a détruit la mort ; il a fait resplendir la vie par l’Évangile." L'antienne met en évidence le parcours baptismal des deux guérisons. Oui, tout évoque le baptême, le surgissement de Jésus dans nos vies, la rencontre physique et le passage de la mort à la vie.

Le surgissement.

Il y a du surgissement avant le baptême. Sinon comment expliquer que des adultes frappent à la porte de l'Eglise pour demander le baptême. De la même manière, qu'est-ce qui pousse les parents à demander le baptême pour leurs enfants. Il n'y a plus de pression sociale de nos jours, et reconnaissons que l'avis des grands-parents comptent peu. La naissance qui est en elle-même un surgissement, s'accompagne bien souvent d'une prise de conscience de la présence de Dieu dans leur vie.

"Jésus regagna en barque l’autre rive" Jésus débarque. Il surgit. Il vient d'ailleurs. Une foule se rassemble pour le voir passer. Son passage n'était pas prévu. Pourtant, Jésus rassemble. Et l'itinéraire de Jésus n'est pas figé. Jaïre va détourner l'itinéraire de Jésus pour le conduire chez lui.

La femme malade interrompt le trajet de Jésus sur le chemin de la maison de Jaïre. Encore un imprévu. La femme avait-elle tout organisé, non, certainement pas, elle a saisi l'occasion quand Jésus est passé.

La rencontre physique.

Si Jésus venait en personne à notre époque, je doute qu'il se contente de réunions virtuelles par ZOOM ou TEAMS. Jésus a besoin de rencontre. Et c'est lui qui vient à notre rencontre. La femme touche son vêtement. Elle est persuadée que cela suffira à sa guérison.

Nous aussi nous avons besoin de rencontre physique avec Jésus. Sa rencontre provoque en nous des émotions. Parfois, nous savons quand il passe. Son vêtement nous frôle et nous percevons qu'il est là. J'ose même dire que nous connaissons l'odeur et le goût du Christ. Il a l'odeur et le goût du pain et du vin.

Nous avons besoin de cette rencontre hebdomadaire parce que nous percevons rarement son passage dans notre quotidien. Ne nous y trompons pas, c'est le Christ lui-même qui organise la rencontre. C'est lui le maître de cette maison et nous sommes ses invités.

Après que la femme ait touché son vêtement, Jésus s'arrête. La femme est déjà guérie mais pour Jésus, ce n'est pas suffisant, il souhaite la rencontre. Il souhaite plonger son regard dans le sien. Il veut un échange de paroles. Il souhaite qu'elle avoue ce qu'elle a fait, non pas pour l'humilier mais pour que sa conversion soit complète.

Et comme Jaïre, la femme se jette au pied de Jésus., elle confesse ce qui peut paraître à l'époque une faute. Jésus l'appelle "ma fille". Il l'élève au même rang que la fille de Jaïre. La femme reçoit comme un baptême, ce sacrement qui fait de nous des fils du Père. La femme est guérie mais encore plus elle est convertie. Elle, qui ne voulait que toucher le vêtement, est invitée à une confiance complète dans le Christ. Plus que guérie, la femme est sauvée.

Jaïre, lui le dignitaire local de la synagogue est plus au fait de la nécessité d'une rencontre puisque la demande qu'il formule pour la guérison de sa fille est bien une rencontre.

Le passage de la mort à la vie.

Pour le second miracle, celui concernant la fille de Jaïre, la similitude avec le sacrement du baptême est plus évidente et plus profonde.

Après la guérison de la femme, Jésus reprend son chemin vers la maison de Jaïre. Peut-être à cause du retard pris pour la guérison de la femme, la jeune fille est morte quand Jésus parvient à la maison.

Pour Jésus la mort éternelle n'existe pas. N'est-il pas le sauveur venu annoncer la vie éternelle ? Pour Jésus l'état de la jeune fille est transitoire, elle dort en attendant d'être réveillée. Jésus la relève comme pour un baptême, la jeune fille était plongée dans la mort et elle est ressuscitée par le Christ, relevée par Jésus.

La scène est connue de nous. C'est comme si nous assistions au premier baptême d'enfant. Jésus demande au père de croire : "Ne crains pas, crois seulement." Jésus, entouré des parents et de ses plus proches disciples opère le sacrement du baptême. Certes, il n'y a pas l'eau. Mais l'eau n'est-elle pas présente à nos yeux que pour nous donner à voir le passage de la mort à la vie ?

Mes amis, je vous invite à vous souvenir de votre baptême, pour mieux reconnaître les surgissements du Christ dans notre quotidien, pour sentir quand le vêtement de Jésus nous effleure et pour croire en vérité que nous sommes déjà ressuscités.

Amen !

Dominique Bourgoin, diacre.



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