L’événement
aujourd’hui, c’est la colère de Jésus.
« Il
fit un fouet avec des cordes et les chassa tous hors du temple, ainsi
que les brebis et les bœufs, il jeta à terre la monnaie des
changeurs, renversa leurs comptoirs »
Le
fouet n’est pas que pour les animaux, le texte le dit bien.
On
pourrait faire l’hypothèse que Jésus fait tout sans colère…
froidement.
Mais
je ne crois pas que l’on puisse déployer toute cette énergie sans
colère.
Et
l’hypothèse de la colère de Jésus, si on l’accepte, si on
l’observe de prés, nous ouvre à une lecture importante de ce qui
se joue dans ce texte.
Heureux
texte qui vient mettre à mal nos représentations.
(...)
Car,
au fond, qu’est-ce qui met Jésus dans cet état de colère ?
« il
trouva installés dans le temple les marchands de bœufs, de brebis
et de colombes et les changeurs »
Qui
sont-ils ces marchands ? À quoi servent tous ces animaux ?
Avec
eux, la relation des hommes avec Dieu est une relation marchande. Les
animaux, sont les objets du sacrifice, et les changeurs, ceux qui
permettent à chacun, d’où qu’il vienne, de pouvoir monnayer son
sacrifice.
C’est
là qu’il nous faut ouvrir nos cœurs et nos oreilles : où en
sommes-nous de cette relation marchande avec notre Dieu ?
Le
temple, nous le savons, le Christ nous l’a révélé, c’est
chacun de nous. Notre corps est le temple où Dieu se tient.
Le
Verbe s’est fait chair, nous sommes temple de l’Esprit.
Si
Jésus revenait dans ce temple, sommes-nous certains qu’ils n’y
trouverait pas, installés bien tranquilles, nos marchands de
sacrifices ? Nos monnayeurs de prières et de dons ?
Nous
avons nos bœufs et nos brebis intérieures, nous avons nos comptoirs
de change…
(...)
Le
Christ ne veut rien entendre de ce type de relation avec son Père,
c’est pour lui insupportable, ça le rend triste, ça l’indigne,
c’est lui faire violence.
Face
à ça, le remède est énergique : il faut donner du fouet et
tout renverser.
Tout
renverser pour tout remettre à l’endroit.
Car
la relation qu’il nous demande, c’est celle qui règne dans la
maison du Père, c’est à dire un lien filial… ça s’appelle
« prière ».
On
ne marchande pas avec son père, on ne calcule pas.
Les
enfants demandent sans imaginer qu’il faille donner en retour. Ils
demandent simplement, certains d’être exaucés, parce qu’ils
savent qu’ils sont aimés et que leur père n’attend rien
d’eux... que leur demande.
Le
père ne demande pas des gages à son enfant.
Il
ne lui demande pas des preuves de son amour.
Tout
fils sait qu’il est aimé et tout père ne doute pas d’être
aimé.
Dans
cette relation, il n’y a rien à marchander, il n’y a rien à
offrir en échange, c’est un don sans retour, sans dette. Monnayer
cet amour, c’est lui faire offense.
La
colère de Jésus, c’est l’amour offensé.
(...)
╬ Amen
Sylvain
diacre
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