Donnez-leur vous-mêmes à manger / Lc 9 11-17 / Une homélie


Aujourd'hui, c'est la fête du saint sacrement. Aujourd'hui, nous fêtons le corps et le sang du Christ. Alors, je n'hésite pas à nous souhaiter bonne fête à nous les baptisés !
En effet, nous sommes le corps du Christ depuis notre baptême, et vivre en baptisé c'est participer pleinement au corps du Christ, c'est favoriser l'irrigation de son sang.
Donc, bonne fête à nous tous les baptisés. Bonne fête à nous tous les disciples que nous sommes.
Car aujourd'hui, pour la fête du saint sacrement, le Christ nous invite à tenir notre place de disciple.
Nous avons tous entendu l'Evangile de ce dimanche. Il y a une curiosité ce dimanche. Il y a un événement inhabituel.
L'élément surprenant c'est que Jésus fait participer ses disciples au miracle de la multiplication des pains. C'est la première fois que des disciples participent un miracle.
Plus tard, Jésus va les envoyer deux par deux porter la bonne nouvelle et à leur retour, tous racontent les miracles accomplis : "« Seigneur, même les esprits mauvais nous sont soumis en ton nom. » 
Mais aujourd'hui, force est de constater que, les disciples participent pleinement à la multiplication des pains et des poissons. Les disciples aident Jésus à rassasier la foule.
Alors, méditons un peu. Je vous propose d'imaginer la scène de cet épisode de la multiplication des pains. Jésus bénit les pains et les poissons. Il les donne à ses disciples qui distribuent eux-mêmes ce qu'ils ont reçu.
Maintenant, entrons dans la scène… Ça y est, nous y sommes. ? Où nous situons-nous ? Sommes-nous parmi la foule ? Sommes-nous parmi les disciples ?
Et oui, vous avez raison, nous sommes parmi les disciples. Dans la multiplication des pains on peut voir l'élan missionnaire demandé par Jésus à ses disciples quand il leur dit : "donnez-leur vous-mêmes à manger.".
Jésus ne demande pas quelque chose de bien compliqué. Il s'agit de porter du pain et des poissons à une foule affamée. Quoi de plus simple, ne s'agit-il pas de répondre à une demande ?
La fête du corps et du sang de Jésus redynamise notre vocation de disciple. Car nourris du corps et du sang du Christ, nous nous distinguons de la foule. Nous sommes en lien direct avec celui qui nous nourrit.
Et cela passe par une main qui dépose un bout de pain dans une main ou dans la bouche. Chacun de nous reçoit ce morceau de pain qui est à lui tout seul le corps entier du Christ qui se donne pour nous.
Et cela circule en chacun de nous comme cette goutte de sang qui imprègne le corps. Voilà pourquoi, cela nous distingue de la foule.
Mais la foule parlons-en.
Les disciples sont inquiets pour les foules qui n'ont pas mangé. Elles n'ont pas mangé peut-être depuis le matin, puisque nous sommes le soir car le jour décline
Jésus prend les choses en main et il organise, il est le maître de ce qui se passe. Car il voit dans la foule un corps qui a faim.
Quel est donc ce corps qui a faim si ce n'est la foule rassemblée en sa présence.
Le corps qui a faim et qui vient chercher une nourriture c'est une foule. Cette foule s'est rassemblée à cause de Jésus. Elle a marché au côté de Jésus et s'est rassemblée autour de lui. Il faut bien que la foule soit certaine de sa présence pour rester rassemblée. Elle écoute sa parole. Une parole qui atteste sa présence.
Pourquoi ce texte ne nous étonne-t-il pas ? Un rassemblement de 5000 personnes dans le désert autour Jésus partageant du pain nous paraît naturel.
Tout simplement parce que c'est ce que l'eucharistie nous donne à vivre chaque dimanche.
Comme dans l'Evangile, nous nous rassemblons. L'assemblée est certaine de sa présence. Cette assemblée a faim de cette nourriture. Cette assemblée dominicale, nourrie du même pain, abreuvée du même vin, ne forme qu'un seul corps, l'Eglise. Le christ est à sa tête parce que c'est LUI et nul autre qui la convoque.
Qui est rassasié ? La foule ? Non, c'est chaque membre de la foule. "Ils mangèrent et il furent rassasiés". Le texte n'évoque plus la foule mais les membres qui la composent. C'est chacun des convives qui, individuellement, goûte, mastique, ingurgite et finalement se rassasie.
La fête du corps et du sang de Jésus donne du sens à notre assemblée dominicale. Nous sommes tous appelés à nous rassasiés. Nul n'est exclu.
Voilà notre vocation de disciple être nourri et être envoyé.
Toi qui sais tout et qui peux tout,
toi qui sur terre nous nourris,
conduis-nous au banquet du ciel
et donne-nous ton héritage,
     en compagnie de tes saints.
Amen !
Dominique Bourgoin, diacre.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire